Sous les applaudissements à peine discrets de la droite et du MEDEF., Valls annonce un gravissime plan d’austérité contre notre peuple. Ce plan s’ajoute aux coupes claires successivement décidées par Sarkozy et par Ayrault au nom du « remboursement de la dette » et du « sauvetage de l’euro ». Si notre peuple ne se dresse pas très fort contre ces mesures, de nouveaux plans de misère se succèderont sans fin une fois que le MEDEF aura empoché les 50 milliards prélevés sur les Français sans que les capitalistes se soient sérieusement engagés à créer un seul emploi !
Déjà, tout y passe : le salaire des fonctionnaires, déjà bloqué depuis 2009, et dans la foulée, celui des travailleurs du privé, les pensions de retraite déjà lourdement grevées, les prestations sociales et les remboursements maladie, et bien entendu, les services publics déjà exsangues, à commencer par l’hôpital public. Bien entendu, les prix fileront fortement dans l’intervalle (cf les tarifs de l’électricité, qui va augmenter encore plus vite que prévu en raison d’une directive européenne relayée par les nantis du Conseil d’Etat !) sans quoi la guerre menée contre les revenus directs ou indirects du travail (salaires, pensions, indemnités chômages, remboursements maladies, allocations familiales…) ne produirait aucune « économie » pour le capital et pour son Etat de classe. Les annonces de Valls sur le maintien des créations de postes dans l’Education nationale, alors que dans les faits les suppressions de postes frappent de nombreuses académies, visent à éviter qu’à travers la défense de l’Education nationale, la jeunesse et les salariés du public et du privé ne fassent leur jonction dans la lutte. Des millions de gens qui vivent mal ou qui survivent à grand peine, vont perdre pied avec leurs enfants pendant que les actionnaires du CAC-40 voient leurs revenus augmenter de 20% par an et que des centaines de milliards sont expatriés dans les paradis fiscaux qui prospèrent dans la maudite UE du capital !
Non seulement les mesures Valls n’ont rien de « juste », puisqu’elles ne frappent que le peuple, qu’elles épargnent les grandes fortunes et qu’elles rapportent très gros aux capitalistes, non seulement elles déshonorent les parlementaires « de gauche » qui les voteront en trahissant sans fin leurs électeurs, non seulement elles ouvrent un boulevard au FN qui profite de la désorientation du peuple pour usurper le masque du tribun du peuple, mais ces mesures enfonceront encore plus notre pays dans la récession. En effet, elles plomberont la consommation populaire déjà en chute libre et leur seul effet réel sera de doper les profits du grand patronat privé et spécialement, ceux des grandes firmes qui se servent de l’argent public pour financer les délocalisations (notamment dans l’automobile) et faire main basse sur le secteur jadis non-marchand de l’économie.
stopper l’euro-austérité de Valls
Dans ces conditions, soutenir ces mesures, ce ne serait pas faire preuve d’ « esprit de sacrifice » et de « patriotisme », comme le prétend Valls. Au contraire, ce serait accepter que les classes populaires et la majeure partie des couches moyennes françaises s’appauvrissent, voire se marginalisent gravement. Ce serait accepter que la France s’humilie une nouvelle fois devant les diktats des usuriers de la finance internationale, de la Commission européenne, de la Banque de Francfort et du grand capital allemand et « français ». Ce serait se résigner à voir la République une et indivisible héritière pour une part de 1789, de 1936 et du CNR, se dissoudre irréversiblement pour s’aligner sur les normes régressives des contre-modèles allemand et anglo-saxons : sans la moindre consultation populaire, et en ayant attendu la fin des municipales pour révéler ses plans, le duo Hollande-Valls a en effet annoncé l’arrêt de mort des Communes, des Départements et de l’Etat-nation lui-même, le but étant de leur substituer des euro-métropoles, des euro-régions transfrontalières et une mortifère « Union transatlantique » couplée aux va-t-en-guerre de l’OTAN. Pas étonnant que ce démontage républicain, réclamé à cor et à cris par le MEDEF dans son Manifeste « besoin d’aire » (déc. 2011) soit soutenu par l’UMP, l’UDI et par une bonne partie d’EEL-V qui soutient les pires euro-régionalistes patronaux ennemis de la République.
associer le drapeau rouge des travailleurs au drapeau de la Nation pour défendre à la fois le pays, le monde du travail et la jeunesse
C’est pourquoi le patriotisme ne consiste pas à ramper devant les diktats de l’UE atlantique, anticommuniste, fascisante et belliqueuse (Ukraine, Syrie…). Au contraire, dans la grande tradition qui fut celle du Parti Communiste Français aussi longtemps qu’il combattit de front l’Europe supranationale, il convient d’associer le drapeau rouge des travailleurs au drapeau de la Nation pour défendre à la fois le pays, le monde du travail et la jeunesse. Cela impose à tous les communistes, à tous les syndicalistes, à tous les républicains véritables, de se prononcer contre la maudite Union européenne du grand capital qui broie toutes les conquêtes populaires et qui détruit toutes les nations d’Europe. Il faut en finir au plus tôt avec le mensonge MORTEL de l’Europe sociale, dont se repaissent les chefs de file du Front de gauche et leur nouvelle « star », le pseudo-« antilibéral » grec A. Tsipras. Il faut en finir avec les « ripostes » purement symboliques des syndicats, bousculer les états-majors complices du Parti de la Gauche Européenne et de la Confédération Européenne des Syndicats, ces amortisseurs de l’euro-austérité. Il faut proclamer que les peuples n’ont pas à rembourser la dette illégitime « due » aux banques qui vampirisent l’argent public. Il faut réaffirmer que la souveraineté de la France passe par la sortie de l’euro, de l’UE, de l’OTAN par la voie progressiste, et cela sans implorer le feu vert préalable de l’Allemagne comme le fait la présidente du front « national » avec sa « sortie concertée de l’euro ».
Dans cet esprit, le PRCF :
Appelle les communistes et les démocrates à s’associer à sa campagne nationale de tractage et d’affichage pour le boycottage des élections européennes : DELEGITIMONS la dictature de la Troïka Bruxelles-Berlin-MEDEF en pratiquant l’abstention citoyenne de classe et de masse le 25 mai prochain. Soutenons aussi la campagne unitaire du CNR-RUE pour amplifier ce boycott dans tout le pays et dans ce but, participons au meeting du 26 avril à Paris.
- Appelle les organisations qui se sont retrouvées dans les Assises du communismes à se concerter au plus tôt pour mettre concrètement en place le Comité de liaison et pour décider ensemble d’une adresse aux travailleurs et à la jeunesse.
- Invite les syndicalistes de lutte à se concerter sans tabou dans chaque branche, à l’inter-pro et nationalement. Les critiques ne suffisent plus. Cessons de nous en remettre aux directions syndicales dont certaines sont ouvertement d’accord avec l’essentiel du plan Valls (CFDT) et dont d’autres ne veulent pas aller au-delà dans la riposte de ce qui les fâcherait avec ladite CFDT et avec la CES
La marche arrière vers la régression sociale sans fin, mais aussi vers le démantèlement de la France issue de 1789, de 1936, de 1945 et de mai 68, sont lancées par ce gouvernement de destruction sociale et nationale. La solution n’est pas dans une confiance béate ou résignée dans les états-majors politiques et syndicaux faillis qui nous ont menés dans le mur. La solution est dans l’engagement unitaire des communistes 100% opposés à l’UE, elle est dans l’union combative et dans la coordination sans entraves des syndicalistes de classe, elle est dans le Front de Résistance Antifasciste, Patriotique et Populaire (F.RA.P.P.) des patriotes républicains, des amis de la paix, de la démocratie dans la perspective du socialisme pour notre pays.
Déclaration du secrétariat national du POLE DE RENAISSANCE COMMUNISTE EN FRANCE