
Pas un jour ne passe sans nouvelles catastrophiques concernant la langue française en France et dans le monde.
En France, les associations de défense du français reçoivent chaque jour des appels brûlants de citoyens indignés parce que des maires, des présidents de département et de région nomment illégalement leurs évènements en anglais au mépris de l’article II de la Constitution : « la langue de la République est le français ».
En Europe, l’anglais est devenu la langue de travail officielle des exécutifs européens, Commission en tête, et cela au moment même où Macron présidait le Conseil européen!
Ce courageux personnage n’a alors pas osé moufter.
Et pour cause, lui-même est le premier à nommer en anglais les évènements internationaux qu’il organise en France. Comme par ex. l’évènement annuel « Choose France! » qui, à défaut de planifier la reconstruction du produire en France dévasté par le MEDEF, sert à mendier quelques investissements étrangers en France en échange de juteuses subventions gouvernementales, de baisses fiscales et de coups de rabot sur les droits sociaux…
Dans le monde, la Francophonie est carrément menacée de débandade : non seulement l’Algérie vient-elle d’interdire l’enseignement du français dans ses lycées, ainsi que son utilisation par Air Algérie, mais trois Etats africains, Niger, Mali et Burkina, viennent de se retirer de l’O.I.F. pour manifester, du moins le voient-ils ainsi, leur volonté de rupture totale avec la France macroniste néocoloniale.
Cet effondrement linguistique en cours est totalement sous-estimé par les Français, et plus encore par la gauche populaire française. Il est le brillant résultat de la détestable politique néocoloniale menée par les pouvoirs successifs qui, de Sarko à Macron en passant par Hollande ont discrédité notre pays auprès de peuples initialement bien disposés à l’égard de notre langue, pourvu que Paris voulût bien accepter de les traiter de manière égalitaire et fraternelle. Comment du reste le français, pourtant parlé par 300 millions de personnes et plus ou moins manié par 900 millions de locuteurs, pourrait-il défendre ses positions contre l’hégémonie globalitaire du maître étatsunien si, dans notre propre pays, notre langue est méprisée par nos élites, piétinée par la droite LR (« le français est une langue en déclin« , dixit Pécresse), assassinée par le PS (cf la loi Fioraso, adoptée sous Hollande, a rendu possible l’actuel basculement de l’Université aux cours en anglais!), lâchée par le PCF mutant (« PCF is back! » croit finaud de déclarer Roussel…), ignorée par LFI qui, par la bouche de Mélenchon, va jusqu’à confondre, hélas, la soi-disant « créolisation » linguistique de la France et la colonisation galopante de la France par le globish?

Heureusement qu’il y a le Québec où le monde du travail porte à la fois de grandes luttes sociales, la défense intransigeante de sa langue maternelle et l’avenir d’un Québec souverain.En France, l’avenir du français est désormais entre les mains des classes populaires comme ce fut le cas durant la Seconde Guerre Mondiale quand le PCF clandestin éditait Les Lettres françaises sous l’égide d’Aragon et d’Eluard, l’immortel auteur du poème « Liberté » qui enflamma les Maquis FTP.
Le peuple travailleur de comprendre à temps que, sans sa langue, la « France » des travailleurs ne serait plus demain qu’un couteau sans manche dont on a jeté la lame. Et le monde du travail aussi, par la même occasion !
Par Floréal, PRCF

