
Par la Commission Luttes du PRCF – 13 décembre 2025 – L’effervescence d’une bonne partie des éleveurs contre la gestion gouvernementale de l’épizootie de dermatose bovine est révélatrice du malaise général tournant à l’exaspération d’un monde rural et agricole français de plus en plus légitimement rebelle à la maltraitance structurelle qui lui est faite.
Déni de démocratie
Le PRCF n’a pas l’expertise nécessaire pour donner un avis éclairé en matière de traitement vétérinaie de l’épidémie importée qui menace le cheptel national. Il est néanmoins dramatique de constater que, cadrée en amont par Bruxelles qui n’a cure de nos paysans, le ministère de l’agriculture se montre structurellement incapable, ne serait-ce que d’écouter le monde paysan, d’examiner posément ses demandes, de traiter les questions autrement qu’en termes de méga-commerce international sans se demander vraiment ce que c’est, pour un éleveur, que de voir disparaître d’un coup un troupeau qu’il a « construit » durant des décennies. Déjà, lors de la crise du coronavirus, on avait vu sur un autre plan (sans tomber pour autant, faut-il le dire, dans un obscurantisme que les communistes ont toujours combattu) combien le ministère de la Santé, totalement chapeauté par l’UE et par les transnationales du médicament, s’était montré incapable de dialoguer avec l’ensemble du corps médical français traité comme une masse indistincte de purs exécutants. Bref, et sans encore une fois que le PRCF n’ait à se prononcer sur des questions dont il n’a aucune expertise technique au stade actuel, ce qui ressurgit ici c’est une incapacité structurelle du capitalisme monopoliste d’Etat franco-européen travesti en néolibéralisme à promouvoir une démocratie sociale et sociétale qui soit autre chose qu’un simulacre avec, bien entendu, la totale complicité, dans le monde agricole, du bloc FNSEA/J.A. totalement aux mains de l’agro-industrie et de l’UE, et dans le monde salarié, d’une « Intersyndicale » totalement apprivoisée et dominée par les dirigeants jaunâtres de la CFDT.
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Un président « postnational » à genoux devant l’UE-OTAN
Mais sans doute le monde agricole ne s’enflammerait-il pas si vite et si fort d’année en année si un problème structurel plus grave encore que celui posé par les épizooties ne le tenaillait depuis des décennies: celui d’une politique agricole commune (PAC) archi-dominée par les gros agriculteurs européens au détriment des paysans petits et moyens, celui d’une domination écrasante de la grande distribution sur les acteurs paysans, les usagers et les salariés du commerce sous-payés et licenciables à merci (Auchan…), celui d’une UE dominée par la grande industrie allemande qui, en ce moment même, s’apprête à poignarder l’agriculture et l’élevage français en signant, malgré l’opposition (de surface: quels hypocrites!) de la quasi totalité des forces représentées au Parlement français, le traité UE/Mercosur, et cela non sans avoir signé le CETA et après avoir tenté, pour l’instant sans succès, de signer le désastreux TAFTA avec les Etats-Unis: bref, une UE qui, Merz et von der Leyen en tête, privilégie insolemment les exportations sud-américaines de Mercedes et de Volkswagen au détriment de l’agriculture française jouant le rôle de variable d’ajustement, et cela avec le consentement d’un président « français » dont chacun voit chaque jour davantage, y compris dans son entêtement suicidaire à prôner la confrontation guerrière entre l’UE-OTAN et l’Ukraine, qu’il a déjà tourné la page de sa piteuse carrière hexagonale (11% de satisfaction dans les enquêtes d’opinion suite à sa politique sociale destructive!) et qu’il ne rêve plus que d’une chose: entrer tragiquement dans l’Histoire en devenant le premier président du belliqueux Etat fédéral européen engagé dans une nouvelle marche guerrière vers les frontières de la Russie.
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Pas de débouché fédérateur pour les luttes sans mise en cause offensive de l’UE du capital!
De plus en plus, cette UE/OTAN qui absorbe toutes les richesses produites pour les dévoyer vers sa marche à la guerre mondiale, apparaît pour ce qu’elle est: l’ennemie principale, appuyée par l’oligarchie capitaliste, de la nation laborieuse: non seulement des paysans systématiquement percutés, non seulement des agents publics dont les missions (santé, enseignement, services municipaux, équipements routiers, réseau ferroviaire, énergie, recherche…) sont budgétairement sabotées depuis des décennies, mais aussi de la masse des travailleurs salariés et non salariés de ce pays dont l’UE et ses directives austéritaires détruisent les remboursements maladie, l’accès à la retraite, l’indemnisation du chômage, le produire en France industriel et agricole, bref, tout ce qui fait la vie de la nation. Une UE franchement inhumaine qui vient encore de s’illustrer en décidant d’interdire les découverts bancaires qui permettent à des millions de Français de nourrir tant bien que mal la famille, et tout dernièrement d’autoriser les ouvriers de l’armement à travailler jusqu’à 13 heures 1/2 par jour! Dieu qu’elle est jolie cette « construction » européenne que la fausse gauche et la vraie droite, Rassemblement (anti-)national inclus, feignent encore de vouloir « transformer du dedans » alors qu’elle est construite de A à Z pour servir l’oligarchie!
« Ouvriers, paysans nous sommes le grand parti des travailleurs »...
Dans la droite ligne du grand Parti patriotique et populaire que fut le grand PCF de Jacques Duclos et de Waldeck Rochet (secrétaire général du PCF et ancien ouvrier agricole dans les années 60/70), le PRCF est fier d’appeler plus que jamais les mondes salarié et paysan à faire converger leurs luttes contre l’oligarchie, à éviter de se diviser sottement (« Ouvriers, paysans nous sommes le grand parti des travailleurs« , chante le second couplet de l’Internationale…), à se retrouver tous ensemble dans un grand mouvement à la fois social, patriotique et humaniste pour sortir la France de cette UE de mort, engager l’indispensable Frexit progressiste pour, le moment venu, « retrousser les manches » comme en 1945 afin de reconstruire une France vivable pour tous ses enfants, une nouvelle France de la justice et du travail.





