Suite à la manifestation du 18 septembre 2025, qui a réuni plus d’un million de travailleurs dans la grève et dans les manifestations selon les syndicats, l’intersyndicale (composée des organisations CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, FSU et Solidaires) a décidé, lors d’une réunion tenue le vendredi 19 septembre au siège de la CGT à Paris, de ne pas proposer de nouveau calendrier de mobilisation. Mais de suspendre les actions. Il s’agirait conformément à ce que souhaite la CFDT et la CFTC de poser un « ultimatum » au Premier ministre Sébastien Lecornu. En réalité il s’agit très concrète de s’inscrire dans un cadre de « dialogue social » reconnaissant la légitimité de Lecornu et de refuser d’appuyer les discussions par une élévation du rapport de force. Cela alors même que les secteurs les plus mobilisés en sont déjà à plus de trois semaines de grève. L’échéance est fixée au 24 septembre 2025 pour que le gouvernement réponde à leurs revendications principales, notamment :
- La taxation des très hauts patrimoines et des gros revenus,
- L’abandon du recul de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans. On notera que conformément aux souhaits de la CFDT et du Parti socialiste, il n’est pas question de retrait de la contre réforme des retraites encore moins de retour de l’age de départ à 60 ans.
- La mise en place d’une conditionnalité des aides publiques aux entreprises,
- Des investissements accrus dans la transition écologique et la justice sociale.
À défaut de réponses satisfaisantes, l’intersyndicale envisage une nouvelle journée de grève et de manifestations , potentiellement avant le discours de politique générale du Premier ministre début octobre. La décision a émergé dès la fin de la manifestation du 18 septembre, lorsque les secrétaires généraux des huit organisations syndicales se sont réunis à la Bourse du travail à Paris pour esquisser une stratégie commune. Le lendemain, le 19 septembre, une réunion formelle de trois heures a permis de rédiger un communiqué commun et de finaliser l’ultimatum. Les leaders, comme Sophie Binet (CGT) et Marylise Léon (CFDT), ont qualifié la mobilisation du 18 septembre de « réussie » et « en position de force », ce qui a renforcé leur unité. Le Premier ministre a réagi en s’engageant à recevoir les syndicats « dans les prochains jours », mais sans concessions immédiates, ce qui a accéléré la formalisation de l’ultimatumPourtant la force croissante des mobilisations du 18 septembre, dans la dynamique de « Bloquons tout » du 10 septembre et de la grève reconductible du secteur de l’énergie, a démontré un mécontentement massif face à une politique qui fait « payer les travailleuses et les travailleurs, les précaires, les retraités et les malades ». La stratégie proposée est donc tout à fait similaire à celle qui, de façon constante de 2003 à 2023 a permis au régime d’avoir la main et d’imposer, appuyé par l’Union Européenne, la casse du code du travail, la baisse des salaires, la casse de la sécu tant en matière de retraites, de maladie que de chômage. Cela n’est pas sans poser de forts remous dans les bases syndicales qui rappelle que Sophie Binet et la direction confédérale de la CGT se sont pliés à la volonté de la CFDT qui assure la direction de la Confédération Européenne des Syndicats sous laquelle cette direction s’est placée, à l’opposé exact du mandat délivré par les syndicats de la CGT : Sophie Binet devait rechercher à poursuivre la mobilisation sur une dynamique de dates les plus proches possibles.
Le secteur lutte du PRCF, dont les militants se sont inscrits tant dans le 10 que le 18 septembre, lui appelle à une réelle contre offensive et ne pas se laisser berner les faux ultimatum mais vrais dialogue social inégal d’un syndicalisme d’accompagnement qui, en s’inscrivant dans le cadre même dans lequel le budget euro austéritaire a été établis, verrouille la possibilité de faire gagner les très sérieuses et urgentes revendications populaires du monde du travail
JBC pour www.initiative-communiste.fr
Faux ultimatum de l’intersyndicale… Imposons une réelle contre-offensive !

Communiqué du secteur luttes du PRCF – L’intersyndicale vient de publier une déclaration triomphaliste après la journée du 18 septembre. Un million de manifestants et des centaines de milliers de grévistes ont exprimé leur colère contre la politique d’austérité et les attaques contre les droits sociaux qu’imposent les budgets macronistes successifs contraints par l’Union européenne et l’OTAN et leurs impératifs guerriers. Mais au lieu de répondre à cette force exceptionnelle par un calendrier clair de mobilisation vers la grève générale, l’intersyndicale se contente d’un pseudo-ultimatum au gouvernement, renvoyant les travailleurs et travailleuses à une hypothétique nouvelle journée d’action « si rien n’avance d’ici le 24 septembre ».
C’est une véritable duperie. Le rapport de force existe déjà : il s’est exprimé massivement le 18 septembre et dans un contexte de crise politique nationale — et internationale — majeure et d’ingouvernabilité du pays de manière « démocratique », et il exige d’être prolongé immédiatement. Les salariés, les jeunes, les retraités, n’attendent pas un jeu de poker menteur avec Matignon ; ils demandent la construction d’un mouvement de grève reconductible pour imposer la satisfaction des revendications dans ce contexte tout à fait favorable à une large mobilisation et à la victoire.
À ce titre, lorsqu’on écoute les bases syndicales combatives, lorsqu’on écoute nos collègues, lorsqu’on écoute le peuple, il apparaît très clairement que personne ne souhaite — à l’exception de quelques bureaucraties syndicales, bien trop coupées des réalités de terrain — se lancer dans une série perdante de journées de grève isolées, étalées d’une semaine à l’autre.
Cette stratégie a déjà fait ses preuves : elle incarne la défaite, et les travailleurs l’ont identifiée comme telle.
Le PRCF dénonce particulièrement la soumission de la direction confédérale de la CGT, qui a perdu toute initiative et toute crédibilité en se laissant enfermer dans la logique de l’intersyndicale dictée par la CFDT, qui n’a même pas soumis la moindre garantit d’une once de combativité une fois passé le 24 septembre. Ce suivisme empêche la classe ouvrière et le monde du travail de disposer de l’outil combatif dont elle a besoin pour affronter l’offensive patronale et gouvernementale.
Face à cette impasse, la responsabilité des syndicalistes de classe est immense. L’organisation sans délai d’une nouvelle rencontre des secteurs en lutte est plus que jamais primordiale, pour établir un véritable calendrier de mobilisation, indépendant des renoncements des directions confédérales inféodées aux relais « syndicaux » de la mondialisation capitaliste telle la CSI et la CES. Il s’agit de préparer une grève générale offensive, seule capable de faire reculer Macron, le MEDEF, ainsi que l’OTAN et l’Union européenne de l’austérité.
Le 18 septembre a montré la force du monde du travail. Ne laissons pas cette force être dilapidée dans des ultimatums sans lendemain. Organisons l’action, imposons la grève générale, faisons vivre nos mots d’ordre « L’argent pour les salaires et les retraites, pas pour la guerre ni pour les actionnaires », et redonnons au mouvement ouvrier sa combativité et sa dignité.
TR – Secteur luttes – PRCF
Le 21 septembre 2025