Samedi 4 mai 2024, le P »C »F-PGE de Fabien Roussel a organisé une « conférence internationale pour la paix » en invitant un certain nombre de représentants internationaux. Oui, vous avez bien lu : une « conférence internationale pour la paix » ! Pourtant, n’était-ce pas ce même Roussel ou son bras droit Léon Deffontaines, tête de liste P »C »F-PGE pour le scrutin européiste du 9 juin prochain, qui déclaraient encore récemment sur les plateaux télé, à qui voulait l’entendre, que, oui !, il fallait envoyer plus d’armes en Ukraine et qu’il était exclu de sortir la France de l’OTAN en pleine escalade militaire de l’impérialisme français et de l’OTAN vers une guerre mondiale contre la Russie et la Chine ?! On imagine que Fabien Roussel s’est bien gardé de rappeler ses positions aux invités internationaux !
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Tout comme il s’est certainement gardé de leur rappeler que le 30 novembre 2022, de manière unanime, la représentation parlementaire du P »C »F-PGE a une nouvelle fois radicalement et totalement tourné le dos aux plus élémentaires valeurs communistes ou même socialistes pour courir derrière l’Union Européenne et aboyer à l’unisson du Capital avec l’OTAN en adoptant une résolution appelant à soutenir financièrement et militairement le régime pronazi de Kiev et à ancrer la France dans l’Axe UE-OTAN – au même titre que les députés macronistes, LR, P »S » et EELV. Une position pro-belliciste et finalement social-impérialiste, dans la ligne de droite du Parti de la Gauche Européenne qui est l’exact opposé du choix de la paix qui, en 1920, dans la suite de la première guerre mondiale avait conduit à la fondation du Parti Communiste au Congrès de Tours, suivant les conditions formulées par l’Internationale communiste l’année précédente.
La totalité des députés présents du groupe GDR ont voté pour cette résolution, dont le président de groupe André Chassaigne et le leader du P »C »F-PGE Fabien Roussel. Un vote sans équivoque donc. Ce vote, qui n’est malheureusement pas une surprise car il s’inscrit dans le prolongement de la prise de position du candidat Roussel contre le programme officiel du P »C »F en faveur de l’OTAN durant la dernière campagne présidentielle, a provoqué une condamnation immédiate et sans équivoque des militants franchement communistes dans tout le pays y compris de maint secteurs de la jeunesse communiste.
L’hypocrisie et le cynisme n’ont donc pas de fond chez les rousselliens qui, de la main la plus à droite, soutiennent les pires politiques bellicistes en collaboration totale avec l’ordre euro-atlantique de Joe Biden (qui pourrait finalement bien prendre sa carte au P »C »F) et, de la main le moins à droite, veulent enfumer les camarades étrangers et la base militante du « Parti » avec des conférences de paix et avec un prêchi-prêcha « ni-ni » bien vide de sens : EN RÉALITÉ, IL S’AGIT POUR LE PCF-PGE DE RENVOYER DOS-À-DOS L’ENTENTE DÉFENSIVE RUSSIE /CHINE POPULAIRE ET L’AXE HÉGÉMONISTE U.E.-OTAN, PRINCIPAL DANGER POUR LA PAIX MONDIALE… TOUT EN LAISSANT ENTENDRE QUE, EN RÉALITÉ, LA RUSSIE ET LES RÉPUBLIQUES DU DONBASS HARCELÉES PAR LE RÉGIME PRO-NAZI DE KIEV, SERAIENT LES PRINCIPAUX FAUTEURS DE GUERRE EN EUROPE… COMME ON EST LOIN DU PRÉCEPTE INTERNATIONALISTE DE LIEBKNECHT, LÉNINE ET LUXEMBURG SELON LEQUEL « L’ENNEMI PRINCIPAL EST DANS TON PROPRE PAYS »!!!
Sur la « conférence en soi », des critiques peuvent immédiatement être formulées quant à l’organisation : aucune interaction n’était prévue, ni entre les intervenants ni avec les auditeurs. Aucun débat n’a donc eu lieu – et pour cause tant il aurait été aisé de démontrer les contradictions flagrantes de Fabien Roussel et du P »C »F-PGE ! Le dispositif réduisait les différentes expériences relatées à une égalité stricte de dix minutes de temps de parole.
Tout cela n’est pas sérieux et il est n’est clairement pas légitime de donner autant d’importance aux révolutions communistes qu’aux errements sociaux-démocrates ou encore il est illégitime de donner autant d’importance aux communistes qu’aux forces de gauche éclectiques du PGE.
Un véritable mouvement pour la paix ne peut se constituer en France que sur la base d’une politique anti-belliciste et anti-impérialiste claire comme celle que porte, avec ses modestes moyens, le Pôle de Renaissance communiste en France (PRCF) partout où il le peut, en rupture nette donc avec les errements de la social-démocratie et la collaboration ouverte de nombreux partis de la soi-disant et autoproclamée « gauche institutionnelle ». Ce qui implique une ligne d’indépendance nationale totale, franchement insoumise à l’Axe UE-OTAN qui pousse à la guerre généralisée contre la Fédération de Russie et la Chine populaire. Cette ligne existe : c’est le Frexit progressiste que propose le PRCF… et dont le P »C »F-PGE, Fabien Roussel en tête, ne veut absolument pas entendre parler.
Boris Differ
Secrétaire de la commission internationale du PRCF
7 mai 2024