Les graves évènements en cours en Californie montrent que les USA, « hégémon » décrépit du monde capitaliste en général et de l’impérialisme euro-atlantique en particulier, s’enfoncent dans une crise existentielle majeure.
Alors que Trump avait promis aux classes populaires étatsuniennes qui l’ontmajoritairement porté à la Maison-Blanche, la prompte relocalisation des emplois industriels, le règlement rapide des conflits fomentés partout par les USA (Ukraine, Proche-Orient, Corée, Iran, Taiwan…) et la mise au pas vite fait des millions d’immigrés sans lesquels la firme Amérique cesserait de produire, la tentative trumpiste d’expulser massivement et manu militari des travailleurs Latino-Américains, se heurte à une forte mobilisation populaire. A tel point que l’hyper-président à la mêche orange n’a d’autre réponse, pour tenter de sauver la face, que de dépêcher en Californie la Garde nationale en tenue de combat… Il est décidément de plus en plus joli leur « monde libre » et « antitotalitaire »!
Ajoutons que le bras de fer mondial imposé aux autres pays par Trump à propos des tarifs douaniers ne tourne pas pour l’instant à son avantage, que les Chinois, les Cubains, les Iraniens, Houthis du Yémen et les Nord-Coréens ne se laissent guère impressionner par les menaces du nouvel Empereur, que l’immonde protégé de Trump discrédite chaque jour un peu plus son Etat et son parrain étatsunien en génocidant Gaza, que l’armée russe prend de plus en plus l’avantage sur le régime bandériste kiévien soutenu par l’OTAN et que nombre d’Américains, et notamment de Californiens, ne se sentent plus du tout à l’aise dans ce pays jadis construit sur l’immigration (entre autres « fondamentaux » du « rêve américain »: car l’esclavage des Noirs, l’annexion d’un tiers du territoire mexicain – dont la Californie et le « Nouveau Mexique »! – par Washington, mais aussi le génocide des Amérindiens figurent eux aussi dans l’ADN des « States »!) qui, en traquant désormais ses migrants sous-payés, ne fait rien d’autre que se renier lui-même. Au point, si les choses continuent ainsi, de susciter une nouvelle Guerre de Sécession entre Etats « démocrates » et Etats « républicains »? L’histoire le dira, même s’il ne faut pas plus se leurrer sur le parti « démocrate », non moins belliciste et vendu au capital que son concurrent « républicain » dans cette ploutocratie travestie en démocratie que sont les USA adonnés au culte de la violence et du profit à tout prix.
En réalité, ce n’est pas du côté de cette classe-là que se trouve l’avenir du peuple et de la jeunesse des USA: il faut plutôt chercher des motifs d’espérer du côté de la classe ouvrière américaine qui, de John-Deer (méga-fabrique de tracteurs) à Amazon en passant par Stellantis, Boeing, les chemins de fer et les Docks, a récemment animé les plus grandes grèves de l’histoire étatsunienne depuis les années trente: une époque où le romancier John Steinbeck écrivait Les Raisins de la colère, une épopée décrivant la saga de petits paysans prolétarisés, transformés en vendangeurs surexploités et forcés de jouer les émigrés de l’intérieur en Californie…
L’avenir est aussi du côté de la jeunesse étudiante nord-américaine qui, malgré la répression, se mobilise pour la Palestine.
Enfin et surtout, l’avenir est du côté de ces Américains, hélas encore trop peu nombreux (mais n’est-ce pas pire chez nous, avec cette fausse gauche qui appuie l’OTAN?) qui comprennent que l’ennemi principal de la paix mondiale, et donc de leur propre pays qui disparaîtrait comme tout autre à l’occasion d’une guerre nucléaire, n’est pas Cuba, la Chine ou la Russie, mais que cet ennemi réside bel et bien dans leur propre pays? Et cet ennemi de l’intérieur ne s’appelle certes pas travailleur « hispanique », il siège à la Maison-Blanche, à la tête des deux partis qui se partagent le Congrès ainsi qu’à Wall Street.
Et son nom, maudit par tous les individus et peuples conscients du monde, est toujours : impérialisme étatsunien!