Avec FADI KASSEM et le PRCF, PORTONS L’ALTERNATIVE ROUGE ET TRICOLORE – Communiqué n°44 – 21 novembre 2021
La flambée populaire frappant les territoires d’outre-mer ces dernières semaines, de l’appel à la non-participation au référendum du 12 décembre 2021 par les forces indépendantistes et populaires de Nouvelle-Calédonie à la colère populaire face à la désastreuse situation sanitaire et sociale en Guadeloupe et en Martinique, démontre l’échec calamiteux de la Macronie pour promouvoir un développement de l’outre-mer français débarrassé de toute trace de domination coloniale. Rien de surprenant lorsque l’on connaît le mépris de classe affiché par le Tartuffe de la République, incapable de connaître la géographie de l’outre-mer français comme lorsqu’il assimila la Guyane à une « île » quand il était le candidat parachuté par l’oligarchie bourgeoise de France pour l’élection présidentielle de 2017.
Depuis, au-delà des habituelles promesses dans la lignée de tous les euro-gouvernements au pouvoir depuis plus de quarante ans, la situation économique, sociale, environnementale et sanitaire de l’outre-mer s’est considérablement dégradée. Alors candidat, Macron formula de belles promesses au moment de la révolte populaire en mars 2017 en Guyane où la population dénonça, à raison, le manque flagrant d’infrastructures (services publics de santé, d’éducation et de transports notamment, structures productives, etc.) au service des travailleurs et des citoyens de Guyane ; et malgré la pression populaire et associative puis l’annonce de son abandon en juin 2019, Macron n’a pas renoncé au projet Montagne d’Or en Guyane dont l’exploitation est convoitée par la compagnie minière canadienne Orea Mining – à laquelle ne s’oppose nullement la Macronie.
Dorénavant, la Macronie doit faire face à une nouvelle colère populaire en Martinique, où un appel à la grève générale a été lancé par une vingtaine de syndicats pour lundi 22 novembre, et surtout en Guadeloupe où, derrière l’opposition légitime au prétendu « passe sanitaire » et à l’obligation vaccinale des personnels soignants – traduisant par là-même une profonde défiance de la Macronie envers les « premiers lignes » hypocritement célébrées au début de la pandémie de coronavirus –, apparaît un rejet massif des politique euro-austéritaires appliquées avec zèle par tous les euro-gouvernements depuis des décennies. Déjà en 2009, la Guadeloupe et la Martinique s’étaient enflammées contre la vie chère et la misère sociale, à raison : le taux de chômage oscille entre 15 et plus de 20%, tandis que la pauvreté touchait au bas mot un tiers des Martiniquais et des Guadeloupéens en 2017. En Nouvelle-Calédonie, l’État français n’hésite pas à céder les riches ressources en cuivre à des consortiums capitalistes dont la seule motivation, le profit, va à l’encontre des intérêts des travailleurs et des citoyens.
Dépassée, la Macronie tente, comme en métropole, de diviser les citoyens et les travailleurs vaccinés et non-vaccinés des territoires d’outre-mer. Elle cherche ainsi à faire oublier son immense responsabilité dans la terrible situation sanitaire aux Antilles : manque de personnels soignants, de structures hospitalières de qualité et de soins, poursuite de la fermeture de lits d’hôpitaux, etc., depuis des années. En outre, fidèle et zélée vassale de Washington, la Macronie a refusé de recourir aux vaccins cubains, alors que les autorités locales estimaient qu’il fallait compter sur l’aide de Cuba socialiste, héroïque dans sa lutte contre le coronavirus et contre la guerre économique menée par Biden et les tenants de l’impérialisme yankee – la mortifère Union européenne en tête. Quant à la Nouvelle-Calédonie, également confrontée à une flambée de la pandémie, la Macronie veut maintenir à tout prix le référendum sur l’avenir de l’île, malgré l’appel de nombreuses organisations politiques et syndicales indépendantistes (à commencer par le FLNKS et le mouvement Palika) favorables à un report d’une élection dont le résultat, quel qu’il soit, sera biaisé. Face à cette situation calamiteuse perpétuant une domination héritée de l’époque coloniale, la Macronie répond, comme pour tous les mouvements sociaux d’ampleur en métropole, par la répression des citoyens et des travailleurs en colère, et ce sans donner le moindre espoir d’amélioration immédiate du quotidien en outre-mer.
C’est pourquoi Fadi Kassem et le PRCF mènent la campagne pour une Alternative Rouge et Tricolore en 2022, la seule en mesure de permettre aux travailleurs et aux citoyens d’outre-mer d’espérer de « nouveaux Jours heureux » comme l’affirme le programme du PRCF depuis plus de 10 ans. D’une part, en appelant à l’application des mesures-barrières individuelles et collectives ainsi qu’à la vaccination la plus massive possible et librement consentie, avec le libre choix du vaccin (y compris en provenance de Cuba), afin de vaincre progressivement la pandémie ; et ce, en refusant frontalement les fausses « mesures sanitaires » comme « l’état d’urgence » ou le « passe » servant d’instruments pour détruire progressivement, sous couvert de « politique sanitaire », les droits sociaux et les libertés publiques. D’autre part, en prenant des mesures d’urgence et en menant des politiques structurelles sur les plans économique, social, sanitaire, culturel, etc., dégagées des tutelles de l’UE et des instances de la mondialisation capitaliste (FMI, OMC et Banque mondiale en tête) ; des mesures visant à nationaliser les grands structures productives – ce qu’interdit la mortifère UE – pour réduire drastiquement la dépendance vis-à-vis de l’extérieur, à assurer le contrôle des citoyens et des travailleurs sur les richesses d’outre-mer, à reconstruire massivement des infrastructures et des services publics en faveur des populations, mais aussi à augmenter considérablement les salaires.
Et pour cela, le Frexit progressiste, à savoir la sortie de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme, est la seule solution pour permettre un développement souverain et en rupture avec les restes de domination de l’héritage colonial, le pouvoir économique étant aux mains des bourgeoisies locales descendant de colons. Les habitants d’outre-mer ne peuvent compter sur le « Parti maastrichtien unique » qui, des faux « Républicains » (Barnier, Pécresse, Bertrand, Ciotti) aux faussaires « socialistes » (Hidalgo, Montebourg) et « écologistes » (Jadot) en passant, bien entendu, par la tyrannique Macronie, perpétuent la domination néocoloniale. Il en est de même pour l’extrême droite lepéno-zemmourienne, nostalgique de l’Empire colonial et qui ne veut sortir ni de l’euro, ni de l’UE et encore moins du capitalisme. Quant aux prétendus « communistes » comme Fabien Roussel – qui veut contrôler le « passe sanitaire » dans les manifestations ! – ou des faux « insoumis » à l’influence croissante comme Manon Aubry qui chantent les louanges de la mensongère « Europe sociale », ils ne sont pas davantage une solution pour un outre-mer véritablement décolonisé, souverain et socialiste, la seule perspective d’avenir pour les populations des territoires d’outre-mer français, que ce soit dans le cadre de la République française dans le cas des Antilles ou dans celui d’une indépendance pour la Nouvelle-Calédonie si les populations locales l’ont librement décidée.