
Le 14 mai 1948, David Ben Gourion proclamait la naissance de l’Etat d’Israël, ce qui déboucha le lendemain sur la première guerre israélo-arabe. Selon les médias dominants et les « défenseurs inconditionnels » de la prétendue « démocratie israélienne », cette dernière aurait vaincu, tel David contre Goliath, une meut d’Arabes prêts à submerger les populations juives. Il en résulta donc cette guerre qualifiée de « défense » contre les hordes barbares. Cela fait pourtant des décennies que des historiens… israéliens ont révélé la supercherie. A commencer par Ilan Pappé, désormais interdit d’accès au sol israélien et qui publia en 2008 Le nettoyage ethnique de la Palestine, à l’occasion des 60 ans de la Nakba (« catastrophe » en arabe), démontrant que les massacres planifiés (plan Daleth de mars 1948) et débutés avant la guerre constituent un crime contre l’humanité au regard du droit international.
Ne doutons pas que les « soutiens inconditionnels » qualifieront Ilan Pappé, pourtant israélien et juif, d' »antisémite ». Tout comme Netanyahou qualifie d' »antisémite » la Cour pénale internationale qui a lancé un mandat d’arrêt à son encontre pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, jugeant « plausible » l’existence d’un génocide en cours – curieusement passé sous silence par les partisans du « génocide par la faim » qui aurait eu lieu en Ukraine en 1933 ! Cela lui donne ainsi l’occasion de poursuivre le nettoyage ethnique des territoires palestiniens occupés et de leur annexion, par la colonisation ou par un nouveau plan d’expulsion. Netanyahou a d’ailleurs annoncé le 5 mai un « plan de prise de contrôle de la bande de Gaza », ravivant son fanatique ministre des Finances Bezalel Smotrich qui a annoncé que « Gaza sera totalement détruite ».
Déportation, destruction totale : de « beaux » souvenirs historiques en Europe… Mais pas assez, semble-t-il, pour espérer une moindre action de la part de l’Axe UE-OTAN qui, de totue façon, a donné carte blanche au régime colonialiste de Tel Aviv pour faire ce qu’il souhaite. Et il le fait, avec le soutien inconditionnel de Donald Trump : après avoir reconnu l’annexion de Jérusalem-Est et du plateau du Golan, et tout en soutenant la colonisation de la Cisjordanie, voici que Trump apporte un soutien au moins implicite à Netanyahou ; il est vrai que Trump lui-même rê de transformer Gaza en « Côte d’Azur du Moyen-Orient », une « belle riviera » qui, à n’en pas douter, ne sera pas destinée en priorité aux Palestiniens… Et après, pourquoi ne pas revendiquer le Sinaï que traversa Moïse il y a 3000 ans ?! Sinaï qu’Israël occupa de 1967 à 1979…
Le combat pour l’existence d’un Etat palestinien est le symbole de toutes les oppressions qui frappent les peuples en lutte : destruction, déportations, fascisation, exploitation impérialiste, racisme fanatique. Il en plus urgent que de combattre les forces qui portent cette funeste dynamique, et déjà l’Axe UE-OTAN et ses suppôts – théocratie fasciste israélienne en tête – si l’on veut éviter une nouvelle Nakba qui se profile à grands pas.
Fadi Kassem, secrétaire national du PRCF – 12 mai 2025

Gaza : Macron arme le génocide.
Depuis octobre 2023, le président Emmanuel Macron a prétendu à plusieurs reprises à cesser les exportations d’armes utilisées dans les attaques de l’armée israélienne contre Gaza et au Liban. Il a notamment déclaré en octobre 2024 sur France Inter : « La France ne livre rien » en termes d’armes à Israël. Difficile à croire quand le très sérieux rapport officiel 2024 du ministère des Armées indique qu’en 2023, la France a exporté pour environ 30 millions d’euros d’équipements militaires vers Israël, soit le double de l’année précédente. Les livraisons d’armement et composant d’armes et munitions de la France vers Israel ont été massive ces dernières années. Entre 2014 et 2022, la France a délivré des licences d’exportation pour un total de 2,5 milliards d’euros vers Israël, incluant des équipements militaires et à double usage. Une enquête de Disclose et Marsactu en mars 2024 a révélé que la firme française Eurolinks avait fourni en octobre 2023 100 000 cartouches pour fusils d’assaut , potentiellement utilisables par l’armée israélienne à Gaza. Le ministère des Armées a nié que ces composants soient destinés à l’usage direct par Israël, affirmant qu’ils étaient pour la réexportation. En juin 2024, Disclose a rapporté que Thales, un géant français de l’armement, avait livré des transpondeurs pour des drones israéliens utilisés dans l’offensive sur Gaza.
Des ONG comme Amnesty International et l’Observatoire des armements critiquent l’opacité des exportations françaises, arguant que même les composants « défensifs » (comme ceux pour le dôme de fer) peuvent être intégrés dans des systèmes offensifs. Elles estiment que la distinction entre équipements offensifs et défensifs est floue. En avril 2024, 11 ONG, dont Amnesty International, ont intenté une action en justice pour suspendre les licences d’exportation d’armes vers Israël, invoquant des violations des droits humains à Gaza. Cette demande a été rejetée par un tribunal administratif en mai 2024. Des parlementaires de La France Insoumise (LFI), comme Mathilde Panot, ont dénoncé un « scandale massif », accusant le gouvernement de manquer de transparence et de violer le Traité sur le commerce des armes (TCA) de 2013, qui interdit les transferts d’armes en cas de risque de crimes de guerre. Le report, à deux reprises en 2024, d’une audition parlementaire sur les exportations d’armes a renforcé les soupçons d’opacité. Le sénateur communiste M Gay a interpelé le gouvernement à ce sujet en octobre 2024. Sans réponse effective du gouvernement sur le détail des dizaines de millions d’euros d’armement livré à Israël en 2024.
Il est indispensable de rappeler qu’un jugement contraignant de la cour international de justice de 2024 relatif au « risque plausible de génocide » à Gaza impose de jure un embargo sur les livraisons d’armes à Israel. Le gouvernement Macron s’est de fait prononcer contre l’embargo à l’ONU, en imposant son abstention au conseil des droits de l’homme en avril 2024 face à un texte exigeant un embargo sur ces livraisons d’armes.
Au delà des livraisons d’armes, c’est surtout sur le plan politique que Macron arme le massacre des palestiniens par le régime israélien. Sur le plan diplomatique il continue de pratiquer le soutien inconditionnel à Nettanyahu. Pour Gaza, alors que l’ONU dénonce le génocide en cours et la menace sur les vies de centaines de milliers de civils palestiniens, Macron ne réclamme pas à l’inverse de l’Ukraine un cessez le feu sans condition préalable ni ne menace de sanction. Sur le plan intérieur, il persécute et réprime les associations, personnalités politiques et syndicales osant affirmer leur solidarité avec le peuple palestinien. Et participe au coté de l’extrême droite de Bardella Le Pen – en provenance du terrible passé antisémite du FN et de ses fondateurs – à la criminalisation des humanistes et progressistes, en particulier des dirigeants de la CGT ou de ceux de l’opposition (LFI) qui refusent de se taire lorsqu’il s’agit de dénoncer et agir contre des crimes contre l’humanité, dont le risque est d’ores et déjà reconnu par la cour internationale de justice.
La destruction de Rafah confirmée par satellite selon une enquête de Le Monde
Les images satellites et les vidéos analysées par Le Monde révèlent les destructions systématiques d’habitations, de serres agricoles et d’infrastructures civiles. Ce qui est une violation établie du droit international et potentiellement constitutif de crime de guerre. Le but revendiqué par le gouvernement d’extrême droite de Tel Aviv : un nettoyage ethnique et un déplacement massif de la population palestienne. Le résultat est au-delà et de façon encore plus grave l’éradication des conditions d’existence les plus vitales nécessaires à la survie de centaines de milliers de palestiniens. Il est important de souligner qu’au début de l’invasion lancée par Tel Aviv sur Gaza, l’armée israélienne avait forcé le déplacement des palestiniens du centre et du nord de la bande de Gaza, vers la ville de Rafah, prétextant leur garantir ainsi la sécurité.
Mettre un terme au génocide en cours ou le voir mettre fin à la vie à Gaza : des experts de l’ONU affirment que les États sont confrontés à un choix décisif

GENÈVE – Les atrocités croissantes à Gaza représentent un tournant moral à prendre d’urgence et les États doivent agir maintenant pour mettre fin à la violence, sans quoi ils seront témoins de l’anéantissement de la population palestinienne de Gaza, une issue qui aurait des conséquences irréversibles pour notre humanité commune et l’ordre multilatéral, ont averti aujourd’hui des experts de l’ONU, qui ont exigé une intervention internationale immédiate.
« Alors que les États débattent de la terminologie (s’agit-il ou non d’un génocide ?), Israël poursuit sa destruction implacable de la vie à Gaza, par des attaques terrestres, aériennes et maritimes, déplaçant et massacrant en toute impunité la population restante », ont déclaré les experts.
« Personne n’est épargné, que ce soient les enfants, les personnes handicapées, les mères allaitantes, les journalistes, les professionnels de la santé, les travailleurs humanitaires ou les otages. Depuis la rupture du cessez-le-feu, Israël a tué des centaines de Palestiniens, souvent quotidiennement, le pire ayant eu lieu le 18 mars 2025, date à laquelle 600 victimes ont été dénombrées en 24 heures, dont 400 enfants. »
« Il s’agit de l’une des manifestations les plus ostentatoires et les plus impitoyables de la profanation de la vie et de la dignité humaines », ont affirmé les experts.
Cette agression a transformé Gaza en un paysage de désolation, où près de la moitié des victimes sont des enfants et où des milliers de personnes sont encore déplacées. Le groupe d’experts a recensé plus de 52 535 morts, dont 70 % sont des femmes et des enfants, et 118 491 blessés en date du 4 mai 2025.
Depuis mars 2025, date qui coïncide avec la fin du cessez-le-feu, Israël a rétabli un blocus encore plus strict sur Gaza, enfermant de fait sa population dans la misère, la faim et la maladie. « Sous les bombardements constants, au milieu de logements en ruines, de rues transformées en zones de terreur et d’un paysage dévasté, 2,1 millions de survivants sont confrontés à une crise humanitaire extrêmement grave », ont déclaré les experts. « La nourriture et l’eau sont coupées depuis des mois, provoquant la famine, la déshydratation et des maladies, ce qui entraînera de nouveaux décès qui deviendront la réalité quotidienne pour beaucoup, en particulier les plus vulnérables. »
Au milieu de ce carnage, les déclarations israéliennes qui oscillent entre le blocage pur et simple de l’aide et les déblocages dépendant d’autres objectifs stratégiques, témoignent d’une intention claire de faire de la famine une arme de guerre, et de faire régner l’incertitude chez la population face à ses besoins fondamentaux, ce qui augmente le risque de traumatisme et de problèmes de santé mentale, ont-ils averti.
« Non seulement l’acheminement de l’aide humanitaire est l’une des obligations les plus importantes d’Israël en tant que puissance occupante, mais l’épuisement délibéré des produits de première nécessité, la destruction des ressources naturelles et la volonté calculée de conduire Gaza au bord de l’effondrement corroborent sa responsabilité criminelle », ont déclaré les experts.

« Ces actes, outre le fait qu’ils constituent des crimes internationaux graves, s’inscrivent dans des schémas alarmants et avérés de conduite génocidaire. »
Les experts ont appelé les États à dépasser la rhétorique et à prendre des mesures concrètes pour mettre fin immédiatement au carnage et faire en sorte que les auteurs de ces actes répondent de leurs actes.
« Le monde entier est attentif. Les États Membres respecteront-ils leurs obligations et interviendront-ils pour mettre fin aux massacres, à la faim, aux maladies et aux autres crimes de guerre et crimes contre l’humanité perpétrés chaque jour en toute impunité ? »
Les normes internationales ont été établies précisément pour prévenir de telles horreurs. Pourtant, alors que des millions de personnes manifestent dans le monde entier pour la justice et l’humanité, leurs appels sont étouffés. Cette situation envoie un message funeste : les vies palestiniennes sont superflues et le droit international, s’il n’est pas appliqué, ne veut rien dire », ont indiqué les experts.
Ils ont rappelé que le droit des Palestiniens à l’autodétermination est irrévocable. « Les États doivent agir rapidement pour mettre fin au génocide en cours, démanteler l’apartheid et garantir un avenir dans lequel les Palestiniens et les Israéliens coexisteront dans la liberté et la dignité.
« Les mandats d’arrêt de la CIJ contre les dirigeants israéliens pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité nécessitent une action et un respect immédiats. L’avis consultatif de la CIJ impose la fin de l’occupation prolongée et l’Assemblée générale a fixé la date limite au 17 septembre 2025 », ont spécifié les experts.
Ils ont par ailleurs averti qu’en continuant à soutenir Israël matériellement ou politiquement, notamment par des transferts d’armes et la fourniture de services militaires et de sécurité privés, les États risquaient de se rendre complices d’un génocide et d’autres crimes internationaux graves.
Le choix est grave : rester passifs et assister au massacre d’innocents ou participer à l’élaboration d’une résolution juste. La conscience mondiale se réveille. Si elle s’affirme, malgré le gouffre moral dans lequel nous nous enfonçons, la justice finira par triompher », ont-ils déclaré.
*Les experts: Francesca Albanese, Rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967 ; George Katrougalos, Expert indépendant sur la promotion d’un ordre international démocratique et équitable ; Gehad Madi, Rapporteur spécial sur les droits de l’homme des migrants ; Gina Romero, Rapporteuse spéciale sur les droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d’association ; Tlaleng Mofokeng, Rapporteuse spéciale sur le droit qu’a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible ; Astrid Puentes Riaño, Rapporteuse spéciale sur le droit humain à un environnement propre, sain et durable ; Paula Gaviria Betancur, Rapporteuse spéciale sur les droits humains des personnes déplacées dans leur propre pays ; Tomoya Obokata, Rapporteur spécial sur les formes contemporaines d’esclavage, y compris leurs causes et leurs conséquences ; Nicolas Levrat, Rapporteur spécial sur les questions relatives aux minorités ; Farida Shaheed, Rapporteuse spéciale sur le droit à l’éducation ; Ashwini K.P. Rapporteur spécial sur les formes contemporaines de racisme ; Heba Hagrass, Rapporteuse spéciale sur les droits des personnes handicapées ; Pedro Arrojo-Agudo, Rapporteur spécial sur les droits de l’homme à l’eau potable et à l’assainissement ; Graeme Reid, Independent Expert on protection against violence and discrimination based on sexual orientation and gender identity; Balakrishnan Rajagopal, Rapporteur spécial sur le droit à un logement convenable ; Michael Fakhri, Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation ; Mary Lawlor, Rapporteur spécial sur les défenseurs des droits de l’homme ; Olivier De Schutter, Rapporteur spécial sur les droits de l’homme et l’extrême pauvreté ; Morris Tidball-Binz, Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires ; Siobhán Mullally, Rapporteur spécial sur la traite des êtres humains, en particulier les femmes et les enfants ; Jovana Jezdimirovic Ranito (Chair-Rapporteur), Ravindran Daniel, Michelle Small, Joana de Deus Pereira, Andrés Macías Tolosa, Groupe de travail sur l’utilisation de mercenaires ; Geneviève Savigny (Chair-Rapporteur), Carlos Duarte, Uche Ewelukwa, Shalmali Guttal, Davit Hakobyan, Groupe de travail sur les paysans ; Bina D’Costa (Chair), Barbara G. Reynolds, Isabelle Mamadou, Groupe de travail d’experts sur les personnes d’ascendance africaine, et Laura Nyirinkindi (Présidente), Claudia Flores (Vice-Présidente), Dorothy Estrada Tanck, Ivana Krstić, et Haina Lu, Groupe de travail sur la discrimination à l’égard des femmes et des filles.
Les Rapporteurs spéciaux/Experts indépendants/Groupes de travail sont des experts des droits humains indépendants nommés par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Ensemble, ils relèvent de ce qu’on appelle les procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Les experts des procédures spéciales travaillent bénévolement ; ils n’appartiennent pas au personnel de l’ONU et ne perçoivent pas de salaire pour leur travail. Si le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) fait office de secrétariat pour les procédures spéciales, les experts agissent à titre individuel et sont indépendants de tout gouvernement ou organisation, y compris du HCDH et des Nations Unies. Les opinions ou convictions exprimées sont uniquement celles de leurs auteurs et ne représentent pas nécessairement celles des Nations Unies ou du HCDH.
Les observations et recommandations spécifiques aux pays émises par les mécanismes des Nations Unies relatifs aux droits humains, dont les procédures spéciales, les organes conventionnels et l’Examen périodique universel, sont consultables dans l’Index universel des droits de l’homme à l’adresse suivante : https://uhri.ohchr.org/fr.
Pour plus d’informations et pour toute demande de la part des médias, veuillez contacter hrc-sr-opt@un.org.
Pour toute requête des médias relative à d’autres experts indépendants des Nations Unies, veuillez contacter Maya Derouaz (maya.derouaz@un.org) et Dharisha Indraguptha (dharisha.indraguptha@un.org).
Suivez les actualités des experts indépendants des droits de l’homme des Nations Unies sur X : @UN_SPExperts.