
9 juillet 2025, Marseille est sinistrée par un violent incendie de forêt. Sous un panache de fumés et de cendre des 900 ha de forêt partis en fumée en quelques heures, 800 000 habitants peinent à respirer. Dans les quartiers populaires du nord de la ville, c’est bien les flammes qui sont là. À la cité de La Castellanne, grands ensembles de HLM hébergeant 8000 habitants, tous des classes populaires, les jeunes aident avec des branches, des seaux, les pompiers à éteindre les départs de feu déclenchés par le transport des brandons enflammés projetés par le vent violent. Plus au nord, sur les pentes de l’Estaque, également un quartier populaire, plusieurs dizaines de maisons sont ravagées par les flammes. Dénonçons là les manipulations propagandistes grossières des médias du conglomérat d’extrême droite diffusant, pendant que les pompiers et les Marseillais luttaient encore contre le brasier, de fausses informations pour faire croire à des pillages suggérant qu’ils seraient le fait d’immigrés. Il n’y a eu aucun pillage, et pompiers et policiers témoignent au contraire de l’incroyable courage, dévouement et solidarité des habitants des quartiers populaires, dans les cités comme à l’Estaque pour faire front contre le feu. Comme le chantaient certains rappeurs, en matière de lutte contre les incendiaires un impératif s’impose aussi: « Si le FN brandit sa flamme, j’suis là pour l’éteindre, c’est clair ! »
Un incendie, à Marseille, cela n’a rien de nouveau. Déjà en 2016, un violent feu parti de Rognac et Vitrolles, frappant également une partie de la ville voisine des Pennes Mirabeau, avait consumé 2000 ha, lui aussi hors de contrôle, avait atteint Marseille. Sur ce feu, 5 canadairs, donc deux appareils destinés à la Corse, 2 avions trackers, un avion Dash 8 et un hélicoptère milan avaient dû être utilisés. Plusieurs centaines d’habitants avaient dû être évacués. Cette fois-ci c’est 900 ha qui sont brûlés, des flammes qui ont menacé des quartiers abritant 45 000 habitants, et 6000 habitants à moins de 200 mètres du front des flammes de plusieurs mètres de haut déboulant rapidement sous les bourrasques d’un mistral soufflant à plus de 70 km/h. L’intervention des services de secours a permis de limiter un bilan qui est tout de même lourd : 9 pompiers , 8 policiers municipaux et 14 policiers blessés dans l’intervention des secours, 110 personnes légèrement blessées. Sur le plan matériel, la situation est conséquente : 91 bâtiments incendiés, dont 51 détruits, avec 9 maisons inhabitables.
À Marseille, c’est sur 16 kilomètres de lisières entre les quartiers de la ville et les massifs de forêt et la garrigue que les pompiers ont dû se battre contre l’incendie. Au Pennes Mirabeau, c’est 6 km que les soldats du feu ont dû défendre. Ces chiffres expliquent à eux seuls les moyens terrestres conséquents qui ont été déployés sur le terrain. 875 sapeurs pompiers du service départemental d’incendie et de secours et des marins pompiers de Marseille, disposant de 260 engins. Une douzaine d’engins et 40 pompiers par kilomètre de lisière entre la végétation et la ville à défendre contre les flammes, on comprend ainsi l’ampleur de la lutte et de la catastrophe évitée.
A lire : Qui sont les incendiaires ? Par Floréal
La carte ci-dessous, issue des analyses satellites, identifie en noir le périmètre des zones brûlées. Une carte qui démontre que le feu a été arrêté sur les lisières de la forêt avec la ville dans laquelle il a parfois réussi à pénétrer, expliquant les dégâts importants sur les bâtiments.

Alors à Marseille, la population sinistrée, en colère, s’interroge. Comment se fait-il que le feu a pu atteindre avec une telle violence et de telles proportions les quartiers nord de Marseille et si rapidement? Dans une réunion tenue à l’Estaque quelques jours après le feu, le préfet Georges François Leclerc est mis en cause sur sa gestion des opérations de secours. Et le représentant de l’État, d’expliquer dans un communiqué de presse ce 16 juillet 2025 que les services de secours ont pourtant bien utilisé tous les moyens disponibles, détaillant la chronologie des interventions, que l’on sait particulièrement décisives, des moyens aériens, les fameux canadairs bombardiers d’eau. Seuls ceux-ci étant de taille à pouvoir agir de façon décisive sur l’avancée d’un feu de forêt de grande ampleur.

D’après les éléments rendus publics par la Préfecture, le feu de Marseille s’est déclaré le 8 juillet a 10h49 en raison de l’incendie accidentel d’une voiture sur l’autoroute A55, près de 5km au nord des premières habitations de la ville. Le premier avion bombardier d’eau, un Dash, est appelé une heure plus tard à 11h54. Vingt minutes, après deux canadairs sont mobilisés et les avions procèdent au premier largage d’eau entre 1h30 et 2h après le début de l’incendie. Un délai qui apparaît très tardif au regard de la méthode habituelle de lutte visant à ne pas laisser s’éteindre les incendies, mais qui peut s’expliquer par la simultanéité de plusieurs autres départs de feu sur toute la façade méditerranéenne . Deux heures après le début de l’incendie un troisième canadair est mobilisé. À partir de 13h, devant l’ampleur catastrophique du feu, 30 minutes après avoir pris la direction des opérations de secours, le préfet de région demande et obtient la mobilisation de trois canadairs et d’un Dash supplémentaire. C’est donc 6 canadairs et 2 Dash qui ont été mobilisés au total, avec cependant un délai entre 2 et 3h pour permettre leur première intervention. Une mobilisation de moyens qui est en réalité considérable, quoiqu’inférieure à celle du feu de 2016, puisque la flotte française totale est de 12 canadairs et 8 Dash ainsi que quelques hélicoptères. De fait, plusieurs autres incendies étaient en cours et l’engagement jugé tardif et insuffisant par la population – légitimement vu la situation catastrophique qui a été celle des quartiers nord de Marseille – est indéniablement davantage le fruit des moyens insuffisants disponibles que d’une mauvaise action des services de secours sur le terrain. Le préfet Leclerc, un proche du ministre Darmanin, n’est cependant pas étranger aux politiques gouvernementales qui n’ont eu de cesse de faire primer toujours l’orientation des budgets vers la répression policière, plutôt que vers les moyens de secours et de prévention. Son premier acte, symbolique et politique, à son arrivée à la préfecture à Marseille, aura ainsi été de s’arroger la casquette supplémentaire de préfet de police…
Incendies de forêt, des risques considérables, qui augmentent : les décisions pour prévenir et secourir à la hauteur ?

Évidemment, face à l’émotion légitime, il est important de rappeler – comme l’ont d’ailleurs fait les services de secours – que le risque d’incendie de forêt est un risque qui, s’il est connu, est parfois sousestimé par les populations. C’est que le discours sécuritaire accompagnant bien souvent les opérations de promotion immobilière tend fréquemment à le minimiser. La spéculation immobilière ne favorise pas la prise de conscience et le développement d’une solide culture du risque. Les acteurs de la prévention, au sein des services publics de l’État comme des collectivités territoriales, contrôlant par exemple la mise en place des règles d’urbanisme, qui tentent de freiner le développement des constructions dans la proximité des forêts, sont ainsi nombreux à souligner la difficulté de mettre en place ces règles. Que ce soit à travers les plans d’urbanisme ou les plans de prévention des risques, comme des autorisations de construire. De ce point de vue, il faut saluer la clairvoyance des services publics du ministère de l’Écologie qui, à la suite du grand feu de 2016, ont su mettre en place des plans de prévention, à Marseille comme au Pennes Mirabeau. Non sans difficulté d’ailleurs. Dans les départements du sud de la France et du Sud-Ouest, ils sont encore bien nombreux ces maires réactionnaires à s’opposer à la mise en place de ces dispositifs. Au nom du « développement économique du territoire ». Oubliant un peu vite que selon les documents publiés par l’État, près de 300 000 habitants et 130 000 logements sont déjà exposés au risque des incendies de forêts. Cela permet de mesurer le défi considérable pour les pompiers et les services de secours que d’assurer la protection de ces populations. D’évidence, la seule multiplication des moyens de secours ne sécurisera jamais complétement les territoires exposés face à l’incendie. Il faut cependant poser la question de l’adéquation des moyens engagés pour les secours comme pour la prévention, et ce de façon d’autant plus urgente que le changement climatique fait peser un risque croissant sur les villes déjà exposées et étend la problématique à nombre de départements plus au nord ou à l’ouest de la France.
Cela étant, les risques d’incendie sont bien connus à Marseille et la question posée par les Marseillais est bien celle des moyens mis en œuvre pour leur protection. Si le préfet est ciblé, c’est bien parce qu’il représente personnellement le gouvernement et qu’il est ainsi comptable de la situation. A l’Estaque, les habitants qui ont vu leur maison brûler témoignent n’avoir eu durant de longues heures pour seuls secours qu’un message téléphonique automatique (après tout les numéros verts et SMS ne sont ils pas le cœur des annonces des gouvernements Macron pour répondre aux problèmes d’éducation comme de santé publique ?) , avant de voir arriver tardivement des pompiers venus d’autres départements, sans appui de moyens aériens. Ils témoignent également de conditions d’évacuation particulièrement chaotiques.
Alors, répondant au delà des difficiles décisions prises par les services de secours, dont personne ne peut douter qu’ils ont fait au mieux, il faut plutôt regarder en face les causes profondes de la situation.
La France sous austérité, privée de canadairs pour ses pompiers… mais pas de blindés pour les gendarmes
Dans un rapport parlementaire rendu le 2 juillet 2014 (lire ci-dessous), le député LFI Damien Maudet confirme, à la suite de la commission d’enquête parlementaire qu’il a présidée, les très graves déficiences en matière de moyens de lutte contre l’incendie, en raison de la pénurie budgétaire qui a gravement affecté le renouvellement de la flotte des avions bombardiers d’eau. Un constat qui n’est pas neuf. Les dramatiques incendies de 2022, dans les Landes comme dans les Bouches du Rhône, avaient déjà souligné combien la France manque de ces moyens. Un constat qui était déjà fait… à Marseille suite au feu de 2016. Le régime Macron, au pouvoir depuis 2017, est donc totalement responsable de la situation. Qui est le fruit des choix et contraintes politiques faits par ses gouvernements successifs.
Le défilé militaire du 14 juillet sur les Champs-Élysées a mis en évidence de façon on ne peut plus symbolique ses priorités. Car Macron y a fait défiler les blindés fraichement achetés pour équiper partout en France la Gendarmerie dans la suite des manifestations des Gilets jaunes. Un programme complet de développement d’un nouveau char sur roue, équipés de lance-grenades et mitrailleuse lourdes, avec 100 blindés achetés. Pour un budget de plus d’une centaine de millions d’euros. Le tout réalisé entre 2019 et 2025, immédiatement après les manifestations des Gilets jaunes. La preuve que quand on veut, on peut….
Les mêmes Macron Darmanin et Cie n’ont pas jugé utile d’acheter de nouveaux canadairs.
Pourtant les parlementaires dressent un bilan glaçant de la situation: « un vieillissement notable des avions » avec une situation critique des Canadairs dont la moyenne d’âge est de 30 ans avec pour résultat une disponibilité insuffisante des appareils. Durant l’été 2024, certains jours aucun canadair n’était en état de voler. Plus grave encore, l’appareil n’est plus produit depuis 2015 et aucun programme de développement ou de renouvellement de l’appareil n’est portée par la France. Cela fait donc dix ans que le gouvernement sait que l’arme principale de protection des populations contre l’incident est en voie d’usure et qu’il n’a rien fait de concret pour y remédier. Ce n’est pas tout: le renouvellement des Dash doit être engagé dès maintenant au regard de leur durée de vie restante, mais ce programme n’est pas lancé. La situation matérielle très dégradée pèse en conséquence sur les personnels de la sécurité civile, mécaniciens et pilotes. Avec des conditions de rémunération dégradées, comme c’est le cas dans l’ensemble des métiers du service public sous pression des dogmes austéritaires, l’attractivité de ces métiers, vitaux mais dangereux et contraignants, est en berne. On se souvient d’ailleurs que Macron avait attendu la fronde des pilotes pour enfin engager le renouvellement en 2019 des 7 avions trackers, retirés en urgence de la flotte après de graves accidents.
La CGT pompier ne cesse plus largement d’alerter contre la dégradation des services d’incendie et de secours (lire ci après), frappés eux aussi par l’euro austérité écrasant les budgets des services publics et des collectivités territoriales. On ne se souvient que trop bien de ces manifestations de pompiers si violemment réprimées par les policiers de Macron Darmanin.
Illustrant les priorités réelles du régime Macron, le décret du 21 février 2024 pris par le gouvernement de M Macron, tout à sa priorité de satisfaire aux ordres de coupe budgétaire fixée par l’Union Européenne, a décidé carrément de l’annulation des crédits du programme budgétaire 161. C’est à dire qu’il a supprimer le budget destinées à l’acquisition des deux canadairs ! Et dans le contexte de guerre contre les services publics menées par le gouvernement Bayrou, avec le soutien du RN de Le Pen Bardella qui a soutenu son installation au parlement, rien n’est moins sûr de voir réapparaitre ce budget. C’est que pour 180 millions d’euros, Macron préfère acheter quelques missiles de croisières Scalp pour prolonger et étendre la guerre de l’OTAN en Ukraine. Ou une centaine de blindés pour ses gendarmes afin de mater des manifestations de gilets jaunes qui oseraient à nouveau lui demander des comptes jusque devant l’Elysée. Dans l’Etat, il n’y aura dans les conditions les plus optimistes pas de nouveau canadair avant 2032 !
Les habitants de l’Estaque peuvent crier leur colère, à défaut de Canadairs dont il ne dispose pas, le préfet Lecler pourra en revanche sans difficulter s’ils venaient à demander des comptes leur envoyer des blindés et des gendarmes !
Pansement sur une jambe de bois, le régime Macron a eu, conformément à son idéologie, la brillante idée pour masquer le problème de recourir à la location auprès du privé d’hélicoptère. Problème, cette solution n’en est pas une, ni sur le plan financier avec un cout énorme de 106 millions d’euros, ni de la lutte contre le feu avec des hélicoptères tranportant dix fois moins d’eau et moins rapides qui ne peuvent pas palier au manque de canadairs. Rappelez-vous en quand les Macron et Bayrou prétendent donner des leçons d’économie et de bonne gestion aux travailleurs, pour imposer suppression des jours de congés et autres augmentations d’impôts sur les travailleurs !
Sous la férule de la Commission européenne, pas de canadair pour la France…
La rapport pointe l’impasse complète pour le renouvellement de la flotte de canadair. Résultant des choix politique du régime Macron et de ses alliés. Ces avions sont produits par une entreprise privée canadienne De Havilland. Il a été décidé de négocier avec cette entreprise non dans le cadre d’un achat d’état souverain par la France, mais à travers un programme européen sous pilotage de la commission européenne (RescUE) pour doter non pas la France, mais l’Union Européenne d’une flotte d’appareil. Adieu la souveraineté, bonjour la propagande pour vanter l’Union Européenne pompier de l’Europe… Depuis cette décision datant de 2019, la longue procédure européenne n’a abouti à un accord de mise en production d’un nouvel avions que le 21 mars 2022, pour seulement 22 avions. Seul 2 avions reviendraient à la France, avec la possibilité de 14 autres après 2030. Pourtant le président Macron s’était engagé à un renouvellement intégral des 12 canadairs CL 515 par 177 canadairs DHC 515 d’ici 2027… les promesses de Macron, on ne le sait que trop ne sont sérieuses que lorsqu’elles s’adressent aux milliardaires. Pudiquement le rapport parlementaire commente : « Le retard dans le processus de commande par rapport aux prévisions initiales s’explique principalement, selon la DGSCGC, par la complexité et l’âpreté des négociations entre le constructeur en situation de monopole, les six États‑membres ayant parfois des visions divergentes sur la nécessité des moyens de la sécurité civile, et la Commission européenne, ainsi que par la difficulté pour le constructeur de lancer une chaîne de fabrication d’un appareil qu’il n’a jamais construit lui-même auparavant. ». En clair, en confiant le renouvellement d’avions vitaux pour la France à l’UE, le régime Macron expose les populations à un retard considérable, et cela sans même avoir de garantie sur la production réelle de l’appareil. Dans un pays comme la France disposant de large compétence aéronautique, il eu été au combien plus rapide d’anticiper et de mener un developpement d’un appareil bien avant que l’on arrive à l’obsolescence des canadairs utilisés ! Qui plus est, on ne peut que s’interroger sur le choix d’exclusivité fait par la commission européenne avec De Havilland pour un appareil qui n’est pas encore réellement développé et pas en production. Alors même qu’Airbus a finalisé le développement au standard européen d’un appareil très performant, le Beriev 200, bi moteur à réaction avec une capacité et rapidité d’intervention performante et immédiatement disponible. L’avion avait d’ailleurs été présenté par Airbus en France dès 2018. Il est vrai que l’appareil est russe que les considérations géopolitiques de l’Union Européenne ont indéniablement du l’emporter sur les considérations de protections des populations et de l’environnement. Donc la commission européenne a préféré un achat auprès d’un constructeur qui n’a pas d’usine et pas encore d’avion à vendre… logique ? à vous d’en juger !
Les parlementaires eux estiment que « La situation de monopole du constructeur canadien présente un risque pour notre souveraineté stratégique » et exigent de « développer une filières industrielle française d’avions bombardier d’eau », en soulignant « si le choix d’acquérir des DHC-515 se justifie afin de bénéficier d’une option « sur étagère » alors que le besoin pour ce type d’appareil ne fait qu’augmenter, il serait illusoire d’attendre un hypothétique moment plus propice pour développer une telle capacité de production, au vu des délais incompressibles de mise en œuvre de ce type de projet, qui se situent autour d’une dizaine d’années. » Des projets existent d’ailleurs en France : avec notamment notamment du Frégate 100 de l’entreprise Hynaero, du Kepplair 72 de Kepplair Evolution ou encore le FF72 de Positive Aviation. Ce dernier projet part de la modification d’un ATR 72 équipé de flotteurs, et disposerait d’une capacité d’emport de 8 tonnes. Appareil écopeur comme le Canadair, le FF72 serait disponible en 2028, avec une capacité de production de douze appareils par an à partir de 2030. Un choix politique qui assumerait de répondre stratégiquement à la fois au besoin de moyens de lutte contre les feux et de protection de la population, mais aussi à l’impératif de produire en France et de réindustrialisation du pays. Mais un choix politique qui est totalement impossible dans le cadre de l’Union Européenne, privilégiant le grand marché transatlantique et les intérêts des multinationales et interdisant l’intervention publique nécessaire à ce type de développement industriel. Le rapport parlementaire reconnait d’ailleurs que « Le marché des avions de lutte contre les incendies est un marché de niche (environ cinq-cents appareils dans le monde aujourd’hui, dont deux-cents hydravions) et les appareils doivent respecter des standards techniques très stricts (grande manœuvrabilité, forte variabilité de vitesse, capacité à supporter de brusques variations de masse lors des largages, etc.). Ces différents éléments rendent l’équilibre financier des programmes de production d’avions bombardiers d’eau particulièrement complexe à atteindre, avec un ordre de grandeur des financements nécessaires au développement de ces projets aux alentours du milliard d’euros selon la DGSCGC. Des aides publiques sont nécessaires pour mener ces projets »
Marseille en feu ou la morale de la fable du Canadair ou du blindé
On pourrait croire que cette conclusion est une boutade, mais telle la morale des fables de La Fontaine, celle ci que l’on pourrait intituler le canadair ou le blindé, illustre la situation politique actuelle de la France. Sous le joug austéritaire et belliciste des milliardaires, exerçant de facto le pouvoir à travers leurs instruments politique qu’est l’Union Européenne et économique qu’est l’Euro, il y a le feu à la France des travailleurs, et pour répondre à la colère populaire face à l’incendie qu’il alimente lui même, le pouvoir est dans une fuite en avant dans le durcissement de l’exploitation et de la répression. C’est à dire dans la fascisation.
Face à ce sombre constat, des solutions existent. De bon sens, celles proposés par le PRCF par exemple : rompre avec les diktats économiques et politiques de l’Union Européenne, privilégier la vie et les intérêts des travailleurs et non les profits des milliardaires, flécher l’argent pour les besoins populaires, canadairs hopitaux, écoles, salaires, et non pour étendre et intensifier la guerre dans une escalade qui nous amène à la guerre mondiale.
Cela n’est pas de l’idéologie, mais bien du concret. Qui répond à la question des habitants de l’Estaque qui demandent pourquoi ils sont moins bien défendus désormais en 2025 que par le passé, comme à celle des patients qui trouvent porte close aux urgences, à celles des parents d’élèves dont les enfants n’ont pas de professeurs, à ces travailleurs dont le salaire est bloqué alors que le cout de la vie explose…
Oui il y a le feu, et il est temps d’agir.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
Le rapport parlementaire du député LFI Damien Maudet
La CGT Pompiers alerte
Monsieur le président, mesdames et messieurs les élu(e)s , cher(e)s collègues,
il ne sera pas question des élections puisque nous sommes à la veille des résultats des élections professionnelles de la fonction publique.
Nous sommes à 6 mois du début de la campagne feux de forêts, et on ne nous a toujours pas expliqué comment, 1 mois après, les annonces du président de la république deviendront réalité dès 2023.
Sous les ors de l’Elysée les idées émises paraissent plus brillantes qu’à la lumière des moyens pour les réaliser, quant au calendrier ….
Donc dès 2023, avec des camions que nous n’avons pas, et des bonhommes qui vont très opportunément apparaître, nous aurons 50 colonnes de renfort feux de forêts en lieu et place des 24 de 2022.
Bon, on ne passera pas en revue les autres mesures, même si certaines nous ont plu, parce qu’on sait que l’on ne juge un engagement, non pas aux promesses, mais à leur concrétisation. Donc en attendant de pouvoir recompter les 127 millions d’arbres plantés d’ici la fin du mandat, ou les canadairs, c’est moins de travail, nous pointerons les insuffisances des moyens, nationaux et départementaux, pour, non pas tenir, mais faire face sereinement aux évènements qui surviennent.
On rajoutera quand même que rien n’a été dit ce 28 octobre sur les CMR, malgré les intoxications constatées et le classement du métier de sapeur-pompier cancérogène par le Centre International de Recherche sur le Cancer.
S’il reste un tantinet d’intérêt aux journalistes et responsables politiques, il serait pertinent d’évoquer le naufrage qui se prépare concernant le maillage territorial pour le risque courant, quotidien, quelconque, qui permet par un certain sentiment de sécurité d’habiter presque indifféremment des zones urbaines ou rurales.
L’égalité du préambule de la constitution française actuelle devrait nous interroger quand le délai moyen du premier engin a augmenté de 2 minutes depuis 2014 pour atteindre 14 minutes et 49 secondes mais on n’a toujours pas un indicateur urbain et un indicateur rural, dommage on y verrait plus clair.
N’en doutez pas ces questions seront d’actualité en 2023, mais ne pensez pas que contraindre les agents pompiers professionnels, ou des filières administrative et technique à travailler plus longtemps que cela aidera à diminuer les délais ou à la naissance des vocations, ni pour les volontaires même en reculant l‘âge maximum d’engagement même jusqu’à 90 ans…
Monsieur le président, mesdames et messieurs les élu(e)s, cher(e)s collègues merci de votre attention.