
En pleine torpeur estivale, Ursula von der Leyen a offert sur un plateau la souveraineté économique et politique des peuples d’Europe au président Donald Trump, dans un accord commercial qui consacre une nouvelle fois la soumission totale de l’Union européenne à l’impérialisme états-unien. Signé sans le moindre débat parlementaire ni consultation populaire, ce texte est une trahison des intérêts fondamentaux des travailleurs et des nations d’Europe, et de la France en premier lieu.
Un diktat américain accepté sans résistance
Menacée par la Maison Blanche d’une explosion des droits de douane à 30 %, la Commission européenne, fidèle à son ADN anti-démocratique et néolibéral, n’a pas riposté. Elle a préféré se précipiter dans les bras de Washington pour signer un accord humiliant : 15 % de droits de douane sur la majorité des produits européens exportés outre-Atlantique, sans réciprocité. Les produits américains, eux, continueront d’entrer librement sur le marché européen, concurrençant sans entrave les productions locales.
Pire encore, les secteurs stratégiques comme l’acier et l’aluminium européens restent frappés par des taxes prohibitives de 50 %, rendant toute exportation non rentable. Le prétendu allègement sur les voitures n’est qu’un trompe-l’œil : les produits pharmaceutiques et la métallurgie sont toujours ciblés.
Un désastre industriel pour la France
Cet accord portera un coup fatal à l’industrie française. Les exportateurs devront comprimer toujours plus les coûts – comprenez : geler les salaires, délocaliser encore davantage, rogner sur les protections sociales – tandis que le marché français sera inondé de produits américains, dans une logique de moins-disant social et écologique.
Des secteurs déjà en difficulté – comme la mécanique, la chimie, ou l’agroalimentaire – seront les premières victimes. La perte de parts de marché à l’export entraînera suppressions d’emplois, fermetures de sites industriels et aggravation de la dépendance économique de notre pays.
Et pendant ce temps, aucune instance démocratique nationale n’a été consultée. Ni le Parlement français, ni le peuple par référendum n’ont eu leur mot à dire sur cette décision aux conséquences majeures. Ce silence institutionnel témoigne du mépris absolu de l’UE pour la souveraineté populaire et nationale. Une nouvelle fois, c’est à Bruxelles que se décide l’avenir des Français, sur ordre de Washington.
Un transfert massif de richesses vers les États-Unis
À l’asymétrie commerciale s’ajoute un véritable pillage économique. L’Union européenne s’engage à investir 600 milliards de dollars aux États-Unis – soit trois fois l’excédent commercial européen de 2024 – et à acheter pour 750 milliards de dollars d’énergies fossiles américaines (gaz de schiste, pétrole, GNL).
Mais ce n’est pas tout. L’accord prévoit aussi l’achat massif d’armes américaines. Les gouvernements européens, France en tête, vont donc continuer à sabrer dans les budgets sociaux, de l’école à l’hôpital, pour financer le réarmement… au bénéfice du complexe militaro-industriel états-unien. Voilà ce que signifie « l’Europe de la défense » : l’austérité et la guerre pour les peuples, les contrats juteux pour les marchands de canons d’outre-Atlantique.

Une « Europe puissance » ?
Cette capitulation stratégique achève de ridiculiser le discours sur la « souveraineté européenne » — qui n’en reste pas moins dangereux quant à l’existence démocratique des nations du Vieux continent. Face à un Trump agressif et cynique, l’UE n’a pas su – et surtout pas voulu – opposer la moindre résistance. Loin d’être un pôle indépendant, l’UE apparaît pour ce qu’elle est : une machine à exporter au service du grand capital, prête à sacrifier le tissu productif, les services publics et la souveraineté des peuples pour préserver les profits des multinationales.
Ce sont les Bernard Arnault, les dirigeants de l’industrie allemande ou les PDG du CAC 40 qui applaudissent l’accord : leur unique préoccupation, c’est l’accès aux marchés internationaux, pas le sort des travailleurs, pas la démocratie, pas la souveraineté. Quant aux dirigeants politiques, de von der Leyen à Friedrich Merz en passant par Macron, ils chantent en chœur le soulagement d’avoir évité un bras de fer – au prix d’un effondrement stratégique et économique.
L’UE : cheval de Troie du capital et courroie de transmission de l’OTAN
Le PRCF dénonce ce nouvel épisode de la vassalisation de l’Europe orchestré par l’Union européenne. Cet accord n’est pas une aberration : il est l’aboutissement logique du fonctionnement de l’Union européenne, conçue dès l’origine pour lier les économies européennes à celles des États-Unis et pour arrimer durablement le continent à l’OTAN et à la mondialisation capitaliste.
Face à cet alignement suicidaire, le PRCF réaffirme que la seule voie d’émancipation est celle de la sortie : sortir de l’Union européenne, sortir de l’euro, sortir de l’OTAN et du capitalisme. C’est la condition nécessaire pour reconstruire une République française souveraine, populaire, capable de relancer son appareil productif, de planifier démocratiquement ses investissements, de coopérer librement avec les peuples du monde, et de répondre aux urgences sociales et écologiques.






