Sans changements radicaux, l’agriculture française va disparaitre.
D’origine paysanne, je suis probablement plus sensible que d’autres, aux souffrances et au stress que subissent les agriculteurs, qui, bien que travaillant comme des bêtes voient chaque jour leurs conditions de vie empirer et s’approcher de plus en plus, le jour où ils devront mettre la clé sous la porte.
Pourtant afin de retarder cette heure fatidique ils continuent de travailler d’arrache pieds, tôt le matin et tard le soir. « Pas de dimanches et pas de sorties » comme dit la chanson de Jean Ferrat.
Fêtes ou pas fêtes il faut soigner le bétail, rentrer les récoltes, effectuer mille travaux auprès de la ferme et tout cela pour un salaire variant, pour beaucoup d’entre eux, entre 1000 et 1400 euros par mois, alors qu’ils effectuent souvent plus de 10 heures de travail par jour.
Malgré toutes ces fatigues et privations, l’horizon au lieu de s’éclaircir, s’obscurcie chaque jour davantage, c’est la raison pour laquelle depuis plus d’une quinzaine de jours, les cultivateurs exaspérés continus à manifester dans les rues de nos cités, malgré toutes leurs véhémentes protestations, les dirigeants de la FNSEA appellent au calme.
Pourtant malgré la scandaleuse intoxication médiatique à l’encontre de ces barreurs de routes, de la sympathie leur est régulièrement manifestée par les automobilistes tenus à l’arrêt et qui comprennent leur colère et approuvent leur démarche, car eux-mêmes soufrent de cette situation.
En ce qui me concerne, stupidement sans doute, j’avais toujours cru que les responsables syndicaux, afin de revendiquer de meilleures conditions de vie pour leurs mandants, devaient se trouver en tête des manifestants et les encourager à se battre au lieu de leur demander de rester calme, comme le fond les responsables de la FNSEA qui pourtant ne sont pas entendus par ceux qui avec juste raison continuent leur combat.
Si les manifestations se poursuivent, c’est à cause de leur désaccords avec les revendications présentées par leurs responsables syndicaux, qui ne leurs assurent en rien un avenir dans lequel ils pourront travailler et vivre dignement de leur travail.
Demander, comme cela est fait par les dirigeants de la FNSEA, que le gouvernement intervienne afin d’attribuer un prix décent à la marchandise produite n’est pas très sérieux, car nous savons que dans le cadre de l’Union Européenne ils sommes tous obligés de respecter « La concurrence libre et non faussée », cette règle d’or qui nous est imposée par Bruxelles.
A ce jour, nos gouvernants ne disposent d’aucune possibilité pour prendre une initiative quelconque permettant d’améliorer les conditions de vie de l’ensemble du peuple de notre pays.
Devant la moindre revendication populaire, ils sont contraints de se rendre immédiatement à Bruxelles ou à Berlin (les pantalons à la main) prendre les directives de la finance internationale, que va leur transmettre madame Merkel, car en fonction des divers traités signés, notre gouvernement n’a pas le droit de financer d’une façon quelconque les petites entreprises.
Mais pour les grosses entreprises ce n’est plus pareil, nous nous souvenons tous des 40 milliards versés l’année dernière aux grandes entreprises, qui en échange devaient embaucher du personnel.
Mais les 40 milliards une fois enfouies dans leurs poches, les grands financiers n’ont pas embauché un seul chômeur, au contraire profitant de cette manne, certaines grandes entreprises en ont profité pour délocaliser et pour aller installer de nouvelles usines hors de France, dans des pays où leurs bénéfices seraient encore plus importants.
Quand à exiger que pour améliorer la situation de nos agriculteurs leurs produits puissent porter le label « Produit en France », c’est un attrape nigaud, car cela ne changera en rien leurs difficultés.
Tant que des marchandises de bien moindre qualité ne respectant pas les mêmes règles sanitaires qu’en France, venues de pays tiers seront vendues à bas prix, la misère aidant, les consommateurs prendront systématiquement la marchandise la moins bonne sans doute, mais la moins chère et « Le produit en France » restera dans les rayons des supermarchés.
Il me semble utile de rappeler que même si nos gouvernants, devant la colère des agriculteurs et l’importance des manifestations, arrivaient à lâcher quelques miettes ils devraient immédiatement subir de lourdes pénalités par Bruxelles et par Berlin pour n’avoir pas respectés la règle de la concurrence libre et non faussée et par la suite d’une manière ou d’une autre, ils feraient repayer aux paysans le peu qu’ils auraient reçu.
Aujourd’hui, à cause de notre intégration forcée au sein de l’Union Européenne, intégration que les français avaient largement refusé, la France n’a plus de frontières et la colère gronde chez nos agriculteurs, surtout lorsqu’ils arraisonnent des camions venus des quatre coins d’Europe et parfois d’ailleurs.
Ces camions qui viennent débarquer sur nos marchés de la marchandise qui souvent n’a pas respecté les mêmes règles sanitaires que celles appliquées chez nous, (tout en utilisant une main d’œuvre qui par moment s’apparente à de l’esclavage) livrent sur nos marchés, de la marchandise à des prix nettement inférieurs aux prix de revient de celle produite par nos agriculteurs.
Ancien Résistant, mes camarades et moi-même, nous nous sommes battus pour une France : Libre, Forte, Indépendante, Démocratique et Souveraine. Ces exigences étaient tellement expresses, qu’elles amenèrent le Général de Gaulle à déclarer : « La France nouvelle admet l’utilité d’un juste profit, mais elle ne tiendra plus pour licite aucune concentration d’entreprises susceptible de dévoyer la politique économique et sociale de l’Etat et de régenter la condition des hommes. La France….. veut que les biens de la France profitent à tous les français, que sur ces terres, pourvues de tout ce qu’il faut pour procurer à chacun de ses fils un niveau de vie digne et sûr ». Quant à la place de notre pays à travers le monde, comment ne pas être frappé par l’aspiration qu’exprimait alors le Général de Gaulle, aspiration qui me semble toujours d’une brûlante actualité : « Un tel régime politique, social, économique, devra être conjugué avec une organisation internationale des rapports entre toutes les nations, telles que, dans un monde dont l’interdépendance est désormais la loi, chaque peuple puisse se développer suivant son génie propre et sans subir aucune oppression politique ni économique ». On peut se rendre compte que ces exigences sont plus que jamais d’une brûlante actualité.
Aujourd’hui, nous voici loin de l’Indépendance, de la Démocratie et surtout de la Souveraineté pour laquelle les Résistants ont combattus et beaucoup sont morts.
C’est en appliquant les directives du traité de Lisbonne, que nos gouvernants nous ont imposé contre notre volonté, que tout ce que le CNR (Conseil National de la Résistance) nous avait apporté a disparu.
Si nous voulons vivre sans subir aucune oppression politique, ni économique il est indispensable que nous nous débarrassions de ce carcan que la grande finance internationale par l’Union Européenne, fait peser sur nous.
L’idée de sortir de l’Union Européenne et de l’euro gagne chaque jour davantage de poids. Il ne peut pas être question de se laisser prendre au piège de ceux qui prétendent vouloir sortir de L’euro, seulement après avoir obtenu l’accord des autres pays européens.
Nous devons sortir seul par la porte de gauche et montrer l’exemple.
Si nous sortions les premiers de l’Union Européenne et de l’euro, nous ne serions pas seuls car devant l’aversion que ressentent de plus en plus les peuples opprimés, cela permettrait à chaque nation, à l’exemple de la France de reprendre immédiatement son indépendance et sa liberté telle que la souhaitent majoritairement tous les peuples européens
Léon Landini.
- Officier de la Légion d’Honneur – Médaille de la Résistance – Grand Mutilé de Guerre suite aux tortures endurées par la Gestapo, pendant mon arrestation.
- Président du PRCF