Le Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF) exige avec la plus grande urgence la mise en œuvre immédiate et inconditionnelle d’un cessez-le-feu à Gaza. Chaque minute de retard aggrave un bilan humain déjà catastrophique et creuse le fossé en travers du chemin d’une paix déjà si lointaine.
S’il est impératif de prendre en compte toute initiative visant à stopper l’effusion de sang, notre expérience nous commande la plus extrême vigilance. Le gouvernement israélien, emmené par l’extrême droite et la personnalité criminelle de Netanyahou, a systématiquement bafoué tous les accords de trêve des deux dernières années. Son mépris affiché pour le droit international, les résolutions de l’ONU et la vie des Palestiniens nous interdit d’accorder le moindre crédit à sa parole ou à sa prétendue bonne foi. Un cessez-le-feu ne doit pas être un répit temporaire pour Israël, mais l’amorce d’un changement de paradigme radical.
La communauté internationale ne peut plus se contenter de déclarations d’intention et de condamnations sans suite. Face à un régime qui, depuis ses débuts en 1948, et même avant, pratique le nettoyage ethnique, l’apartheid, le vol de terres et la colonisation, pour se vautrer aujourd’hui dans le suprémacisme le plus archaïque et la guerre d’extermination, les beaux discours sont une trahison. Il est temps de passer des mots aux actes.
Il convient à ce sujet de ne pas se laisser hypnotiser par les fanfaronnades du président Trump et par son « plan de paix ». Le cessez-le-feu en cours d’application relève certes de la première phase de ce plan. Mais qui peut croire que les phases ultérieures prévues pavent un chemin vers la paix et la libération nationale des Palestiniens ? Il s’agirait en effet, pour la suite, de procéder au désarmement des groupes armés palestiniens. À ce sujet, il ne faut pas perdre de vue que le procédé, employé dans la propagande pro-israélienne éhontée à laquelle on assiste en Occident, qui consiste à réduire la lutte armée du peuple palestinien au « Hamas », vise à invisibiliser toutes les autres organisations qui sont en alliance tactique, afin de mieux dénigrer la lutte générale du peuple. Les responsables de ces organisations ont d’ores et déjà fait savoir que cette condition était inacceptable. Et il n’est pas inutile de faire remarquer que cette condition résonne clairement avec celle qui a accompagné lesdites reconnaissances de l’État palestinien de certains pays, en particulier celle de la France : un État « démilitarisé ». Ce qui revient à reconnaître, et à plus forte raison dans les conditions actuelles, non pas un État mais une sorte de réserve.
Il n’aura pas échappé non plus à l’observateur avisé que le fameux plan prévoit de placer la bande de Gaza sous une administration « technocratique », elle-même étant destinée à être chapeautée par une sorte de pro-consul…britannique, ce qui paraît une plaisanterie d’un goût douteux.
En vérité, après avoir largement fourni le régime sioniste génocidaire en armement nécessaire au carnage – à la suite d’ailleurs de la présidence précédente – Trump profite cyniquement de la fatigue et de l’effroi général, ainsi que de l’exténuation absolue de la population gazaouie, pour, sous couvert d’un cessez-le-feu salutaire, se présenter comme un « faiseur de paix », offrir une porte de sortie au régime paria, voire lui permettre un répit ou un changement de stratégie dans sa politique de nettoyage ethnique, et faire avancer ses projets peu présidentiels mais très bizness de « Riviera du Moyen-Orient ». Il a du reste suggéré, comble de l’impudence, que la reconstruction de Gaza pourrait se faire avec la participation de pays de la région « qui ont plein de ressources ». Autrement dit, une vente à l’encan de la bande de Gaza, une sorte de multi-colonisation sous contrôle de l’impérialisme américain.
Non content de cela, il parade devant la Knesset où les opposants ont été bâillonnés pour proclamer la suprématie de la colonie israélienne, alors même que le boucher de Gaza viole déjà l’accord, sous son nez, en refusant de libérer des prisonniers du Fatah tels que Marwan Barghouti, preuve suffisante de la durabilité de ce prétendu « accord » de « paix ».
Le PRCF rappelle avec force qu’une paix juste et durable ne pourra émerger que de l’application stricte du droit international et de la satisfaction des droits nationaux légitimes du peuple palestinien. Pour cela, il faut :
Des mesures concrètes et immédiates pour matérialiser l’État palestinien, il ne s’agit plus de parler de reconnaissance, mais d’agir pour la souveraineté. Cela implique :
La fin immédiate de l’occupation militaire de tous les territoires palestiniens conquis en 1967, y compris la Cisjordanie et Jérusalem-Est.
Le démantèlement de toutes les colonies israéliennes, illégales au regard du droit international, et la fin de la politique d’apartheid et de vol des terres.
La levée du blocus criminel sur Gaza et la garantie de la libre circulation des personnes et des biens.
La reconnaissance de Jérusalem-Est comme capitale de l’État palestinien et la protection des lieux de culte.
La fin de l’impunité et la traduction en justice des criminels de guerre : le gouvernement israélien et ses dirigeants, à commencer par Benyamin Netanyahou, doivent être traduits devant la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. La paix ne peut se construire sur l’impunité des bourreaux.
La possibilité pour l’État palestinien de former et d’entretenir des forces de défense, et à terme de battre monnaie et de protéger son intégrité territoriale, seule garantit de sa souveraineté.
La création d’une coalition internationale contraignante : Face à l’obstruction systématique des États-Unis et d’autres puissances complices, une large coalition de pays attachés au droit, sous l’égide de l’Assemblée Générale des Nations Unies, doit être constituée. Son mandat doit être clair : utiliser tous les leviers diplomatiques et économiques, notamment par l’imposition de sanctions sévères, pour forcer Israël à se conformer au droit international et aux résolutions de l’ONU.
La France, qui se targue d’être la patrie des droits de l’Homme, doit sortir de son silence complice à commencer par le rapatriement des otages français séquestrés illégalement en eaux internationales par l’armée israélienne !
L’État français doit immédiatement suspendre toute coopération militaire et économique avec l’État sioniste et œuvrer activement au sein de l’ONU pour la construction de cette coalition internationale et l’application d’un embargo sur les armes.
Le temps n’est plus aux appels timorés, mais à l’action déterminée. La cause palestinienne est le combat de tous ceux qui croient en la justice, la souveraineté des peuples et le droit international. Le PRCF continuera sans relâche à se battre aux côtés du peuple palestinien jusqu’à sa libération totale.
Vive la Palestine libre et souveraine !
Sanctions contre Israël ! Justice pour le peuple palestinien !
Commission des Relations Internationales du PRCF