CONTRASTES FRANCAIS – 6 octobre 2025
Par Georges Gastaud, auteur de « Marianne ne consent pas! » (2023)
Il entre bien entendu une part de subjectivité dans le présent billet rouge, mais c’est la loi du genre et du reste, la subjectivité est elle-même, au second degré, une donnée objective des situations humaines.
Eh bien, pour quelqu’un qui a aimé et connu de près Léon Landini, le défunt président du PRCF auquel un hommage émouvant et combatif* vient d’être rendu sous l’impulsion de ses filles et de Fadi Kassem avec le soutien de Mme le Maire de Bagneux et avec des participations marquantes issues du monde résistant, des diverses sensibilités se réclamant du communisme (et bien entendu, en premier lieu, du PRCF!), de la jeunesse militante (JC de Douai et JRCF en tête), des ambassades étrangères (Cuba, Bélarus, Venezuela…), des PC étrangers (Espagne, Italie, USA, Russie, Suisse, Allemagne, Grèce, etc.), des syndicats de classe de la CGT (Cheminots, UD du Nord, « Avis ouvrier »…), voire d’une ministre assistant à l’hommage à titre personnel, le contraste est flagrant entre:
– d’une part la dignité, la combativité, l’esprit d’ouverture et de rassemblement des militants franchement communistes du PRCF (surtout s’ils n’étaient pas impitoyablement censurés par les grands médias!) et,
-d’autre part le spectacle piteux qu’offre l’oligarchie hexagonale avec sa vacance gouvernementale récurrente, le désastre social, économique, culturel et linguistique qu’elle offre au monde (effacement vertigineux de la francophonie y compris chez nous !). Sans parler de l’arrogance incroyable d’un président minoritaire et détesté à domicile… mais qui n’en pose que plus dangereusement au chef de guerre de l’UE atlantique au risque de nous entraîner dans un conflit nucléaire exterminateur avec la Russie…
De plus en plus les contours d’une crise explosive se dessinent dans notre pays avec d’énormes enjeux internes, mais aussi, pour le moins, continentaux. Bref, en sortirons-nous par le pire, c’est-à-dire, après d’éventuelles élections sous influence des médias capitalistes vendus à Bolloré, par la formation d’un gouvernement encore plus fascisant et belliqueux agrégeant Bardella, Retailleau et les rescapés de la Macronie, ou bien le peuple travailleur saura-t-il faire irruption sur la scène sociopolitique, voire sur la grande scène de la géopolitique? Saura-t-il se montrer digne de sa grande histoire révolutionnaire en descendant dans la rue, en occupant les lieux de son exploitation, en balayant tous les faillis, y compris ceux de la fausse gauche euro-atlantique à la Glucksmann, pour exiger son dû : la reconstitution plénière de ses acquis et de son pouvoir d’achat, la défense de la paix mondiale et la reconstruction de notre pays dévasté par des décennies de « construction européenne »?
La réponse du PRCF est claire : pour que la France sorte par le meilleur et non par le pire de la crise de régime actuelle, il faut reconstruire un parti communiste de combat actif, fraternel et exclusif à la fois de tout gauchisme immature, de tout euro-reformisme, de toutes formes de division égotiques et subalternes. Il faut aussi fédérer le syndicalisme de classe sans ménager les états-majors vassalisés qui se sont placés à la remorque de la très jaunâtre direction CFDT. Bref, il faut résolument dérouler au présent le fil rouge et tricolore des Landini, Hage, Alleg, Coignard, Parquet, H. Dubois et autre Pranchere, pour porter la vraie ligne révolutionnaire de masse de notre temps : la rupture franche avec l’UE-OTAN, avec la Francafrique néocoloniale et avec le capitalisme-imperialisme carrément devenu anthropo- et écocidaire. D’ores et déjà, il faut refuser le négationnisme anticommuniste fauteur de fascisme et, du même mouvement, explorer les voies d’un socialisme-communisme de nouvelle génération. Il faut aussi travailler à l’émergence d’une Internationale Communiste et Ouvrière retissant des liens avec le prolétariat mondial et impulsant aussi, sans jamais brader l’intérêt propre des prolétaires, un Front anti-impérialiste et anti-hégémonique mondial.
Cette offre politique est déjà clairement esquissée et, sans se résumer aux militants du PRCF qui la portent d’un seul mouvement, elle repose en grande partie sur l’élan politique, du reste de moins en moins niable, de cette formation, sur son travail théorique très actif, sur son mensuel Initiative communiste et sa revue culturelle Etincelles, sur ses efforts d’organisation et d’implantation en milieu ouvrier et populaire, sur le travail de la JRCF en direction de la jeunesse, sur le renforcement de l’unité fraternelle des militants franchement communistes et sur leur capacité à faire entendre plus largement dans les mobilisations populaires leurs mots d’ordre précisément ciblés: « l’argent pour les salaires pas pour la guerre! », « Europe atlantique ou monde pacifique, il faut choisir! », « Brisons les chaînes de l’Union européenne ! », « à bas l’OTAN et le surarmement! », etc.
A l’heure où le pouvoir oligarchique se ridiculise et où Macron n’a plus d’autre choix que la démission, le suicide guerrier du pays et/ou, s’il le peut, l’alliance avouée avec la réaction retaillo-lepéniste à l’issue d’une nouvelle dissolution aventureuse, l’heure est à l’union et à l’action des, et avec les militants franchement communistes. Sans oublier bien sûr les syndicalistes de classe et les citoyens véritablement républicains, patriotes, antifascistes, antiracistes et anti-guerre.
Le fil rouge et tricolore ne sera pas rompu ! Merci Léon, ton combat continue !
*Ceci n’est pas un compte-rendu exhaustif de l’hommage rendu ce 4 octobre à Léon Landini.
