Encore un agent de l’Éducation nationale tué dans l’exercice de ses fonctions. Tout ceux qui, responsables politiques, n’ont eu de cesse de désigner l’Éducation nationale à la vindicte populaire pour faire avancer leur agenda politique portent une lourde responsabilité…
Ils ont par leur cynisme et leur agressivité fait des personnels d’enseignement et d’éducation des cibles afin de justifier l’austérité et de dégrader le service public d’enseignement. Nous n’avons que faire de leurs larmes hypocrites et de de leurs condoléances insincères.
Cela ne retire rien à la responsabilité de l’élève criminel qui a sauvagement frappé une AED qui travaillait à son éducation et sa sécurité. La culture de l’excuse et du pas de vague pour les violents, c’est bien la hiérarchie de l’EN travaillant sous les ordres des gouvernements de droite et de la fausse gauche qui en est responsable. Nous ne leur pardonnons pas. Toutes nos pensées aux proches et aux collègues de l’assistante d’éducation tuée au service de la République.
On apprend que l’élève « sans histoire » avait été exclu à deux reprises en novembre 2024 pour avoir frappé un camarade et étranglé un autre!
Les faits tragiques
Mélanie Grapinet surveillance, AED du collège Françoise Dolto de Nogent en Haute Marne a été mortellement poignardée par un collégien de 14 ans ce 10 juin 2025. Le drame a eu lieu devant l’établissement alors que des gendarmes conduisaient un contrôle aléatoire des cartables vers 8h15. Quentin, scolarisé en 3e, a sorti un couteau et a porté plusieurs coups à la victime, qui a succombé à ses blessures malgré une prise en charge en urgence absolue et un transfert à l’hôpital de Dijon. Un gendarme a également été légèrement blessé lors de l’interpellation du suspect, qui a été immédiatement maîtrisé et placé en garde à vue à la gendarmerie de Nogent. Les 324 élèves du collège, dont beaucoup ont été témoins de la scène, ont été confinés.
Quentin avait été exclu temporairement à deux reprises au cours de l’année scolaire en novembre 2024 pour des actes violents (un coup de poing et une tentative d’étranglement sur des camarades). Ces deux incidents ont été minimisés comme des « perturbations de la classe » par la ministre de l’Éducation, Élisabeth Borne, lors de ses déclarations initiales, mais des sources plus précises, notamment Le Figaro, ont détaillé la nature violente de ces actes. La ministre de l’Éducation et ancienne Première ministre qui a imposé de violentes coupes budgétaires à l’Éducation nationale, a décrit à la presse l’agresseur comme « ne présentant pas de difficultés particulières ». Une double exclusion pour des violences physiques n’étant visiblement pas des « difficultés particulières ». Pour autant, il avait été désigné par le chef d’établissement « ambassadeur harcèlement ».
Le salaire de la peur : Le taux d’encadrement des élèves par les surveillant (AED) en France est faible avec environ 1 surveillant pour 89 élèves dans les collèges publics. D’après la Cour des comptes, il y aurait 49 631 surveillants AED en France en 2024, dont seulement 12% n’auraient pas un statut précaire. Ces personnels de l’Éducation nationale sont faiblement rémunérés, avec des salaires moyens de l’ordre de 700 à 800€ par mois, en raison d’un salaire de base faible encore minoré par des services fréquemment en temps partiel. Au Royaume-Uni, le taux d’encadrement est bien plus important avec 17 élèves par surveillant (Teaching assistant) et de bien meilleurs salaires (~2000€). Il est de 60 élèves par surveillant en Belgique où les salaires sont également proches des 2000 €.
L’Éducation nationale a été durement frappée en 2024 par les coupes budgétaires ordonnées par l’Union européenne (imposées sous la contrainte des traités européens des procédures du semestre européen et de déficit excessif), avec 691,6 millions € de crédits annulés, dont 261,7 millions € pour la « vie de l’élève » (incluant les AED et AESH) et 123,4 millions € pour le second degré public. Ces 271,7 millions d’€ aurait permis de recruter 7000 surveillants supplémentaires pour les 5304 collèges publiques et leur 2,8 millions de collégiens.
Mère d’un petit garçon de 4 ans nommé Timéo, Mélanie G. vivait à Sarcey, à 10 km de Nogent, et était pacsée récemment avec son conjoint. Elle était également conseillère municipale dans son village. Ancienne coiffeuse, elle avait dû changer de métier en raison de la maladie de Crohn
JBC pour www.initiative-communiste.fr
Meurtres à l’école: vers la banalisation? – Par Floréal
En Autriche, dix enfants et professeurs d’un établissement scolaire viennent d’être assassinés à l’arme à feu par un ancien élève de l’école venu vider un chargeur. L’agresseur s’est ensuite donné la mort…
En France, un ado de 14 ans qui transportait un couteau dans son cartable vient, de manière imprévisible, de poignarder à mort une surveillante maman d’un jeune enfant. Immédiatement, la droite et le gouvernement Bayrou se sont répandus en propos convenus ultra-répressifs et ont annoncé de nouveaux moyens policiers à l’entrée des établissements… comme si le meurtre de Nogent n’avait pas eu lieu au moment même où la police nationale fouillait les sacs à l’entrée du collège! Les mêmes politiciens réactionnaires qui sont au pouvoir depuis des décennies ne s’interrogent évidemment pas sur les politiques euro-austéritaires qui, depuis quatre décennies au moins, ont méthodiquement détruit le vivre ensemble dans notre pays en bousillant les services publics, en ghettoïsant les quartiers pauvres, en délocalisant massivement nos industries, en saccageant la protection sociale, en aggravant les inégalités et les discrimination. Et aussi en criminalisant les idéaux de solidarité portés par le mouvement ouvrier inlassablement dénigré, persécuté et ridiculisé par la doxa néolibérale. Aucune interrogation non plus de la part de Bayrou et Cie sur ce monde totalement pourri dominé par le grand capital qui, toute la journée, promeut sur les écrans le fric facile, l’ultra-violence made in America, les guerres à répétition provoquées par l’Oncle Sam, que ce soit par Netanyahou ou par régime ukrainien pronazi interposé. Avec sans cesse au-dessus de nos tête la menace ressassée d’un « conflit global de haute intensité » portée par l’ « économie de guerre » chère à Macron, Merz, Starmer et Trump. Pas d’argent pour les salaires, pour les services publics, pour les retraites, pour les indemnités chômage, mais 800 milliards d’euros trouvés du jour au lendemain par Ursula von der Leyen afin de planifier une guerre possiblement mondiale avec la Russie, et pourquoi pas, comme l’a cyniquement annoncé la cheffe de la (NON-) diplomatie européenne Kaja Kallas, avec la Chine populaire…Enfin, n’oublions pas que, en permanence, par le cinéma, les médias, les chansons, le tout-globish aliénant imposée au monde entier, les « standards » de vie, l’anti-modèle américain est sans cesse promu et matraqué à la jeune génération invitée à penser, à parler, à chanter, à agir « américain » à toute heure de la journée: or c’est en Amérique qu’ont lieu chaque année les tueries de masse dans les écoles, les églises, les universités, et cela depuis de longues années. Avec en prime un Trump qui s’est fait élire en promettant aux Américains se prenant pour des shérifs qu’ils pourront continuer, sans restriction, d’acheter autant d’armes létales qu’ils voudront. Comment voulons-nous qu’avec de tels « modèles », une telle manière de structurer leur imaginaire du berceau au tombeau, les jeunes Européens ne finissent pas par développer, notamment ceux d’entre eux qui sont les plus paumés, une mentalité de loup solidaire, si ce n’est de justicier exterminateur ?Et l’on se prend à rêver de cette « horrible » URSS, de cette « affreuse » RDA, de cette petite Cuba assiégée par Trump mais toujours digne où chaque enfant est soigné et scolarisé malgré les graves pénuries. Bref d’un monde socialiste où certes, on ne possède pas le dernier gadget à la mode, mais où chaque parent d’élève et chaque conjoint d’enseignant est assuré que ses proches ne risquent pas leur peau en prenant le chemin de l’école…Vite, vite, en finir avec le capitalisme qui sue l’exterminisme. Vite, vite relancer partout la bataille idéologique pour le socialisme et les luttes solidaires de la classe ouvrière. Et combien ce serait plus efficace que de mettre un flic derrière chaque enfant, qui plus est au nom de… la liberté!