Selon le Collectif Les Morts de la Rue, 855 personnes sans domicile fixe (SDF) sont mortes en France en 2024, un chiffre en hausse par rapport aux 735 décès recensés en 2023. Ce nombre, arrêté au 10 avril 2025, pourrait encore évoluer d’ici la publication du rapport complet en octobre 2025

Plus de 2 personnes meurent chaque jours en France car SDF
Parmi les victimes, 19 enfants de moins de 4 ans, 7 adolescents de 15 à 18 ans.
Les victimes ont en moyenne moins de 48 ans, soit 30 ans de moins que l’espérance de vie en France (80 ans).
D’après les recensements conduits par les associations, on peut estimer à 350 000 le nombre de personnes sans abris en France en 2025. Le collectif les morts de la Rue a organisé à Paris un collage des noms des 485 personnes mortes dans la rue à Paris entre 2102 et 2023
Un cruel défaut de logement social, la loi SRU pas appliquée !
L’article 55 de la loi SRU impose aux communes de plus de 3 500 habitants (1 500 en Île-de-France) situées dans des agglomérations ou intercommunalités de plus de 50 000 habitants, incluant au moins une commune de plus de 15 000 habitants, de disposer d’au moins 25 % de logements sociaux (ou 20 % dans les zones moins tendues) parmi leurs résidences principales. Les communes déficitaires doivent atteindre cet objectif via des plans de rattrapage triennaux.
En 2022, environ 2 157 communes étaient soumises à la loi SRU, dont 1 161 (54 %) étaient déficitaires (ne respectant pas le taux cible de 20 % ou 25 %). Environ 152 communes étaient exemptées pour 2023-2025, notamment pour des raisons d’inconstructibilité ou de faible demande de logements sociaux. Au titre du bilan légal triennal 2020-2022, 341 communes ont été déclarées carencées au niveau national, c’est à dire qu’elles ne satisfaisaient pas à l’objectif de la loi SRU du bon nombre de logements sociaux et plus grave encore elles n’ont pas engagé le début d’une politique de rattrapage permettant de commencer à augmenter leur nombre de logements sociaux.

Logement : ces villes qui violent la loi sur les logements sociaux, la carte interactive nationale d’IC
Il manque énormément de logements sociaux en France, ce qui ne permet pas à une large part de la population de se loger de façon décente. Au 1er janvier 2024, la France comptait 5,4 millions de logements sociaux, représentant 15,9 % des résidences principales, un taux bien inférieur au taux de 25% qui est pourtant fixé par la loi. En 2020, 605 000 logements sociaux manquaient pour atteindre ces taux cibles. En 2023, seulement 390 000 attributions ont été réalisées, contre 500 000 en 2015, en raison d’une faible rotation (7,3 % en 2023 contre 10,3 % en 2011) et d’une production en berne
Au 30 juin 2024, 2,7 millions de ménages étaient en attente d’un logement social, selon l’Union sociale pour l’habitat (USH), soit une hausse de 100 000 par rapport à fin 2023 (2,6 millions). Parmi eux, 1,83 million ne sont pas encore logés dans le parc social, et 870 000 sont déjà locataires mais souhaitent changer de logement (par exemple, pour des raisons de taille ou de localisation). Au total, 4 millions de personnes sont mal logées ou sans logement, dont 1,098 million sans logement personnel et 2,885 millions dans des conditions très difficiles.
En tenant compte de la file d’attente (2,7 millions de ménages), du mal-logement, et des besoins liés à la croissance démographique (+57 000 ménages/an), au vieillissement (+73 000 ménages/an), et aux évolutions des modes de cohabitation (+85 000 ménages/an), le déficit cumulé pourrait atteindre 1 à 1,5 million de logements sociaux à court terme (2024-2030)
L’USH estime qu’il faudrait augmenter de 198 000 le nombre de logements sociaux chaque années jusqu’en 2040 pour répondre aux besoins, soit environ 38 % des 518 000 logements totaux nécessaires annuellement (sociaux et non sociaux). En 2024, seulement 98 682 logements sociaux ont été financés (dont 13 301 via le programme de rénovation urbaine), et environ 85 300 agréments ont été délivrés. Cependant 157 00 logements ont été démolis et 11 400 ont été vendus. Il n’y a donc eu que 45 300 logements sociaux créés. Qui plus est la seule croissance de la population (0.25% en 2024) consomme déjà une large partie de ce très modeste accroissement (+0.9%) du parc de logement social. Au final, la France est très loin des 198 000 nécessaires. Cela suggère un déficit annuel d’environ 100 000 à 110 000 de création de logements sociaux par rapport aux besoins estimés.
Rappelons que Macron avait pris l’engagement lors d’un de ses premiers discours le 27 juillet 2017 à ce qu’il n’y ai plus un seul sans abris en France : « La première bataille, c’est de loger tout le monde dignement. Je ne veux plus, d’ici la fin de l’année, avoir des femmes et des hommes dans les rues, dans les bois ou perdus. C’est une question de dignité, c’est une question d’humanité et d’efficacité. » mais sa première action budgétaire aura été de sabrer dans les APL [Baisse des APL de 50 €, gel du livret A : le plan Macron pour faire les poches du peuple ! – Aides APL : Macron veut les réduire pour 1 million de bénéficiaires, étudiants, retraités…]
Le PRCF tirait sans être entendu dès le début du premier quinquennat Macron l’alarme : Logement : la politique anti-sociale de Macron MEDEF et ses fruits empoisonnés
Entre coupes budgétaires pour les politiques publiques à destination des travailleurs (APL, logements etc.) et dépenses massives pour les plus riches (suppression de l’impôts sur la fortune, entre autre), le nombre de SDF a augmenté ! C’est que les choix et les priorités de Macron et de ses gouvernements ne sont pas à satisfaire les besoins élémentaires du pays, mais de gaver les profits des milliardaires et de leurs multinationales, tout en répondant aux priorités budgétaires de l’Union Européenne et de l’OTAN.
Entre une politique du logement répondant aux besoins populaire, et l’Union Européenne et l’OTAN guerrière, il faut choisir. Au moment où les élections municipales arrivents, il sera absolument nécessaire d’interpeller les candidats se réclamant de la gauche sur la compatibilité de leur promesse avec leurs actes en la matière. A ce titre, les éléments budgétaires suivants sont indispensables à connaître pour qui ne veut pas se faire berner par de fausses promesse.
Coupe budgétaire euro austéritaire et euro guerrières ont frappé le logement social
Le coûts moyen de création d’un nouveau logement social est d’environ 170 000€ en 2025, d’après les estimations que l’on peut faire en exploitant les bilans publiés par la Caisse des dépôts. Un budget annuel de 17 milliards d’euros serait a priori nécessaire pour répondre au besoin vital – et d’ailleurs droit constitutionnel garanti par la République – de logement social. Mais les coupes budgétaires d’une part, la spéculation immobilière et les barrières politiques mise en place par les collectivités locales de droite bloquant les projets de logements sociaux d’autre part, sont loin de permettre le développement suffisant de l’offre de logement social.
Adoptée le 6 février 2025 via l’article 49.3, la loi de finances pour 2025 a été marquée par des contraintes de réduction du déficit public, imposées notamment par l’Union européenne. En particulier pour satisfaire, dans les limites des critères du traité de Maastricht et de l’euro (3% de déficit public maximum) à l’énorme augmentation de plusieurs dizaines de milliards d’euros du budget militaire et de la perfusion financière au régime Zelenski pour escalader la guerre en Ukraine. En 5 ans, les dépenses militaires sont passées de 37.5Milliards d’euros en 2020, à 50.5Milliards d’euros en 2025. 71,8Milliards d’euros supplémentaires ont ainsi été dépensé pour la guerre sur ces 5 années.
« Notre argent pour le logement, pas pour la course aux armements imposée par l’OTAN !«
Cela a conduit à des coupes budgétaires dans plusieurs secteurs, y compris celui du logement. La mission « cohésion et territoire » qui comprend les programmes budgétaires consacrés au développement du logement social s’est vu amputé de 679 millions d’euros en loi de finance 2025 et même 1,1 milliards d’euros par rapport à la loi de finance 2024. En plus, le gouvernement Macron Bayrou, avec le soutien de Le Pen Bardella qui ont de facto soutenu l’adoption de la loi de finance par un refus de vote de la censure, a réduit de 300 millions d’euros les Aides personnalisées au logement (APL). Les budgets du logements sociaux sont également affectés par la coupe de 460 millions d’euros concernant les aides à la rénovation( MaPrimRénov’) qui bénéficient largement à la rénovation des logements sociaux.
Au total, il est estimé que les coupes budgétaires dans le secteur du logement atteignent les 1,5 milliards d’euros en 2025.
Si le dixième des augmentations des budgets militaires de ces 5 dernières années avaient été consacrées à la production de logements sociaux, c’est 42 235 logements sociaux supplémentaires qui auraient pu bénéficiers aux travailleurs qui en ont un besoin urgent ! Un constat qui donne on ne peut plus raison à tout ceux qui rejoignent pour agir avec le PRCF pour proposer une vraie alternative politique positive : notre argent pour le logement, pas pour la course aux armements imposée par l’OTAN !
JBC pour www.initiative-communiste.fr