
« Violences urbaines » : la définition volontairement juridiquement très flou comporte des éléments de qualifications politiques qui signent l’utilisation répressive d’un etat policier que consacre le nouveau schéma de national des violences urbaines établi par le régime Macron Retailleau, désormais ouvertement allié au clan Le Pen Bardella. Jugez plutôt « tout acte violent commis à force ouverte contre des biens, des personnes et/ou des symboles de l’autorité de l’Etat, par un groupe généralement jeune, structuré ou non, commis sur un territoire donné dont le contrôle est revendiqué par le groupe » . Cette directive indique explicitement qu’il s’agit de déroger (cf. §1.41) au cadre d’exercice du maintien de l’ordre, toujours encadré par une direction politique, en responsabilité, l’autorité habilité à décider de l’emploi de la force. Ce point est d’ailleurs renforcé par la volonté politique manifeste d’entraver la liberté d’information : « , la prise en compte du statut des journalistes telle que consacrée par le schéma national du maintien de l’ordre, ne trouve pas à s’appliquer dans un contexte de violences urbaines. »
Autre signe caractéristique d’un Etat policier, celui de la surveillance de l’expression publique. Notamment le schéma ordonne de « Identifier et suivre, par une veille active sur les réseaux sociaux, les différents canaux de discussions, les groupes pertinents et les meneurs locaux »
Essayez la dictature avez déclaré l’occupant de l’Elysée, aussi minoritaire qu’illégitime : et il s’y consacre pour continuer de paver l’accession au pouvoir de l’extrême droite qu’il a déjà fait entré au gouvernement et avec qui il s’est allié et aligné à l’assemblée nationale.
On ne peut pas ne pas rapprocher ce durcissement du régime de la contestation populaire qui enfle et déborde à la veille des manifestations du 10 septembre et de leur suite.

C’est une attaque en règle contre la liberté d’informer et d’être informé. En catimini, en plein été, le ministère de l’Intérieur a diffusé un schéma national des violences urbaines (SNVU). Ce document est destiné « à mettre à disposition des services territoriaux de la police nationale un guide pratique pour la gestion des violences urbaines. » « Ce document a vocation à répondre à toutes les situations de violences urbaines, jusqu’aux émeutes insurrectionnelles, caractérisées par une très haute intensité », explique la place Beauvau, qui s’est bien gardée d’informer les organisations de journalistes.
À la lecture de ce schéma, une phrase saute particulièrement aux yeux : « la prise en compte du statut des journalistes telle que consacrée par le schéma national du maintien de l’ordre, ne trouve pas à s’appliquer dans un contexte de violences urbaines ».
Cette incise est une insulte, une provocation envers toute la profession.
Déjà en 2021, le Syndicat national des journalistes, entre autres, avait déposé un recours devant le Conseil d’Etat contre le schéma national du maintien de l’ordre (SNMO), qui empêchait tout journaliste d’exercer sa mission d’informer le public. Le Conseil d’Etat a finalement donné raison aux organisations qui l’avaient saisie (SNJ, Solidaires, la CGT, la Ligue des droits de l’Homme).
Quatre ans après cette première lutte victorieuse contre un texte liberticide, le ministère de l’Intérieur persiste à vouloir invisibiliser d’éventuelles dérives policières lors de la couverture de violences urbaines en empêchant les journalistes de faire leur métier.
Le SNJ, première organisation de la profession, condamne cette tentative de vouloir museler la presse. Alors que des appels à manifestations et mobilisations sont lancées pour les 10 et 18 septembre partout en France, il a mandaté le cabinet Spinosi pour déposer une requête en urgence devant le Conseil d’Etat et un dossier au fond d’ici fin septembre.
Le SNJ appelle toutes les organisations attachées aux libertés fondamentales à le rejoindre dans cette procédure contre cette disposition du schéma national des violences urbaines.
Paris
Jeudi 4 septembre 2025
https://www.acrimed.org/Couverture-des-violences-urbaines-la-liberte-de