
Faute d’avoir pu casser complètement, comme elle l’a vainement essayé, la dynamique populaire autour de l’appel « 10 septembre, bloquons tout! », l’Intersyndicale pilotée par la CFDT et secondée par les états-majors CGT, FO et Solidaires s’efforce de diluer et d’étirer le mouvement en appelant à une journée de manifestations « pouvant aller jusqu’à la grève » (il ne faudrait pas trop heurté la CFDT!) le 18 septembre.
A noter que, déjà par un appel à tout bloquer « tous ensemble et en même temps » le 10 septembre, le mouvement citoyen pour le 10 septembre a plus obtenu que toutes les journées saute-moutons de 2023 contre le report à 64 ans de l’âge de la retraite: quasiment la chute du gouvernement Bayrou, le PS et le RN, ces soutiens inavoués du pouvoir ne pouvant plus faire autrement que voter la censure.
De plus, cet appel sur le 18 septembre, agace (euphémisme !) particulièrement à la base de la CGT. Déjà, le comité confédéral national (le parlement de la CGT) a pris ses responsabilités pour un appel de la confédération sur le 10, alors que la commission exécutive confédérale (élue au 53eme congrès) avait pour projet de ne surtout pas appeler sur cette date. Un air qui rappelle celui de 2003, quand Bernard Thibault, alors secrétaire général, avait pour projet que la CGT ne donne aucune consigne de vote sur le referendum sur la constitution pour l’Europe (pour mieux rabatte sur l’UE, appartenance de la CGT à la confédération européenne des syndicats oblige !) et que le CCN l’avait désavoué et avait lancé la confédération dans la campagne pour le NON. Dans ce contexte, l’absence de mention du 10 dans le communiqué de l’intersyndicale a plus qu’irrité à la base de la CGT, d’autant que Sophie Binet n’en fait jamais mention dans ses prises de parole, mettant tout sur le 18…
A noter aussi que le congrès du PS grenouille à mort pour casser la dynamique populaire en proposant la formation d’un gouvernement socialiste minoritaire qui donnerait à Macron l’assurance que soit poursuivie, avec quelques bémols « sociaux » et quelques dièses « atlantiques », la politique d’euro-austérité, d’euro-dissolution nationale et de marche à la guerre antirusse qui est celle du chef de l’Etat actuel. Lequel, de plus en plus minoritaire et abhorré par la population, vient tout juste d’organiser un gouvernement franco-allemand avec Merz dans le but de mettre la force de frappe française à la disposition de l’Allemagne, pardon, de l’Union européenne.
Bref, la classe laborieuse, la France des travailleurs et la paix ont de plus en plus besoin d’une puissante dynamique ouvrière et populaire balayant toutes ces combinaisons politiciennes qui n’ont qu’un but: étouffer la contestation qui monte et accentuer la marche à l’Europe fédérale, atlantique, antisociale et guerrière.
Plus que jamais, par conséquent, le PRCF continue d’appeler à faire un très fort 10 septembre en continuant d’exiger un retrait total du budget Bayrou, la chute du gouvernement, le départ sous les huées du « président » minoritaire et antinational.
Bien entendu, les militants franchement communistes du PRCF, qui discutent fraternellement avec des Gilets jaunes mais n’en sont pas moins, pour beaucoup, des syndicalistes de classe opposés aux états-majors euro-formatés, iront partout où la classe travailleuse se mettra en mouvement, y compris pour porter les propositions du PRCF, dans les cortèges du 30 septembre.
Mais pour autant, ne nous laissons pas promener et gardons le cap d’une grande mobilisation indépendante et offensive de la classe laborieuse dès le 10 septembre et à laquelle de nombreuses bases rouges de la CGT participeront. Il y va des acquis sociaux les plus fondamentaux, de l’indépendance nationale et de la défense d’une paix mondiale gravement menacée. Plus que jamais, l’argent pour les salaires, pas pour la guerre !
déclaration de la commission Luttes du PRCF – 1er septembre 2025