Par Georges Gastaud, fils de Résistant gaulliste, militant communiste
Enfin le jugement vient d’être prononcé après douze années de péripéties judiciaires (un jeune en colère renversant une poubelle durant une manif n’attend pas si longtemps pour finir au trou: les « flagrants délits » ne sont pas faits pour les chiens…): déjà condamné pour les pitoyables affaires Bygmalion et Bismuth, le multi-délinquant Sarkozy, l’homme qui prétendait jadis « nettoyer les racailles au kärscher » et dont le parti (les LR ex-gaullistes de MM. Retailleau et Wauquiez) ose s’afficher comme « le parti des honnêtes gens », vient d’écoper, avec exécution provisoire (quasiment comme la première Marine Le Pen venue!), de plusieurs années de prison pour association de malfaiteurs visant à une entreprise de corruption par un Etat étranger…
Avant d’approfondir la réflexion sur ce que signifie pour la grande bourgeoisie hexagonale en général, et pour les dirigeants « LR » en particulier, la sentence qui vient tardivement de frapper Sarko, rappelons deux faits qui ne sont pas mineurs et que taisent pieusement les médias d’Etat et la presse-Bolloré/Bernard Arnaud:
* le candidat LR aux présidentielles 2017, François Fillon, a dû lui-même stopper sa prometteuse carrière (celle d’un casseur de retraites et d’école publique) pour « emploi fictif » et détournement au long cours d’argent public (c’est l’affaire « Pénélope », quoique ne soit pas Ulysse qui veut…)
* les soupçons pesant sur Sarkozy, Guéant et autre Hortefeu, eux aussi condamnés à de la prison ferme, portent sur une entreprise de tricherie géante à propos de l’élection présidentielle de 2007: c’est-à-dire sur un projet de rapt en réunion de cette « souveraineté populaire » qui forme censément le socle de notre belle « démocratie ».
Mais surtout, le candidat Sarkozy qui est présentement convaincu d’avoir projeté de quémander l’or libyen pour truander la présidentielle, n’est autre que le chef de l’Etat qui, en 2011, brillamment conseillé par le « philosophe » BHL, et applaudi par une bonne partie de la « gauche » française, a bombardé l’Etat libyen souverain. Et a, pour le moins, couvert l’assassinat du leader libyen (aurait-on craint de l’arrêter et de le traduire, comme feu Milosevic, devant un Tribunal où le chef d’Etat libyen aurait pu révéler certains « détails »?) livrant ainsi le peuple libyen à 14 années de chaos sanglant… Avec en prime sanglante, la tromperie des « Printemps » arabes, la déstabilisation par l’Occident de la Syrie souveraine, le chaos géopolitique au Proche-Orient, l’émergence de Daesh… et des millions d’Africains fuyant la guerre civile au Sahel et ailleurs pour venir périr en masse en Méditerranée ou dans la Manche !
Joli bilan, vraiment, MM. les dirigeants « Républicains » (aussi « républicains » du reste, que le PS est socialiste !) que ce soit à l’international ou sur le plan national où la Cinquième Irrépublique n’en finit pas, sous la férule de ses maîtres du MEDEF, de l’UE et de l’OTAN, de pourrir sur pieds en entraînant la France dans le gouffre.
Plus globalement, la nouvelle condamnation du vibrion antisocial et antinational Sarkozy (« Sarko l’Américain » disait-on à l’époque!), montre la déliquescence d’un régime qui ne se survit depuis Maastricht (1992) qu’en violant la volonté populaire (viol caractérisé du Non français à la Constitution européenne, par ex.), qu’en éborgnant des Gilets jaunes par dizaines, qu’en excitant à la croisade russophobe continentale, qu’en dissolvant la France dans l’UE atlantique et qu’en fascisant le pays à triple tour: combien de lois liberticides déjà, ont-elle successivement été adoptées sous Sarkozy, Hortefeu, Valls, Castaner, Darmanin et maintenant, Retailleau?
Chaque classe sociale a les « héros » qu’elle mérite. Laissons les beaux quartiers s’identifier à plaisir aux Sarko, Fillon et Consorts au risque de sombrer avec eux le moment venu (et ce moment vient!).
Quant à nous, France des travailleurs qui répondons toujours des noms de l’Incorruptible, de Louise Michel, de Louise Michel et d’Ambroise Croizat, c’est en Léon Landini, le glorieux FTP-MOI et président du PRCF récemment décédé, c’est en Pierre Pranchère, en Marcel Germini, en Hermine Pulvermacher, en Simone Vachon, en Henriette Dubois, en Henri Alleg, en Geo Hage, en Jeanne Colette, en Maria Delvaux, en Désiré Marle et en tous autres anciens Résistants, élus et militants défenseurs de la paix mondiale, de la patrie souveraine et du monde du travail que nous nous retrouvons fièrement. Et c’est à la suite de ces femmes et hommes intègres que, contre tous les Sarko passés et à venir, nous gardons fermement en main le fil inextricablement rouge et tricolore du combat toujours recommencé pour ce que nos nos grands anciens appelaient une « France libre, forte et heureuse ».
Georges Gastaud, fils de Résistant gaulliste, militant de la Renaissance communiste