
Le Monde du 2 septembre 2025 enrage : pensez, les nouvelles de Chine, cet ennemi stratégique de l’Occident, sont toutes… bonnes!
A l’international, Xi Jinping fait en effet carton plein en s’affichant à côté de Poutine, de Modi (Inde), des présidents cubain, iranien, nord-coréen, turc, et de vingt autres sommités lors des Sommets internationaux qui se succèdent en Chine (Organisation de Shanghai, 80eme anniversaire de la victoire sur le Japon…). Si Trump s’imaginait dissocier la Russie de l’Inde en taxant ses importations de pétrole russe, c’est un fiasco car cette mesure censément humiliante pour l’Inde aura surtout provoqué un rapprochement spectaculaire entre Pékin et New Dehli…
L’heure est aussi au rapprochement entre Pyongyang et Pékin et non seulement tout cela n’est pas mauvais pour le monde, mais l’hégémonisme euro-atlantique étant l’ennemi principal des peuples, à commencer par le nôtre, tout ce qui force l’UE-OTAN à mieux peser ses actes en matière de conflit global, est salutaire pour les peuples…
Dernière nouvelle chinoise dont a tout lieu de se navrer le Monde, qui s’en fait le relais : la Chine a réduit l’an dernier de 4% ses émissions carbonées alors que la Grande Europe « écolo » les a accrues… de 4% en moyenne. Il est vrai que les Verts européens sont plus occupés à prêcher la croisade antirusse ou à combattre le nucléaire CIVIL français qu’à dénoncer les émissions de gaz à effet de serre auxquelles se livre l’UE à l’imitation de Trump…
Greta Thurnberg ne devra donc plus se contenter, courageusement certes, de défendre les Gazaouis martyrisés par Israël, il va lui falloir en outre apprendre à déchiffrer les idéogrammes chinois !
La Chine socialiste, champion mondiale des énergies renouvelables avec plus de la moitié de la production mondiale
la Chine est incontestablement le leader mondial en termes d’installation et de production d’énergies renouvelables. En 2025, elle représente environ 50 % des ajouts mondiaux de capacités solaires et éoliennes, et elle a installé plus de solaire au premier semestre 2025 que le reste du monde combiné.

Elle domine également dans la production, avec une part croissante de son mix électrique provenant des renouvelables (36 % en 2025).
ela s’explique par des investissements massifs, des politiques d’État favorables et une chaîne d’approvisionnement intégrée; C’est le fruit de l’organisation et du contrôle de la position non pas par le marché spéculatif des milliardaires capitalistes, mais par le développement au service des besoins permis par une économie socialiste, planifiée par le parti communiste avant de servir en premier lieu les besoins du peuple chinois.
La capacité totale électrique en Chine atteint ~3 487 GW en avril 2025, avec les renouvelables (y compris hydro) dépassant le charbon pour la première fois
Sur les 10 dernières années (2015-2025)La Chine a connu une croissance exponentielle des renouvelables, passant d’environ 500 GW en 2015 à près de 2 000 GW en 2025, soit une multiplication par 4.
Voici un aperçu des capacités installées principales, basé sur les données les plus récentes :
Type d’énergie | Capacité installée (GW) | Part dans le mix total |
---|---|---|
Renouvelables totales | ~1 966 GW (mars 2025) | ~56 % du total électrique |
Solaire PV | ~1 100 GW (mi-2025) | ~31 % des renouvelables |
Éolien | ~561 GW (fin 2024) | ~16 % des renouvelables |
Hydroélectricité | ~436 GW (2024) | ~12 % des renouvelables |
Autres (biomasse, etc.) | ~369 GW | – |
- Solaire : De 43 GW en 2015 à 380 GW en H1 2025 seul. Croissance annuelle moyenne de ~50 % depuis 2020, grâce à des subventions et des projets désertiques.
- Éolien : Ajouts records en 2024 (117 GW mondiaux, dont une grande part chinoise). Passage de 145 GW en 2015 à 561 GW en 2024.
- Hydro : Croissance modérée, avec 14 GW ajoutés en 2024, focalisée sur le pompage-turbinage (58 GW). un nouveau projet d’ampleur, du plus grand barrage hydroélectrique au monde vient cependant d’être lancée à la frontière avec l’Inde, dans l’Hymalaya.
Les dynamiques incluent une réduction de la dépendance au charbon (de 70 % à ~60 % du mix), une électrification verte (40 % de la croissance mondiale des renouvelables 2019-2024), et des objectifs pour 2030 (3 900 GW renouvelables). De fait, la Chine socialiste fait bien plus que les pays occidentaux de l’axe capitaliste impérialiste USA UE OTAN pour évoluer vers une production d’énergie pauvre en gaz à effet de serre.
Comparaisons avec la France et l’Union Européenne (2015-2025)
Les évolutions sont comparées pour les domaines spécifiés. La Chine domine largement, tandis que l’UE et la France progressent mais à un rythme plus lent
Hydroélectricité : la Chine est largement devant la France et l’Union Européenne. Avec en Chine une forte augmentation de ~300 GW en 2015 à 436 GW en 2024 (+45 %), contre une stagnation en France (25-26 GW (2015-2025)) et en Union Européenne (moins de 5% de développement des capacités, inférieure à 150 à 200 GW au total.

Dans le domaine des centrales photovoltaïques (panneaux solaires), la Chine a multiplié par 25 ses installations en 10 ans, avec une production installée de 1100 GW. C’est une progression 9 fois plus rapide que la France, qui a certes triplé ses installations mais ne dispose que de 25GW. Qui plus est les installations en France sont quasi exclusivement des productions des composants de centrales conduites… par la Chine. En Europe la progression est encore plus faible, avec seulement 300 GW et une vitesse de développement qui n’est que de 2,3 fois en 10 ans. Même constat pour l’éolien, la Chine disposant désormais de 561 GW installé, un triplement en dix ans, représentant la moitié des installations mondiale, soit plus du double de l’Union Européenne ( 250 GW, +79% en dix ans, avec cependant principalement des parcs en mer, plus couteux et aux lourds impacts environnementaux). La France s’est plus fortement développée que l’UE (25GW, +150% en dix ans).
Cela ne s’arrête pas là, dans le nucléaire la Chine dépasse désormais la France avec 55GW installée (dont une centrale EPR de conception française, mais plus rapidement construite en Chine), et un doublement en dix ans de la capacité installée. La France conservent certes 63 GW installés, mais le parc est vieillissant et souffre de plus en plus nombreux arrêts de production pour maintenance. Au sein de l’Union Européenne, la capacité electronucléaire a diminué à moins de 100GW (-17%) en raison des fermetures en Allemagne et Belgique, même si quelques nouvelles centrales ont été installées en Slovaquie et en Finlande
Dans les domaines du stockages, la Chine est très largement en tête, avec une production de batterie multiplié par 9 en 10 ans, à plus de 2000GWh représentant 70 à 90% de la production mondiale. En France, les premiers projets sont de l’ordre de 50GWh en 2025 ( ACC, Verkor…). Au niveau de l’Union Européenne, qui en 2015 avait une capacité déjà dix fois moindre que la Chine (20GWh) a accru sa production, la production s’est accrue (environ 350 GWh) mais ne représentent que 7% de la production mondiale. On est très loin de l’objectif affiché de 1000 GWh (toujours moitié moindre de la production actuelle en Chine) d’ici 2030… Qui plus est la Chine est le premier de la classe de la production d’hydrogène écologique avec 50% de la capacité mondiale. De quasi nulle en 2015, sa production s’élève déjà à 51kt/an en 2023 et ses capacités d’électrolyseurs seront portées à 38GW en 2030. En France il n’y a que quelques timides projets pilotes, de 0.2GW en 2025, qui sont très loin de l’objectif fixé par Air Liquide d’ici 2027 de 23 kt/an. L’Union Européenne démontre une nouvelle fois que c’est un boulet du développement des capacités productive, avec d’une part le développement au départ d’uniquement de l’hydrogène gris (à base d’hydrocarbure) extrêmement polluant ( 10MT en 2023).
Vert de gris : L’Union Européenne dépense pour la guerre pas pour le vert !

Si au début des années 2000 ( 2000 -2014) les investissements dans les énergies renouvelables ont augmenté au sein des pays de l’Union Européenne, passant d’une quantité négligeable (5 milliards de dollars) ) 132 milliards de dollars, ils sont demeurés très en deça des dépenses militaires s’élevant au double à près de 250 milliards de dollars par an.
Dès 2015, les investissements dans l’électricité renouvelables diminues à de 70 à moins de 60 milliards d’euros en 2019. Cela sous la pression austéritaire de l’Union Européenne d’une part, des effets de la dérégulation de la libéralisation du marché de l’énergie imposée par l’Union Européenne d’autre part. A l’inverse les budgets militaire restent eux stables et considérables à 220 milliards de dollars environ.
Entre 2020 et 2025, sous l’effet de la crise énergique provoqué par l’interuption par les Etats Unis de l’approvisionnement énergétiques du marché européen par l’énergie russe, les pays de l’Union Européenne réinvestissent dans le renouvelable (pour atteindre environ 150 milliards de dollars en 2025). Mais c’est bien en deç des dépenses consacrés à escalader la guerre en Ukraine : augmentation de 237 à 419 milliards de dollars par an.
Il est là nécessaire de rappeler que tout au long de ces dernières années, les partis écologistes du bloc Europe Ecologie les Verts, ont toujours pesé pour l’augmentation des budgets militaires, soutenir et escalader les guerres impérialistes. Et cela dans une logique exterministe tournant radicalement le dos aux intérêts vitaux de l’Humanité et de son écosystème)
par Georges Gastaud, JBC ( Etudes et prospective)