
C’est sous Giscard que la sidérurgie lorraine a été le plus durement attaquée (79) en vertu des dispositions arrêtées par l’Europe au titre du plan Charbon-Acier (merci aux « saints » personnages Schuman et Monnet qui ont parrainé ce plan…) avant de l’être à nouveau en vertu du plan Davignon dénoncé par l’Humanité. C’est sous Hollande que de nouveau, avec le concours de la CFDT de Chérèque, le triste prédécesseur de Laurent Berger, « l’acier fut trompé », comme l’avait alors dénoncé Initiative Communiste.
La « solution » alors trouvée par la social-démocratie, confier ce qui restait de l’acier français au trust indien du milliardaire Mittal Arcelor devenant ArcelorMittal, spécialiste du ramassage des subventions publiques et des délocalisations de pays en pays au gré du moins-disant social, était typique du PS et du syndicalisme d’accompagnement réformiste : elle reposait sur la collaboration de classes, dont celle d’un délégué cédétiste. « Starisé » par les médias type « Libé », ce transfuge de classe fut catapulté au Parlement européen par le PS (espérons que la soupe était bonne pour ce Walesa à la française !).
La « solution » PS reposait aussi sur la « confiance » placée par l’Etat dans un investisseur étranger, comme si ce trust avait jamais chassé autre chose que le profit maximal en appliquant la règle managériale : « ne pas s’attacher aux produits, ne pas s’attacher aux hommes, ne pas s’attacher aux pays ». Aujourd’hui, Mittal a bien profité des travailleurs français et il leur déclare en souriant « Tchao Pantins! ». Et quand bien même Macron voudrait faire quelque chose pour empêcher ce nouvel assassinat de la classe ouvrière du Nord, ce qui n’est du reste pas le cas, il ne le pourrait pas puisque l’Union Européenne (UE) qu’il adore repose tout entière sur le principe gravé dans tous ses traités: ‘l’économie de marché ouverte où la concurrence est libre et non faussée« . Bref, nationalisations quasi interdites pour cause de distorsion de concurrence, et politique industrielle prohibée pour cause de « nationalisme économique ». Des règles économiques suicidaires dont se rit du reste l’Oncle Sam qui n’a jamais respecté cette « ouverture » sur le monde que quand cela arrangeait les trusts américains!

Eh bien nous communistes du PRCF, c’est-à-dire militants tout-à-la fois de la classe ouvrière et de la renaissance française, nous proposons une autre voie: celle de la nationalisation des secteurs clés de l’économie, dont la sidérurgie fait partie (et sans indemnités pour les capitalistes: expropriation des expropriateurs, comme disait Marx, ces gens se sont assez gavés à nos dépens!), et celle de la reconstruction démocratiquement planifiée du « produire en France » industriel, agricole et halieutique.
C’est le seul moyen pour reconstruire notre pays ruiné par un demi-siècle d’euro-privatisations et d’euro-délocalisations. Avec à la clé, son déclin devenu impossible à nier: nous n’exportons plus grand chose et nous importons tout, la meilleure recette pour un endettement massif !
Pour parvenir à changer de politique, il faut, camarades ouvriers, techniciens, employés, ingénieurs, sortir par la porte de gauche, c’est-à-dire par la voie des nationalisations démocratiques et du pouvoir populaire, de l’Europe supranationale du grand capital pour marcher vers un socialisme-communisme de nouvelle génération. Car, comme le rappelait Lénine, « on ne peut avancer d’un seul pas si l’on craint d’aller au socialisme »!
par Floréal, PRCF

6 milliards d’euros d’ides publiques reçues par ArcelorMittal ?
En France :
- Depuis 2013, ArcelorMittal a reçu au moins 392 millions d’euros d’aides publiques, selon une enquête de Disclose. Ces aides incluent :
- Des subventions directes.
- Des prêts à taux préférentiel.
- 192 millions d’euros de crédits d’impôt.
- 100 millions d’euros pour alléger la facture d’électricité.
- 4,5 millions d’euros de l’ADEME en 2018 pour moderniser ses installations.
- 56 millions d’euros de l’État et des collectivités locales pour la modernisation des installations.
- En 2023, ArcelorMittal a bénéficié de 300 millions d’euros d’aides publiques supplémentaires, selon des sources syndicales et politiques.
- Une aide exceptionnelle de 850 millions d’euros a été confirmée en janvier 2024 pour la décarbonation du site de Dunkerque, bien que ce plan ait été suspendu fin 2024.
Par l’Union Européenne :
- Depuis 2008, l’UE a versé 4,7 milliards d’euros d’aides publiques à ArcelorMittal, sous forme de :
- Subventions.
- Prêts.
- Programmes de développement, dont 77 millions d’euros du fonds « Pour la recherche pour le charbon et l’acier » pour des projets parfois non aboutis.
- ArcelorMittal a également profité du système des « permis de polluer » (quotas d’émissions de CO2), générant 3,2 milliards d’euros de profits jusqu’en 2021 en vendant ses surplus de quotas.
Total estimé :
- France : Environ 1,542 milliard d’euros (392 M€ depuis 2013 + 300 M€ en 2023 + 850 M€ pour Dunkerque, si versé).
- UE : 4,7 milliards d’euros (plus 3,2 milliards d’euros de profits via les quotas CO2).
- Total global : Plus de 6,242 milliards d’euros (sans compter les profits des quotas CO2).
38 000 emplois menacés en France
- Avril 2025 : ArcelorMittal a annoncé la suppression de 600 emplois dans sept usines du nord de la France (Dunkerque, Florange, Basse-Indre, Mardyck, Mouzon, Desvres, Montataire), dont :
- 236 postes support délocalisés en Inde.
- 400 postes de production supprimés.
- Novembre 2024 : La fermeture des sites de Denain et Reims menace 130 emplois (24 à Denain, 113 à Reims), effective en juin 2025.
- Menaces à long terme :
- Les syndicats, notamment la CGT, estiment que 18 000 emplois d’ArcelorMittal en France pourraient être menacés à terme, en raison d’une stratégie de désengagement de l’Europe.
- À Dunkerque, la suspension du plan de décarbonation met en péril 4 000 emplois directs et 20 000 emplois indirects si la fonderie ferme.
Total estimé des emplois menacés :
- À court terme : 730 emplois (600 + 130).
- À long terme : Jusqu’à 18 000 emplois directs et 20 000 indirects, selon les syndicats.