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Accueil articles 2-lutte des classes et renaissance communiste

Et si c’était vous ? Le parcours du combattant invisible des soignants internationaux en France

21 novembre 2025
Temps de lecture6 mins de lecture
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Imaginons, le temps d’un instant quitter notre pays pour exercer notre métier de soignant ailleurs, et découvrir que nos compétences sont traitées avec une défiance institutionnalisée. 

Imaginez devoir partir exercer en Allemagne, en Belgique ou au Canada. Vous, médecins, pharmaciens, sage-femmes français, diplômés, expérimentés. Vous arrivez plein d’espoir, prêts à mettre vos compétences au service d’un nouveau système de santé.

Premier obstacle : obtenir le visa. Le pays où vous arrivez sous-traite cette mission à des organismes privés payants qui pratiquent des quotas par pays. Vous devez déjà prouver votre maîtrise de la langue. Une fois sur le territoire, votre titre de séjour devient votre épée de Damoclès. Des rendez-vous en préfecture, des documents à renouveler constamment, la menace permanente de devoir quitter le territoire malgré votre emploi à l’hôpital. Et toute cette charge administrative est à encaisser dans le cadre d’horaires hospitaliers intenses.

Votre statut ? « Stagiaire associé ». Un statut de stagiaire volontairement rabaissant partant du principe que votre formation et votre expérience professionnelle sont forcément de mauvaise qualité, insuffisantes. La seule chose qui encadre votre exercice et votre travail, c’est une convention de stage, qui, non seulement doit être signée par l’établissement de votre pays d’origine, qui se porte garant pour vous, mais doit être renouvelé tous les six mois, avec un maximum de deux ans. Finalement c’est un papier un tant soit peu officiel vous maintenant suffisamment dans l’incertitude pour que vous soyez prêt à accepter n’importe quelles conditions de travail.

Imaginez. Votre droit de rester dans le pays est suspendu à ce papier. Une simple lenteur administrative, un désaccord, et c’est l’expulsion.

Ce système n’est pas le fruit du hasard. Il répond à une logique capitaliste bien précise : créer une main-d’œuvre si précaire, si instable, qu’elle sera corvéable à merci. Des professionnels qui, s’ils font trop de vagues, se syndiquent, réclament de meilleurs salaires ou contestent leurs conditions, risquent de dégrader encore davantage leurs relations avec leurs collègues, la direction de l’hôpital par laquelle ils doivent se faire bien voir faire bien voir.

Quand un soignant diplômé doit mendier son renouvellement de titre de séjour tous les six mois, peut-il vraiment se permettre de contester ses conditions de travail ? Quand son salaire est au SMIC après 8 ans d’études, peut-il refuser les heures supplémentaires non payées ?

Projetez-vous à nouveau dans votre nouvelle vie à l’étranger. Il est écrit dans votre fiche de poste que vous êtes là pour « apprendre », mais vous avez la même charge de travail que vos collègues locaux, avec un salaire est divisé par deux ou trois, aligné sur le salaire minimum local. Encore pire, pour « apprendre », aucun cours ne vous est proposé, vous ne pouvez pas vous inscrire à l’université locale. Aucun programme pour vous préparer à l’examen qui vous ouvrirait les portes de la profession. Soyez rassurés, même si vous aviez à disposition de réelles formations, vous ne pourriez pas les suivre car vous n’auriez pas le droit à des congés formation. Vous devriez vous former seuls, sur votre temps libre, après des journées épuisantes.

Cet examen, appelé EVC (Examens de Vérification des Connaissances), l’équivalent de l’ECN ou du concours de l’internat, est un gouffre d’opacité. Les annales sont incomplètes, sans corrigés. Vous ignorerez les règles de correction. La date serait annoncée seulement cinq mois à l’avance, pour un examen se déroulant dans la capitale, en pleine semaine, vous obligeant à poser des congés, payer le voyage et le logement sur place, enfin si des postes sont ouverts dans votre spécialité cette année-là.

Pour les pharmaciens, vous pouvez tenter le concours local de formation des internes en pharmacie, le réussir, accomplir quatre années de spécialisation en pharmacie hospitalière ou en biologie médicale, mais vous ne pourrez toujours pas exercer. Vous devrez malgré tout repasser les EVC.

Et si, par chance et par talent, vous réussissiez les EVC, votre diplôme français ne serait toujours pas reconnu. Vous n’obtiendriez qu’une « autorisation d’exercer » temporaire, valable uniquement dans ce pays. Pour la rendre définitive, il vous faudrait encore trouver un nouvel hôpital pour réaliser votre phase puis votre dossier de « consolidation », en candidatant sur une bourse à l’emploi en ligne, en concurrence avec tous les autres, au bon vouloir des chefs de service.

Même après la réussite aux EVC, aucune équivalence de diplôme n’est accordée. Vous obtenez une simple « autorisation d’exercice » valable seulement en France, contrairement à une équivalence qui aurait une valeur internationale. Cette précarité juridique vous maintient dans une position de faiblesse.

Vous vivriez avec une épée de Damoclès administrative : titres de séjour, conventions, autorisations… Une précarité qui vous empêcherait de vous installer, de contracter un prêt, de construire une vie sereine. Vous seriez des soignants de seconde zone, dont la compétence est constamment mise en doute par un système qui pourtant, a besoin de bras et de cerveaux.

Et si c’était vous ? On parlerait des terribles obstacles que des expatriés français rencontrent malgré leur profond altruisme pour l’être humain. Mais cette situation, c’est loin d’être la vôtre.  Cette fiction cauchemardesque, c’est la réalité quotidienne de centaines de confrères et consœurs qui ont choisi de venir exercer en France depuis un pays hors Union Européenne. Des soignants qualifiés, considérés et décrits comme des immigrés pas comme des expatriés, qui viennent renforcer nos rangs et qui sont traités comme une main-d’œuvre jetable, corvéable et précaire.

La prochaine fois que vous entendrez parler de la « crise des effectifs », souvenez-vous de ce parcours du combattant. Comment continuer à travailler normalement lorsqu’il y a de telles inégalités entre nous et nos collègues ? Comment continuer à faire l’autruche ? D’autant que la logique du capital n’épargne personne, la précarité des uns finit toujours par fragiliser les conditions de travail de tous. Quand nous croisons ces collègues dans les couloirs de l’hôpital, ce n’est pas de la pitié qu’il faut avoir. C’est de la colère.

La grande bourgeoisie utilise le racisme d’État pour diviser les travailleurs de santé. Pendant qu’on nous montre du doigt les « étrangers qui prennent notre travail », on ne voit pas que le véritable enjeu est la transformation de la santé en marchandise et des soignants en variables d’ajustement. L’extrême droite et le « centre » libéral orchestrent un discours xénophobe qui sert de paravent idéologique à cette exploitation. En créant des catégories de « vrais » et de « faux » soignants, en alimentant la suspicion sur les compétences des professionnels non-européens, ils justifient un système qui permet de payer moins cher, de précariser davantage, et ainsi de maximiser le taux de profit dans le secteur de la santé.

La bataille pour la régularisation et la reconnaissance des soignants internationaux n’est pas une question de compassion – c’est un combat essentiel pour la dignité de tous les travailleurs de la santé et pour l’avenir de notre système de santé. Ce n’est pas leur bataille. Elle est la nôtre. 

Joanna, interne en pharmacie, pour la Commission Santé du PRCF

Tags: commission santédiscriminationhopitalpersonnel de santéRacismesantésoignant
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