À la fin du mois de juin, le PRCF a naturellement pris part à une rencontre avec l’URC et le FSE afin de travailler à la construction d’une dynamique de mobilisation pour la paix. Cette démarche s’inscrit dans la continuité de son engagement de longue date : meeting national du 11 novembre 2023, rassemblements à Paris, ou encore mobilisation simultanée dans la capitale et plusieurs grandes villes de province le 8 mai dernier.

Lors de cet échange, l’idée d’une manifestation nationale à Paris a été évoquée, avec la date hautement symbolique du 11 novembre. Le PRCF et les JRCF ont proposé un appel court, rassembleur, mettant en cause clairement les fauteurs de guerre. Ils ont également insisté pour engager des actions dès que possible, afin de répondre à l’escalade guerrière actuelle qui exige la construction urgente d’un rapport de force populaire.
Après l’été, une nouvelle réunion s’est tenue le 25 août. Le PRCF y a présenté un projet de texte d’appel, basé sur une proposition formulée en août par l’URC. Mais une difficulté de fond est apparue : certains refusent de nommer directement l’Union européenne comme acteur majeur de la guerre. Or, c’est bien l’UE qui impose l’économie de guerre, qui dicte l’austérité à travers ses traités, et qui a joué un rôle central dans l’engrenage en Ukraine depuis le coup d’État de 2014. Ses traités comportent la même clause que l’article 5 de l’OTAN, et tous ses États membres appartiennent déjà à l’alliance atlantique : prétendre sortir de l’OTAN sans sortir de l’UE, c’est entretenir une dangereuse illusion.
Malgré ces divergences, le PRCF poursuit son engagement pour une mobilisation unitaire, convaincu que la paix ne peut se défendre qu’en brisant l’Union sacrée des capitalistes et en s’attaquant aux véritables responsables de la guerre et de l’austérité : l’UE, l’OTAN et Macron.
C’est pourquoi nous appelons toutes celles et tous ceux qui veulent défendre la paix et l’indépendance des peuples à rejoindre les actions en cours : dans les manifestations du 10 septembre, lors des mobilisations locales en province, au stand du PRCF à la Fête de l’Humanité, et bien sûr le 11 novembre.
Ce 11 novembre, retrouvons-nous nombreux sous une même banderole des travailleurs :
« 11 novembre : la France des travailleurs veut la paix ! Notre argent pour les salaires, pas pour les guerres. Non à Macron, non à l’UE et à l’OTAN, fauteurs de guerre et d’austérité ! »
Déclaration du PRCF 5 septembre 2025
L’Union Européenne, un bloc militaire, intégré au sein de l’OTAN
L’Union Européenne est une alliance militaire impérialiste. Elle comprend , à travers l’article 42 du Traité sur l’Union Européenne – traité rejeté par les français le 29 mai 2005 mais imposé contre leur gré en 2007 – la même clause que l’article 5 du traité de l’OTAN
Article 42 (ex-article 17 TUE)
1. La politique de sécurité et de défense commune fait partie intégrante de la politique étrangère et de sécurité commune. Elle assure à l’Union une capacité opérationnelle s’appuyant sur des moyens civils et militaires. L’Union peut y avoir recours dans des missions en dehors de l’Union afin d’assurer le maintien de la paix, la prévention des conflits et le renforcement de la sécurité internationale conformément aux principes de la charte des Nations unies. L’exécution de ces tâches repose sur les capacités fournies par les États membres.
2. La politique de sécurité et de défense commune inclut la définition progressive d’une politique de défense commune de l’Union. Elle conduira à une défense commune, dès lors que le Conseil européen, statuant à l’unanimité, en aura décidé ainsi. Il recommande, dans ce cas, aux États membres d’adopter une décision dans ce sens conformément à leurs règles constitutionnelles respectives.
La politique de l’Union au sens de la présente section n’affecte pas le caractère spécifique de la politique de sécurité et de défense de certains États membres, elle respecte les obligations découlant du traité de l’Atlantique Nord pour certains États membres qui considèrent que leur défense commune est réalisée dans le cadre de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et elle est compatible avec la politique commune de sécurité et de défense arrêtée dans ce cadre.
3. Les États membres mettent à la disposition de l’Union, pour la mise en œuvre de la politique de sécurité et de défense commune, des capacités civiles et militaires pour contribuer aux objectifs définis par le Conseil. Les États membres qui constituent entre eux des forces multinationales peuvent aussi les mettre à la disposition de la politique de sécurité et de défense commune.
Les États membres s’engagent à améliorer progressivement leurs capacités militaires. L’Agence dans le domaine du développement des capacités de défense, de la recherche, des acquisitions et de l’armement (ci-après dénommée « Agence européenne de défense ») identifie les besoins opérationnels, promeut des mesures pour les satisfaire, contribue à identifier et, le cas échéant, mettre en œuvre toute mesure utile pour renforcer la base industrielle et technologique du secteur de la défense, participe à la définition d’une politique européenne des capacités et de l’armement, et assiste le Conseil dans l’évaluation de l’amélioration des capacités militaires.
4. Les décisions relatives à la politique de sécurité et de défense commune, y compris celles portant sur le lancement d’une mission visée au présent article, sont adoptées par le Conseil statuant à l’unanimité, sur proposition du haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité ou sur initiative d’un État membre. Le haut représentant peut proposer de recourir aux moyens nationaux ainsi qu’aux instruments de l’Union, le cas échéant conjointement avec la Commission.
5. Le Conseil peut confier la réalisation d’une mission, dans le cadre de l’Union, à un groupe d’États membres afin de préserver les valeurs de l’Union et de servir ses intérêts. La réalisation d’une telle mission est régie par l’article 44.
6. Les États membres qui remplissent des critères plus élevés de capacités militaires et qui ont souscrit des engagements plus contraignants en la matière en vue des missions les plus exigeantes, établissent une coopération structurée permanente dans le cadre de l’Union. Cette coopération est régie par l’article 46. Elle n’affecte pas les dispositions de l’article 43.
7. Au cas où un État membre serait l’objet d’une agression armée sur son territoire, les autres États membres lui doivent aide et assistance par tous les moyens en leur pouvoir, conformément à l’article 51 de la charte des Nations unies. Cela n’affecte pas le caractère spécifique de la politique de sécurité et de défense de certains États membres.
Les engagements et la coopération dans ce domaine demeurent conformes aux engagements souscrits au sein de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, qui reste, pour les États qui en sont membres, le fondement de leur défense collective et l’instance de sa mise en œuvre.
Depuis le traité de Maastricht, en 1992, les pays membres de l’UE ont en effet instauré une politique étrangère de sécurité et de défense (PESD), qui deviendra la politique de sécurité et de défense commune (PSDC) en 2004. Cette politique permet à l’UE d’avoir recours à des moyens civils et militaires en dehors du territoire de l’Union.
le 16 décembre 2002, la Déclaration Otan-Union européenne sur la politique étrangère et de sécurité et de défense est signée. Le texte constitue la base du partenariat stratégique UE-Otan, affirmant les principes sur lesquels repose le partenariat stratégique entre les deux organisations :
- Une reconnaissance mutuelle, de l’UE et de l’OTAN ;
- Des activités conjointes de gestion des crises pour que les deux organisations se renforcent mutuellement ;
- Une plus grande participation des pays membres de l’Otan mais non-membres de l’UE aux missions menées dans le cadre de la PESD ;
- Un soutien de l’Otan à la PESD ;
- Le développement de capacités de défense communes.
Les accords « Berlin Plus », adoptés le 17 mars 2003, précisent les fondements de cette coopération. Ils donnent à l’UE un accès aux moyens et aux capacités de commandement de l’Otan pour des opérations qu’elle dirige, avec l’accord préalable de l’Alliance atlantique. Pour éviter la duplication des structures européennes avec celles de l’Otan, deux cellules spécifiques sont créées :
- Une première cellule au niveau de l’UE, autonome et distincte des structures de l’Otan, planifie et conduit les opérations civiles et militaires européennes. Elle est placée auprès de l’état-major de l’Union.
- Une autre cellule a été créée au sein de l’état-major de l’Otan, le Shape, pour améliorer la préparation des opérations de l’Union menées avec les moyens de l’Otan.