
Historiquement, la France a été une puissance exportatrice agricole, avec un excédent commercial significatif dans les produits alimentaires grâce à sa position de premier producteur agricole en Europe. Ce positionnement repose sur des filières comme les céréales, le vin, les produits laitiers et la viande. L’agriculture au moment du passage à l’Union Européenne avec le Traité de Maastricht, c’était une richesse produite de 10 milliards d’euros dans la balance commerciale du pays et 4% du PIB pour 1,7 millions d’emplois à travers 800 000exploitations agricoles. Au moment où la France des travailleurs de la terre mène pour la deuxième année consécutive une puissante révolte dans les campagnes, et alors que de Macron à La Pen Bardella appuyés sur le syndicat patronal agricole FNSEA, en passant malheureusement par les syndicats paysans proche de la social démocratie comme la confédération paysanne, il est de bon ton de mettre sous silence le rôle de l’Union Européenne, à la rédaction d’Initiative Communiste, nous avons décidé de dresser le bilan chiffré et factuel des trente dernières années. Trente années où la politique agricole s’est faite sous l’égide de la politique agricole commune et des traités de libre échange deux compétences propre accaparée par l’Union Européenne. Et les chiffres sont désastreux. Ils signent la mort de la France paysanne, de l’agriculture paysanne et familiale, mais aussi un terrible effondrement économique.
Il est important de rappeler que la PAC est mise en avant comme la béquille économique versée par l’Union Européenne auprès de paysans qui, tributaires pour beaucoup d’exploitations de cette entrée financière que sont les aides à la PAC, dès lors ne voient pas d’un bon oeil la sortie de l’Union Européenne. Pourtant a y regarder de près, la France étant contributrice nette au budget de l’Union Européenne, aurait parfaitement la possibilité d’assurer le soutien financier de ses agriculteurs une fois sortie de l’Union Européenne. Et ainsi de mettre en place une vraie politique agricole commune, communiste oserons nous, centrée sur la défense des intérêts des agriculteurs et de leur production vitale pour la Nation, l’alimentation et non de la spéculation agricole. Au-delà si la France des travailleurs est si secouée par la crise agricole, avec une solidarité qui ne se dément pas en dépit de blocage qui affectent fortement dans nombre de territoire la vie quotidienne, c’est que la France des travailleurs n’oublie pas que les productions agricoles de ces innombrables terroirs, sont une des bases vitale de notre nation, forgée dans le travail de la terre. Ouvriers paysan, nous sommes, le grand parti des travailleurs, celui de la faucille et du marteau. Alors contre les exploiteurs, les spéculateurs, qui à travers l’Union Européenne du Capital ravage nos campagnes, notre agricultures et nos usines, l’heure doit être à se poser les vraies et bonnes questions : celle de la sortie de l’Union Européenne et de l’Euro, avec le Frexit progressiste.
-60% d’exploitations agricoles, le terrible bilan de l’Union Européenne de Maastricht et de la PAC
Ces trente dernières années sous l’effet de la politique agricole commune de l’Union Européenne, près de 60 % des exploitations agricoles ont disparu, essentiellement des exploitations familiales de petite taille.
| Année | Nombre d’exploitations agricoles | Évolution sur la période |
|---|---|---|
| 1992 | 800 000 | — |
| 2000 | 664 000 | −17 % |
| 2010 | 490 000 | −26 % |
| 2020 | 390 000 | −20 % |
| 2023 | 350 000 | −10 % |
| 2025 (est.) | 330 000 | −6 % |

Symptôme d’une concentration foncière importante, et donc d’un mouvement de concentration du capital dans le secteur agricole, la taille des exploitations agricoles a été multipliées par trois en France. Rappelons que le prix moyens des terres agricoles en France en 2024 d’après la fédération nationales des SAFERs est de 7850€ l’hectare. 7500€ à l’ha en Ile de France, 10500€ en région Sud et 10 000€ dans les régions céréalières et de grandes cultures du nord, et un peu moindre dans l’Est (6300€/ha).
Le financement de l’augmentation de la surface moyenne des exploitations de 25 à 93 ha en moyenne suppose donc a minima une mobilisation en capital rien que pour le foncier de près d’un demi million d’euros. On comprend mieux dans ce contexte la forte pression sur les exploitations agricoles familiales et paysanne.
Souvent structurées en sociétés, intégrées à des filières d’exportation ou spécialisées dans des productions intensives, les grandes exploitations ont des revenus plus stables et supérieurs. Elles bénéficie d’impact significatif sur les exportations notamment en grandes cultures
Taille moyenne des exploitations agricoles
| Année | Surface agricole utilisée (SAU) moyenne |
|---|---|
| 1992 | 35 ha |
| 2000 | 42 ha |
| 2010 | 55 ha |
| 2020 | 69 ha |
| 2023 | 93 ha |
880 000 emplois supprimés, 50% de l’emploi agricole : le terrible bilan de la politique agricole commune, des revenus agricoles en baisse de 25%
Sur le plan de l’emploi agricole, là aussi le bilan est catastrophique, 1 emplois sur deux détruits, 880 000 emplois supprimés. Dans les campagnes c’est un violent plan social qui ne dit pas son nom qui s’est produit sous l’effet de la PAC. Et les chiffres sont probablement minorés car dans les exploitations familiales, les emplois déclarés ne correspondaient bien souvent qu’à celui du chef d’exploitation.
Nombre de travailleurs dans le secteur agricole
(Exploitants + salariés agricoles, hors agroalimentaire)
| Année | Nombre de travailleurs agricoles |
|---|---|
| 1992 | ≈ 1 600 000 |
| 2000 | ≈ 1 200 000 |
| 2010 | ≈ 950 000 |
| 2020 | ≈ 760 000 |
| 2024-2025 | ≈ 720 000 |
En euros constants, le revenu agricole moyen a reculé d’environ 20 à 25 % sur 30 ans. Mais les baisses sont en réalité très importante pour les exploitations familiales, celles qui dégagent déjà les plus faibles revenus, plongeant les agriculteurs paysans et leurs exploitations dans une très grande et profonde misère. C’est bien cette lutte des classe qui explique sans aucune contestation les violents mouvement de colère paysanne qui secouent la France. La France paysanne est comme la France ouvrière sous la pression terrible de l’exploitation et du pillage activé par l’Union Européenne du Capital. Quand dans les cités ouvrières ce sont les délocalisations intra et extra européenne organisées par l’UE de libre circulation des biens et capitaux – du textile à l’automobile en passant par les biens d’équipements (Whirpool, Brandt, Moulinex…) et jusqu’à la racine industrielle qu’est la sidérurgie – dans les campagnes c’est la concentration des exploitations agricoles et la pression des marchés d’exportation des traités de libre échange, tel le Mercorsur, qui sème la colère et la misère.
Évolution du revenu agricole moyen (en euros constants)
(Revenu courant avant impôt par actif non salarié – moyenne nationale)
| Période | Revenu annuel moyen |
|---|---|
| 1992-1995 | ≈ 26 000 € |
| 2000-2005 | ≈ 23 000 € |
| 2010-2015 | ≈ 20 000 € |
| 2020-2022 | ≈ 19 000 € |
| 2023-2025 | ≈ 21 000 € |
Revenus comparés selon le type d’exploitation (moyenne 2020-2024)
| Type d’exploitation | Revenu annuel par actif |
|---|---|
| Grandes exploitations céréalières | 40 000 – 60 000 € |
| Grandes exploitations intégrées (lait, élevage intensif) | 30 000 – 45 000 € |
| Exploitations familiales moyennes | 18 000 – 25 000 € |
| Petites exploitations familiales | < 15 000 € |
| Exploitations en difficulté structurelle | parfois < 10 000 € |
La France puissance agricole en perdition : la part de l’agriculture dans le PIB divise par 3, et une balance commerciale passée de très excédentaire à négative.
L’effet de la PAC sur l’économie agricole est spectaculairement dramatique si on regarde les chiffres macro économique du produit interieur brut. De 3.5% à 4% du PIB en 1992, année du traité de Maastricht, celui ci a reculé à 1.8% 20 ans plus tard en 2020 pour ce réduire à 1.6% actuellement !
Mais ce n’est pas le plus grave, l’impact est affolant sur la balance commerciale. Puissance agricole mondiale, la France d’avant les ravages complets de l’Union Européenne assurait une exportation nette de 10 milliards d’euros de sa balance commerciale agricole en euros courant en 1992. Ce bilan s’est effondré au tournant des années 2010 et 2020 avec l’élargissement de l’Union Européenne à l’Est et avec la crise provoquée par l’inclusion de l’Ukraine dans le marché européen puis la crise énergétique résultant des sanctions européennes sur l’Energie. Pénalisant doublement les agriculteurs français à la fois concernant leur énergie mais également les engrais.
la France, historiquement excédentaire, s’approche d’un déficit structurel agricole, une rupture majeure.
Commerce extérieur agricole français
(Produits agricoles et agroalimentaires – milliards d’euros courants)
| Année | Exportations | Importations | Solde |
|---|---|---|---|
| 1992 | ≈ 35 Md€ | ≈ 25 Md€ | +10 Md€ |
| 2000 | ≈ 45 Md€ | ≈ 35 Md€ | +10 Md€ |
| 2010 | ≈ 60 Md€ | ≈ 48 Md€ | +12 Md€ |
| 2020 | ≈ 61 Md€ | ≈ 57 Md€ | +4 Md€ |
| 2023 | ≈ 68 Md€ | ≈ 67 Md€ | +1 Md€ |
| 2025 (est.) | ≈ 70 Md€ | ≈ 72 Md€ | −2 Md€ |
Un bilan humain catastrophique : la vague de suicides dans le monde agricole
Comme dans les usines, les services ou les services publics, cette thérapie du choc ultra libérale d’un vaste et brutal plan d’ajustement structurel de la structure économique et de production de l’agriculture française sous contrainte de la politique agricole commune, ses accords de libre-échange, ses directives et ses pressions économiques des aides à la PAC, le résultat est une casse sociale et humaine sans précedants. Un agriculteur se suicide tous les deux jours en France.
Selon les bases de données de la Mutualité sociale agricole (MSA), et son rapport de 2022, plus de 500 agriculteurs se sont donnés la mort en 2022. 2 tous les trois jours ! En 2020 et 2011, Santé Publique France avait dénombré 296 suicides. Il y aurait donc une multiplication par 4 des suicides en 10 ans!
Il faut bien comprendre que lorsque l’on dit que l’Union Européenne fait mourrir la France, ce n’est pas une image. C’est une description littérale. Car l’Union Européenne c’est la mort de la souveraineté et donc de la liberté du peuple français, la mort de son industrie, de son appareil productif, de ses services publics, de son agriculture. Et avec elle de ses travailleurs. L’Union Européeene c’est littéralement la bourse contre la vie. Nos vies pour leurs profits.
Oui, il y a urgence : l’UE pour s’en sortir, il faut en sortir. Ce n’est pas un sentiment, ce n’est pas un idée politique. C’est un fait, établi, criant et sanglant. Alors comme y invite le programme communiste proposé par le PRCF, vite, pour construire une alternative rouge et tricolore centrée sur le monde du travail, sur les intérêts populaires vitaux, Frexit progressiste, vite.
JBC pour www.initiative-communiste.fr




