
« Il apparut alors aux pires d’entre les hommes qu’il était dans leur intérêt de prêcher, mieux que quiconque, l’esprit de dévouement au bien public. Ils pouvaient ainsi contraindre à l’abnégation tous les autres en vue de récolter les fruits de leur travail, tout en étant, de la sorte, plus tranquilles pour laisser libre cours à leurs propres appétences. »
Bernard de Mandeville, Recherches sur l’origine de la vertu morale (1714)
Avertissement : Les amendements décriés ici ne sont ni entrés en vigueur, ni validés par les deux chambres en l’état. Ils nous montrent tout de même que la seule lutte que mène la majorité de nos parlementaires est celle de leur classe, malgré un battage médiatique alternant entre lutte contre la dette publique et la Russie.
Le 06/11/25, deux amendements, notamment portés par Wauquiez, « étendent aux entreprises d’au moins 250 salariés la déduction forfaitaire des cotisations patronales sur les heures supplémentaires». Drôle de façon de lutter contre le « trou » de la sécu, en diminuant ses recettes ! D’ailleurs, 22 milliards de recettes liés aux taxes sur l’alcool et le tabac ont été réalloué du budget des administrations de sécurité sociale (ASSO) vers l’administration publique centrale (APUC), engendrant 95% du déficit des ASSO. Si tu veux tuer ton chien (ou celui du voisin), dis qu’il a la rage ou rends le malade. Dans ce cas-là, la maladie transmise ressemble à un rhume, étant donné que les recettes des ASSO s’élevaient en 2024 à environ 780 milliards d’euros (22 milliards représente donc 2,8% de son budget annuel), mais, à force, elle pourrait bien empirer surtout si les anticorps sont déprimés, désorganisés.

De plus, certains essaient de se faire passer pour des médecins, tout en injectant d’autres virus. Je pense ici au virus de la CSG portée principalement par le PS (parti socialiste). Le 05/11, une hausse de 1,4 points de la Contribution Sociale Généralisée sur le « capital » avait été validé par les députés. Bien que les sénateurs l’aient rejeté expliquant préférer « la maîtrise des dépenses à l’augmentation des recettes », ne tombons pas dans le panneau. La CSG et ses rejetons (CRDS, etc.) sont un des chevaux de Troie dans la sécurité sociale, qui permet aujourd’hui au gouvernement de débattre de son budget, alors qu’elle a été fondée sur la cotisation, pour une gestion des travailleurs eux-mêmes. Merci Michel Rocard ! Un remède empoisonné qui a été injecté de façon continue dès l’institution de la monnaie unique avec Maastricht, et renforcé lors du passage à l’euro
Dans le registre des faux médecins, vrais empoisonneurs, nous citerons la proposition du Sénat d’augmenter la durée annuelle du travail de 12 heures. Olivier Henno, sénateur UDI, annonce « Pour produire plus de richesses, il faut investir plus, mais surtout augmenter le temps de travail. » Mettons de côté l’aspect marxiste d’une volonté de modifier la composition organique du capital. Ces messieurs nous disent que pour produire plus, il faut travailler plus, mais le résultat n’est que la transformation d’une heure par mois payée en heures supplémentaires en une heure payée « normal ». Pour le salarié, il y a une perte nette. Puisque le thème reste le budget des ASSO, on pourrait penser qu’ils espèrent augmenter les cotisations versées par cette mesure. En effet, après avoir exonéré les heures supplémentaires, la seule solution qu’ils leur restent pour augmenter les recettes est de transformer les heures supplémentaires en heures normales. C’est donc bien le taux de profit qui est défendu ici au détriment des salaires (directs ainsi que socialisés) ! Ça n’est pas vraiment une surprise, mais qu’on arrête de nous bassiner avec la dette publique et la valeur travail si l’on passe son temps à alimenter la première et à ne reconnaître la deuxième que pour mieux l’exploiter ! Exigeons un audit d’annulation de la dette publique ! Reconstruisons un vrai parti communiste !
Martin Bonnefoi, commission économie-géostratégie pour www.initiative-communiste.fr
La CSG et la CRDS, ponction sur les travailleurs et corolaire de l’euro
La CSG (Contribution Sociale Généralisée) est un prélèvement social obligatoire en France, créé pour financer la protection sociale (sécurité sociale, famille, vieillesse, maladie).
Elle s’applique sur une large assiette de revenus : salaires, pensions, revenus du capital, placements et jeux.
Contrairement aux cotisations sociales classiques, elle n’ouvre pas de droits spécifiques et est proportionnelle aux revenus.
La CRDS (Contribution pour le Remboursement de la Dette Sociale) est un prélèvement complémentaire visant à rembourser la dette sociale accumulée.
Elle est fixée à un taux unique de 0,5 % sur des revenus similaires à ceux de la CSG.
La CSG a été créée le 18 décembre 1990 par la loi de finances pour 1991. Elle a été initiée par Michel Rocard, Premier ministre socialiste sous la présidence de François Mitterrand. Entrée en vigueur le 1er février 1991, avec un taux initial de 1,1 % sur les revenus d’activité, de remplacement et du capital. Elle accompagne la politique de rigueur instituée par le traité de Maastricht. Son objectif était dechanger le financement de la protection sociale en remplaçant des cotisations patronales.
La CRDS a été créée en 1996 par la réforme de la sécurité sociale d’Alain Juppé, Premier ministre sous Jacques Chirac. Son taux est resté fixe à 0,5 % depuis sa création, destinée à être temporaire mais prolongée.
Évolutions de la CSG : en 1993, augmentation de 1,3 points à 2,4 %, sous Édouard Balladur (Premier ministre RPR, cohabitation avec Mitterrand). Cette hausse finance le Fonds de solidarité vieillesse.
- En 1997, hausse à 3,4 %, sous Alain Juppé (Premier ministre RPR sous Chirac), pour financer la branche maladie.
- En 1998, forte augmentation à 7,5 % sur les revenus d’activité et du capital (6,2 % sur revenus de remplacement), sous Lionel Jospin (Premier ministre PS sous Chirac).Cela bénéficie à la branche maladie en échange de baisses de cotisations salariales.
- En 2005, taux sur revenus du capital à 8,2 % et sur jeux à 9,5 %, sous Jean-Pierre Raffarin ou Dominique de Villepin (gouvernements UMP sous Chirac).
- En 2010, taux sur jeux réduit à 6,9 % dans le cadre de la libéralisation des jeux en ligne, sous François Fillon (Premier ministre UMP sous Sarkozy).
- En 2018, hausse de 1,7 points : à 9,2 % sur revenus d’activité, 9,9 % sur capital, sous Emmanuel Macron (Président, gouvernement Édouard Philippe). Cela remplace des cotisations salariales pour santé et chômage.
- Ajustements en 2018 : taux réduit à 6,6 % pour retraites modestes suite au mouvement des Gilets jaunes.
- En 2020, taux sur jeux réduit à 6,2 % par la loi PACTE, sous Macron.
La CSG est partiellement déductible de l’impôt sur le revenu (ex. : 6,8 % pour salaires). Certaines exonérations existent pour aides sociales, allocations familiales, etc. Le prélèvement est souvent à la source.
Au fil des ans, les hausses ont visé à combler les déficits sociaux résultant des réductions de cotisations sociales accordées au patronat et réduire ainsi les salaires réels payés par le patronat. La CSG et CRDS représentent une part significative des recettes sociales en France.
Elles touchent quasi tous les contribuables domiciliés fiscalement en France et affiliés à un régime obligatoire.
Ces contributions ont évolué sous gouvernements de la fausse gauche et de droite, reflétant les contraintes budgétaires imposées via l’union européenne et l’Euro pour dicter la politique antisociale et d’austérité profitant au plus riche qui a cours sans discontinuer du parti maastrichien unique. Il faut souligner que l’extrême droite, RN / FN en tête soutient cet impôt et la politique de réduction des salaires par la réduction des cotisations sociales employeurs.
JBC pour www.initiative-communiste.fr




