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Accueil articles 1-PRCF

Réunion avec Trump, rentrée sociale et 10 septembre : Georges Gastaud répond à nos questions sur la situation nationale et internationale.

19 août 2025
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ENTRETIEN D’INITIATIVE COMMUNISTE avec GEORGES GASTAUD, RESPONSABLE « ETUDES ET PROSPECTIVE » du PRCF – 18 AOÛT 2025

Initiative Communiste : l’entrevue de Trump et de Poutine en Alaska change-t-elle radicalement la donne géopolitique?

Georges Gastaud à la Fête de l’Humanité ( Initiative Communiste 2017)

Georges Gastaud : Résultat de la percée continue de l’armée russe en Ukraine, de la volonté de Trump et du mouvement MAGA de redéployer l’agressivité nord-américaine vers l’Asie-Pacifique, conséquence du bras de fer de Washington avec ses vassaux européens au sujet du « rééquilibrage » des échanges commerciaux transatlantiques et effet spectaculaire d’une évolution géopolitique qui tend au rééquilibrage mondial à l’avantage de l’Eurasie et du « Sud global », la récente rencontre Trump-Poutine en Alaska peut constituer un point d’appui pour tous ceux qui veulent stopper, ou du moins freiner fortement, la marche au « conflit global de haute intensité » dont se réclamaient ouvertement il y a peu dans tous ses segments l’Axe euro-atlantique, cet ennemi principal de la paix mondiale. Le dépit, non seulement du régime bandériste de Kiev, prêt à sacrifier toute la jeunesse ukrainienne pour se maintenir, mais aussi de l’hyper-belliciste Ursula von der Leyen, du chancelier revanchard Merz, du va-t-en-guerre Macron, du social-impérialiste anglais Starmer et des russophobes maladifs d’Outre-Atlantique tels que le sénateur états-unien Lindsay Graham, font du reste plaisir à voir car ces personnages plus venimeux les uns que les autres ne sont pas effrayés par l’éventualité d’une désescalade russo-ukrainienne mais… par le possible éloignement, du reste encore précaire et très relatif, d’une guerre transcontinentale imminente !

Cet empannage de l’euro-bellicisme fanatique et « sans lignes rouges » (dixit Macron) prouve l’erreur grave de tous ceux qui, par gauchisme sectaire, n’ont cessé de renvoyer dos à dos, d’une part l’Axe euro-atlantique, que le Mouvement communiste international doit au contraire tenter de diviser par tous les moyens et, d’autre part, les « BRICS + », Chine et Russie en tête. Car même si les BRICS + (qui vont désormais de l’Arabie saoudite à Cuba socialiste récemment admise, ce qui est un grand succès pour La Havane) sont très hétérogènes socio-politiquement, il n’en est pas moins vrai que ce regroupement non pas proprement anti-impérialiste mais « contre-hégémonique » – car visant à liquider l' »unilatéralisme » occidental issu de la dislocation contre-révolutionnaire de l’URSS – constitue la partie émergée d’un vaste glissement tectonique planétaire. Selon la manière dont le prolétariat international et le mouvement anti-impérialiste mondial saura le mettre à profit – pour la libération des peuples et pour l’émancipation des travailleurs – ce glissement peut rouvrir à terme de grandes possibilités pour de futures offensives anti-impérialistes et anticapitalistes. Notons cependant que…

a) il ne faut surtout pas vendre la peau de l’Axe belliciste euro-atlantique avant de l’avoir tué. De Paris à Washington en passant par Bruxelles et Berlin, les russophobes et autres sinophobes enragés n’ont pas dit leur dernier mot, et cela d’autant moins que Trump n’est en rien un partisan de principe de la paix : il est seulement un impérialiste pragmatique qui veut reporter sur le vassal-rival européen le fardeau financier et militaire de la confrontation avec la Russie, plomber du même coup l’industrie allemande et faire coup double en déplaçant la marche à la guerre hégémoniste du côté de l’Asie-Pacifique. Car pour « MAGA », comme le vice-président US Vance ne cesse de le proclamer, l' »ennemi stratégique » est la Chine populaire et, de manière encore plus ciblée, y compris par les développements de classe à venir que cela peut comporter pour l’impérialisme états-unien, ce fer de lance du capitalisme mondial, « le Parti communiste chinois ». Ajoutons que… 

b) les partisans du « Drang nach Osten » (« ruée vers l’Est », expression en usage dans Mein Kampf) de l’UE-OTAN, RFA en tête (c’est-à-dire une Allemagne unifiée qui veut redevenir la première puissance militaire d’Europe, qui rêve de reconquérir par la force, sous les plis du drapeau européen et sous couverture nucléaire française, l’enclave russe de Kaliningrad, voire rééditer en Ukraine sous prétexte « démocratique » le sale travail engagé par Hitler en 1941) proclament que la guerre avec la Russie aura bel et bien lieu « en 2029 » ; ils espèrent clairement à cette occasion le retour en force des néoconservateurs traditionnels à Washington, que ce soit sous l’égide des « démocrates » ou des « républicains ». Pour cela, ces malades mentaux travestis en chefs d’Etat peuvent compter sur l’appui fanatique de la « gauche » social-démocrate et « verte », voire d’une bonne partie des forces issues de l’eurocommunisme (die Linke notamment), qui ont hélas, depuis longtemps, perdu toute espèce de boussole marxiste leur permettant d’interpréter la situation mondiale sur la base d’un référentiel anti-impérialiste et anticapitaliste.

Il ne faut donc pas se réjouir prématurément et à l’excès de la rencontre d’Anchorage. Pas seulement parce que des communistes et des anti-impérialistes se discréditeraient s’ils s’en remettaient  à l’hégémoniste Trump et au contre-révolutionnaire Poutine pour garantir la paix, mais parce que, derrière le miroitement des évènements, les fondamentaux matériels de la géopolitique mondiale demeurent: 

1) oui, l’Axe euro-atlantique recentré sur son pilier germano-franco-européen veut exploiter la conflagration ukrainienne pour mettre en place « l’Etat fédéral européen », c’est-à-dire cette « Europe-Puissance », faux nez du militarisme allemand résurgent, qui lui permettrait à la fois d’écraser le mouvement ouvrier d’Europe, de criminaliser le communisme tout en banalisant le fascisme, de liquider l' »exception française » issue de la Révolution jacobine et fortement impactée par la classe ouvrière en 1906 (Jaurès), 1936 (Front popuaire), 1945 (CNR) et mai 1968 (plus grande grève de l’histoire mondiale à cette date), de prendre une revanche symbolique sur le pays de Stalingrad et, à l’échelle planétaire, de faire jeu égal avec les géants chinois et états-unien. Avec, pour bénéfice collatéral, la perspective alléchante de recoloniser insidieusement ou brutalement l’Afrique et le monde arabe, directement ou par Israël interposé, au lieu de construire un équilibre mondial dont la quête n’est évidemment pas dans les gênes de l’impérialisme. On mesure à ce sujet combien est dommageable à la cause de la paix, de l’indépendance française, de la libération des peuples, du socialisme à venir, le honteux arrimage de la gauche française euro-insoumise au mythe social-hégémoniste de l’ « Europe sociale, pacifique, écologique, féministe et démocratique » : une manière odieuse en réalité de peindre en rose et en vert fluos le méga-prédateur européen et le retour en force du militarisme allemand arrimé à l’OTAN (dont, soit dit en passant, la direction LFI déclare qu’en sortir « n’est plus sa priorité » : qu’en pensent les insoumis d’en bas ?).

2) oui, l’exterminisme demeure structurellement la phase suprême du capitalisme impérialiste parvenu au stade de l’hégémonisme planétaire. Il faut entendre par là que, de nos jours, le mode de production capitaliste qui, notait déjà Marx, « n’engendre la richesse qu’en épuisant la Terre et le Travailleur« , a épuisé ses vertus initiales partiellement progressistes. Pour se maintenir à tout prix, ce système obsolescent pervertit les forces productives, en fait des forces anthropologiquement destructives, propage la théorie impérialiste du « chaos productif », abolit les souverainetés nationales conquises par les révolutions bourgeoises, sabote l’urgentissime transition écologique (tout-profit d’abord!), soutient le génocide de Gaza (comme hier les Etats capitalistes avaient laissé Franco martyriser l’Espagne républicaine), et se flatte de n’avoir « aucune ligne rouge » dans sa marche au « conflit global de haute intensité » avec des puissances nucléaires comme la Russie. Hier, face à l’URSS, Reagan et Bush Senior proclamaient déjà du reste « plutôt morts que rouges » ! Telle est la source profonde de l’alliance méthodique de ce système décadent avec les pires barbares de la planète, du méga-criminel génocidaire Netanhyahou (aidé par Trump, le « pacifiste » qui strangule Cuba et le Venezuela!) au djihadiste pro-occidental qui saccage la Syrie en passant par les néonazis de Lvov et Riga. « Réaction sur toute la ligne » disait déjà Lénine en 1915, et qui ne voit qu’aujourd’hui les choses ont terriblement empiré de ce point de vue ?

Initiative Communiste : dans quelle mesure les communistes et les autres militants du progrès doivent-ils miser sur les BRICS pour défendre l’avenir de l’humanité?

Georges Gastaud : Jaurès disait déjà que « le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage », Lénine déclarait à la même époque que « le dernier mot du capitalisme « moderne » n’est autre que le trust orienté vers l’extermination« . Dans le même esprit Rosa Luxemburg ajoutait déjà en 1915, à la suite d’Engels, que l’humanité n’avait plus le choix désormais qu’entre le socialisme et le retour à la barbarie. Comme nous l’a appris le VIIème Congrès de l’Internationale communiste (1935) sous l’égide de Dimitrov et Thorez, il faut construire les plus larges fronts antifascistes et anti-impérialistes, voire, à notre époque, les plus vastes rassemblements anti-hégémonistes et anti-exterministes. Mais il ne faut jamais oublier que, comme l’expliquait Brecht dans La résistible ascension d’Arturo Ui, « il est toujours fécond le ventre d’où a surgi la Bête immonde« . Et s’il faut toujours combattre la Bête immonde fasciste, hégémoniste, exterministe, on ne pourra l’abattre définitivement sans détruire la matrice monstrueuse qui l’enfante périodiquement : l’exploitation capitaliste devenue inséparable de l’oppression impérialiste. 

Pour cela, il faut plus que jamais, d’une part, que la classe des travailleurs salariés, seule classe révolutionnaire jusqu’au bout, et les partis communistes, qui en sont l’expression conséquente et théoriquement armée, aient le triple souci de porter de tels rassemblements, d’en conquérir démocratiquement la direction politique et de relancer comme jamais, à la fois la bataille contre le négationnisme anticommuniste et la bataille d’idées pour un socialisme-communisme de nouvelle génération. Son rôle n’étant plus seulement de liquider l’exploitation, l’obscurantisme, l’oppression nationale et de genre, mais d’assumer la réorientation vers la VIE du mouvement général de l’humanité alors que, structurellement, le capitalisme contemporain est tourné vers la mort comme on ne le voit que trop à Gaza. D’où, et le PRCF ne cesse y insiste depuis des années, l’actualité extraordinaire de la pensée de Fidel Castro et du mot d’ordre qu’il a popularisé en 1989 au moment même où Gorbatchev prétendait troquer l’existence du socialisme soviétique contre la garantie de la paix pour la Russie (on voit les brillants résultats!): « la (les) patrie(s) ou la mort, le socialisme ou mourir, nous vaincrons! », s’exclamait au contraire Fidel lors du XXXème anniversaire de la Révolution dans le discours visionnaire qu’il prononça à Camagüey. 

A lire : Veillée d’armes pour la paix et les acquis sociaux

Concrètement, le PRCF propose de réfléchir à la renaissance d’une Internationale Communiste et Ouvrière qui ne serait vraiment pas du luxe de nos jours, non seulement pour organiser le combat de classe à l’échelle planétaire, non seulement pour combattre à la fois le fascisme résurgent et déjouer le réformisme social-démocrate tournant au contre-réformisme simple, mais pour donner un débouché socialiste aux luttes grévistes de la classe ouvrière qui ont pris une nouvelle ampleur ces dernières années de l’Inde au Bangladesh, des USA au Québec, du Mexique à la Corée du Sud (Samsung). Voire ces derniers temps en Italie, en Belgique ou en Grèce où ont eu lieu des grèves nationales que les médias français ont passées sous silence. Et pourquoi pas très prochainement à nouveau dans notre pays – où a été lancé un appel au blocage total à partir du 10 septembre – face au mortifère plan Bayrou ? 

Bref, s’il faut bien entendu soutenir toute résistance à l’hégémonisme, à commencer par celle des BRICS, il convient aussi et avant tout de s’occuper de NOTRE classe car pour la défense de la paix, de l’indépendance et de la coopération des peuples, pour de nouvelles Lumières partagées, rien ne vaudra jamais le mot d’ordre de l’Internationale communiste appelée tôt ou tard à renaître de ses cendres à l’image d’un grand phénix populaire : « prolétaires de tous les pays, peuples du monde, unissez-vous »!  

Initiative Communiste : Comment le PRCF envisage-t-il la rentrée sociale alors que se multiplient les appels à faire du mois de septembre le début d’un bras de fer victorieux avec le pouvoir?

Georges Gastaud :Il faut d’abord saisir que notre pays, dont la classe dominante postnationale, néocoloniale et xénophobe tout à la fois, est le fer de lance du bellicisme européen, est également, et ça n’a rien de surprenant, l’un des maillons faibles de la chaine hégémoniste européenne et mondiale. En effet, la logique de la construction néolibérale et atlantique heurte frontalement les principes de la République bourgeoise telle qu’elle s’est constituée en France, d’abord au moyen du jacobinisme, cette alliance de la bourgeoisie progressiste et des couches populaires en révolution, puis au moyen des luttes de la gauche républicaine du XIXème siècle (Trois Glorieuses, février 1848), puis sous l’impact hautement instable et contradictoire du mouvement ouvrier intervenant de la Commune de Paris aux luttes anticoloniales (symbolisées par le nom d’Henri Alleg ou de Maurice Audin), en passant par le Front populaire et les combats de la Résistance communiste intérieure. L’« économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée » qui définit l’UE, l’éviction galopante de la langue française au profit du tout-anglo-américain que promeut la Macronie, la dissolution rapide des structures institutionnelles du pays, y compris feue la Défense « nationale », dans le quadriptyque OTAN-Etat européen-Europe des régions-Métropoles, le coup de grâce que l’UE entend porter via le plan Bayrou au produire en France, à la Sécurité sociale, au secteur public construit par les ministres communistes Marcel Paul et Thorez, la mise à mort des statuts, des conventions collectives, du SMIG national, sont comme l’eau et le feu et il est inconcevable qu’un jour ou l’autre, l’euro-dissolution précipitée de la France qui ne fait qu’un avec la casse sociale et avec la marche à la guerre, ne finisse pas par générer une grande explosion sociale. Qui, selon qu’elle sera dirigée par le mouvement ouvrier, peut ou non ouvrir une période pré-révolutionnaire dans cette France que Marx décrivait déjà comme le « pays classique des luttes de classes poussées jusqu’au bout« , comme l’a récemment rappelé Jean-Pierre Page,  figure de proue internationale de la CGT de classe.  

A lire : #10sept « la lutte des classes ça s’organise », l’appel à l’action de Jean Pierre Page, figure du syndicalisme, auprès de toutes les syndicats CGT [#10septembre #TousEnsemble ]

Dès lors les aspects internationaux et les aspects nationaux de la lutte des classes s’enchevêtrent. Il faut certes soutenir toutes les actions possibles de défense de la paix, mais qu’est-ce qui serait le plus efficace présentement pour porter un coup majeur à la marche à la guerre euro-atlantique, si ce n’est que la classe laborieuse de France parvienne à rompre la chaîne euro-belliciste dans l’un de ses noeuds majeurs en chassant la clique macroniste qui prétend à la fois voler 40 milliards d’euros au monde du travail au moyen du plan Bayrou, et qui, toute « dette » mise de côté, trouve aussitôt 40 milliards au titre du plan Macron pour préparer la guerre à ce peuple russe qui nous a sauvés des griffes d’Hitler au prix du sacrifice de millions de jeunes Soviétiques ? 

On saisit dès lors combien il est faux, ignorant le lien génétique qui unit la casse sociale, la xénophobie d’Etat qui l’accompagne, la marche à la guerre et l’euro-dissolution de la France, d’opposer le sursaut patriotique urgent du peuple français à son engagement vital pour sortir par la gauche, par la voie du frexit progressiste, de la machine de mort qu’est, pour le peuple français, l’UE-OTAN du capital. En réalité, pour peu bien entendu qu’on l’oppose comme il se doit au nationalisme raciste comme à l’euro-atlantisme, le patriotisme républicain, antifasciste et populaire fait corps, comme en 1936 ou en 1940, avec l’internationalisme prolétarien. Reconquérir notre indépendance nationale en sortant la Macronie, en sortant par la même occasion de l’UE-OTAN, de la Françafrique qui nous déshonore collectivement en Afrique, du tout-anglais qui nous humilie sur notre propre sol, cela ne s’oppose nullement à notre devoir internationaliste, n’en déplaise aux idéologues sociaux-démocrates ou trotskisants. C’est un seul processus révolutionnaire qui peut rendre à notre classe sa centralité nationale tout en rouvrant concrètement, en pratique et non pas dans les postures, la voie révolutionnaire du socialisme pour notre peuple, et non sans donner une forte impulsion aux luttes sociales sur tout le sous-continent européen. Plus que jamais, mesurons le caractère prophétique du mot de Jaurès déclarant que « l’émancipation nationale est le socle de l’émancipation sociale »…

Dès lors, la classe laborieuse de France ne doit pas avoir peur d’aller à la lutte.

Les appels qui montent d' »en bas », qu’ils émanent de syndicalistes de classe comme Page ou comme les rédacteurs de L’Avis ouvrier, ou qu’ils proviennent d’ex-Gilets jaunes, à entamer un grand mouvement de lutte à partir du 10 septembre (ou de toute autre date proche arrêtée par un maximum de syndicalistes de terrain) sont précieux. Ce qui serait le plus à craindre, c’est l’attentisme d’une « Intersyndicale » entièrement aux mains de la CFDT attendant la mi-octobre pour organiser quelques journées dispersées et vouée à l’échec (cf. la manière dont ces gens ont planté la lutte contre le report à 64 ans de l’âge de la retraite, alors que la RFA et le Danemark poussent déjà, avec l’aide des « syndicats » dominants, vers… les 70 ans !), tout cela sur fond de « conclaves » bidons et de « dialogue social » sans contenu. Le danger proprement mortel, ce n’est pas la lutte, c’est l’acceptation de l’ « économie de guerre » qui peut mener la France au suicide nucléaire, c’est la résignation à une stratégie de recul à petit pas qui mène à l’ARASEMENT total des conquêtes de 1945, inséparables encore une fois de la reconquête, les armes à la main, de notre indépendance nationale. Nous sommes dos au mur et nous, classe des travailleurs tendant la main à toutes les couches populaires et moyennes meurtries par la « construction européenne », n’avons d’autre choix que de passer à la contre-offensive la plus unie possible. Sans crainte d’exiger le retrait total des plans Bayrou-Macron, de revendiquer le retour aux 60 ans, d’exiger l’annulation de toutes les contre-réformes d’origine euro-libérale (EDF, SNCF, hôpital, Parcours sup), des traités transatlantiques (CETA), des plans de licenciements et des délocalisations. Sans hésiter à exiger le départ de Macron, le président archi-minoritaire, et de Bayrou, ce militant « social » et « centriste » et « chrétien » (façon Bétharam?). 

C’est pourquoi il est triste que, prenant à contrepied ses bases rouges, celles qui ont mené les grèves reconductibles de 2023 en occupant les sites de production et en appelant au tous ensemble, la confédération CGT se soit distinguée ces derniers temps, à contrecourant de son histoire combative, d’une part en regrettant la mort de l’OTAN (alors que chaque pays européen a accepté de consacrer désormais 5% de son PIB!), d’autre part, par la voix de Laurent Brun, par une mise en garde contre les appels à agir dès le 10 septembre. La Confédération CGT va-t-elle « rater » à nouveau le train du mouvement social, comme elle l’a fait en 2018 quand Martinez avait traité les Gilets jaunes d’antisémites ? Le rôle d’une grande centrale de lutte n’est-il pas plutôt, comme l’ont fait les militants du PRCF en 2018, d’aller discuter sur les ronds-points en appelant aux convergences et en combattant d’éventuels agitateurs d’extrême droite ? Comme disait Lénine, « qui craint le loup n’aille pas en forêt« … surtout si, comme alternative à ce mouvement, on n’a rien d’autre à proposer que des parlottes avec la CFDT, laquelle a déjà décidé d’accueillir. Construisons plutôt la mobilisation dès maintenant, et préparons un automne socialement aussi caniculaire que le mois d’août l’a été, hélas, sur le plan météorologique!

A lire :

  • La dette publique : 3345,8 milliards d’€uros, 5 raisons pour lesquelles vous ne devez pas avoir peur [ partie 1 ]
  • La dette publique n’est pas la dette des travailleurs et des services publics, mais celles des spéculateurs, multinationales & banquiers [partie 2]
  • Dette publique : des pompiers pyromanes à la tête de l’Etat, de mèche avec les incendiaires de l’UE.

Initiative Communiste : Cependant, infliger une défaite sociopolitique au « bloc central » macroniste dans les conditions présentes ne risque-t-il pas de faire l’affaire du RN ?

Georges Gastaud : C’est l’inverse qui est vrai ! En réalité, quand la classe travailleuse, paralysée le « barrage républicain » rabattant sur Macron, par la fausse gauche des Olivier Faure, par les syndicalistes social-macronistes à la Marylise Léon, reste l’arme au pied, ou quand elle se contente de manifs « saute-moutons », de simulacres d’action destinés à « témoigner du mécontentement » et non à gagner les bras de fer, sans chercher à lancer la grève reconductible à l’interpro, à bloquer le profit capitaliste en France tout en appelant à l’Europe des luttes, alors le RN voit un boulevard s’ouvrir devant lui car il lui suffit de dire aux travailleurs: « ne luttez pas, votez Marine » (sic). Au contraire, quand le combat de classe se développe, quand il intègre tous les travailleurs, y compris les sans-papiers, les précaires, les retraités et les chômeurs, y compris quand le mouvement ouvrier retrouvant ses traditions porte la question de la paix et n’abandonne pas aux faux patriotes du RN le drapeau tricolore de l’indépendance nationale, alors, comme en 1936 ou en 1945, c’est la classe ouvrière qui reprend la main et les racistes, ces diviseurs de notre classe et de notre pays, sont forcés de rentrer dans le trou d’où nous n’aurions jamais dû, collectivement, les laisser sortir. Ce trou dont les a tirés Mitterrand en 1983 quand il a voulu enterrer le combat de classe dans notre pays !

A lire : 10 septembre : Que faire face au plan Bayrou de démolition sociale généralisée ?

Initiative Communiste : Si les affrontements de classes se multiplient, cela ne signifie-t-il pas qu’il faut précipiter les travaux visant à la reconstruction communiste?

Georges Gastaud : Bien entendu ! Mais pour aller vraiment dans ce sens, il faut qu’il s’agisse d’une reconstruction franchementcommuniste c’est-à-dire associant toutes les dimensions du combat émancipateur. C’est ce que savait faire le PCF avant d’être dénaturé par l' »eurocommunisme » des années 1970, par le gorbatchévisme liquidateur des années 80, puis par la « mutation » huiste des années 90/2000 et par les compromissions avec le PS auquel le PCF actuel s’est hélas définitivement arrimé. Ces dimensions politiques sont le combat pour la paix et l’internationalisme prolétarien, le combat anticapitaliste, le combat antifasciste, le combat patriotique (pourquoi abandonner ce mot issu de la Révolution française aux falsificateurs fascistes au rebours de tout ce qu’ont toujours expliqué Dimitrov ou Georges Politzer ?), et enfin, à l’interne, ce sont l’ancrage marxiste-léniniste, le positionnement résolu du côté du syndicalisme de classe, le centralisme démocratique. En particulier, une organisation se déclarant communiste mais qui ne se s’engagerait que du bout des lèvres, et non en menant une campagne populaire permanente sur ce thème, pour sortir la France de l’UE-OTAN, ne pourrait pas se détacher nettement de la gauche euro-compatible et de l’extrême gauche petite bourgeoise sinophobe, russophobe, etc. Lutte patriotique pour l’indépendance de la France et engagement pour la renaissance du parti de combat sont indissociables pour la simple raison que, par-delà les questions technico-organisationnelles, construire un parti communiste, c’est affirmer en pratique l’indépendance politique complète de la classe travailleuse par rapport à toutes les fractions de la bourgeoisie et de la petite-bourgeoisie, sachant qu’aujourd’hui, c’est par la complaisance envers l’UE soi-disant « réorientable dans un sens progressiste » que toutes les directions petites-bourgeoises, social-démocrates, gauchistes, etc. du mouvement populaire sont idéologiquement « tenues » par la bourgeoisie. 

Bref, faire campagne dans les masses pour le Frexit progressiste et anti-impérialiste, c’est aussi un puissant levier pour arracher le mouvement ouvrier aux chaînes de l’euro-réformisme paralysant! 

Tags: 10 septembreaxe impérialisteBayrouBRICSChineCommunismeDette publiqueentretieneuro-austéritéFascismefrexitGeorges Gastaudguerre mondialehégémonismeimpérialismeinternationalInternationale communisteinterviewMAGApaixplan bayrourentréerentrée socialeRussiesortie de l'UEVenezuela
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