
Communiqué de la Commission Education du Pôle de Renaissance Communiste en France
Enfin, des syndicats de l’Education nationale, dont la FSU qui est leur organisation la plus représentative, se décident à appeler à l’action. Un 13 mai: mieux vaut tard que jamais après une année d’attaques gouvernementales redoublées sur fond d’euro-austérité (les critères de Maastricht sont levés pour l’ « économie de guerre »… et les profits capitalistes attenants, mais pas pour les retraites, les dépenses sociales, le traitement des fonctionnaires et les services publics déjà à l’os: à chacun ses priorités!) et de dépenses militaires colossales qui atteindront bientôt, sur sommation de Trump aussitôt acceptée par Macron et l’UE, 5% du P.I.B. !
Le déclencheur du mouvement du 13 mai est un décret ministériel du 6 mai qui, en effet, bloque les carrières des enseignants, notamment au-delà du 9ème échelon. Ce qui entérinerait la dévalorisation du métier tout en pénalisant les fins de carrière. Mais plus globalement, les professeurs en ont assez des conditions de travail qui se dégradent, de Borne qui les présente à demi-mots comme des fainéants, des contre-réformes qui sabotent l’école publique et tendent à en faire, à l’anglo-saxonne, un enseignement au rabais avec un bac totalement dévalué alors que les enfants des CSP + sont dirigés vers le privé. Lequel, plusieurs affaires judiciaires récentes le prouvent, bénéficie des largesses des pouvoirs bourgeois et sociaux-démocrates successifs (on se souvient des lamentables périodes Mitterrand, Allègre et Lang où toutes les dettes du privé ont été annulées!) et fonctionne sans grand contrôle de la puissance publique sans laquelle il disparaîtrait pourtant en très peu de temps!
Cependant, que valent ces protestations syndicales ritualisées qui restent généralement sans lendemain et qui sont systématiquement coupées des luttes des salariés du privé et des résistances des hospitaliers, des cheminots, des électriciens et des autres salariés du secteur public? Que valent des grèves qui, certes, réclament « des sous » (et en ce sens il faut les soutenir faute de mieux), mais se gardent de mettre en cause l' »économie de guerre » macroniste (des milliards détournés de la vie pour programmer ce qui peut très vite évoluer en guerre mondiale en Ukraine!), et de contester en quoi que ce soit la « construction » européenne? Une « construction » qui, en réalité, détruit notre pays, notamment sa protection sociale, ses retraites par répartition, ses statuts et conventions collectives pour substituer à l’Etat-Nation républicain (sans lequel l’Education Nationale est inconcevable!) le très guerrier Etat fédéral européen arrimé à l’OTAN. Et avec lui, « l’économie de marché ouverte où la concurrence est libre et non faussée » des traités néolibéraux européens entièrement tournés vers le grand capital et totalement défavorables aux ouvriers, aux employés, aux fonctionnaires, aux petits paysans, aux étudiants d’origine modeste, aux assurés sociaux ?
En réalité, tant que les directions syndicales resteront arrimées, ainsi que leurs copains de la « gauche » atlantiste, à la « construction européenne » et au narratif de l’OTAN à propos de toutes les guerres de la planète, il n’y aura pas de défense syndicale efficace des salariés en général, des fonctionnaires, des enseignants et des usagers des services publics en particulier: seulement une lamentable « union sacrée » type 1914 qui, armes nucléaires aidant, peut nous conduire vers la pire guerre de tous les temps.

Alors, au lieu de hurler avec les loups bellicistes et de béler avec les moutons qui les suivent, souvenons-nous du mot de Jean Jaurès, le professeur de philosophie anti-impérialiste assassiné en août 1914: « le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage »… et combattons le capitalisme et l’ensemble de ses relais hexagonaux et européens ! Plus que jamais, avec la Commission Education du PRCF, faisons entendre de combatifs mots d’ordre : « L’argent pour nos traitements, pas pour le surarmement! », « l’argent pour les salaires, pas pour la guerre! », « Oui au service public, halte à l’Europe atlantique! », et, en ce 20ème anniversaire du Non populaire à la constitution européenne qu’ont violé les Hollande, Sarkozy et Macron, « brisons les chaînes de l’Union européenne! ».
Pour mieux connaitre les ravages de l’UE sur l’école publique française: