En ce début d’année 2019, dans le cadre des échanges et de la solidarité internationaliste entre jeunes communistes, une délégation de jeunes communistes des JRCF s’est rendu à Cuba à l’invitation des jeunesses communistes de Cuba. Un voyage pour permettre de nouer des liens de solidarité, mais également pour que les jeunes communistes de France puissent découvrir de leur propre yeux ce qu’est la réalité de Cuba Socialiste en 2019. Une délégation dont le témoignage est d’autant plus intéressant qu’il se déroule au moment où le peuple cubain réécrit sa constitution et s’apprête à voter par référendum sur cette révision constitutionnelle.
La coopérative César Escalante, un exemple du système agricole cubain
Retour sur la journée de notre délégation, le 1er février, qui a eu l’opportunité de visiter la Coopérative de Crédit et de Service (CCS) « César Escalante », dans la municipalité de Boyeros, une des quinze municipalités de La Havane et située au sud-ouest de la capitale. La délégation était accompagnée des représentants de l’Union de la Jeunesse Communiste au sein de la Coopérative ainsi que de membres de l’organisation de base de l’Association Nationale des Petits Producteurs (ANAP), travaillant également dans la CCS « César Escalante ». Des rencontres qui ont donné lieu à de très riches échanges.
Les agriculteurs cubains et leurs Coopératives de Crédit et de Service
Les Coopératives de Crédit et de Service sont des associations de petits propriétaires terriens qui possèdent et cultivent leurs parcelles de terrain, tout en se joignant avec d’autres paysans afin de bénéficier de crédits et de services de la part des institutions de l’État socialiste. Les paysans réunis au sein des coopératives partagent ainsi certains équipements et machineries, ce qui leur confère un avantage certain en termes de gains de productivité et d’économie d’échelle.
Les membres des CCS vendent ensuite leurs produits à des agences d’État, à des prix fixes, basés sur des plans de production et selon des contrats établis avec le système de distribution de l’État.
Les coopératives, sur la base de ces contrats, fournissent en priorité les aliments pour les institutions d’État, comme les écoles ou les hôpitaux. Ainsi, la Coopérative « César Escalante » pourvoit toutes les écoles et hôpitaux de Boyeros. L’excédent de production peut ensuite être vendu par les paysans sur le marché d’État.
À Cuba la terre appartient à ceux qui la cultive et la travaille
Le principe de la CCS découle directement des principes de Réforme agraire de 1959, dont nos camarades célèbrent aujourd’hui les 60 ans, visant à attribuer la propriété de la terre à qui la cultive et la travaille. C’est selon ce principe que l’INRA (Institut national pour la réforme agraire) a saisi pendant la Révolution la quasi-totalité des grandes propriétés pour les répartir entre petits paysans, tout en codifiant une série de réglementations visant, entre autres, à plafonner le nombre maximum d’hectares par petit producteur.
À la chute du camp socialiste, Cuba socialiste s’est retrouvé de plus en plus isolé (le blocus états-unien criminel contre la totalité du peuple cubain datant de 1962) et dans une position extrêmement délicate en matière de politique agro-alimentaire. C’est la raison pour laquelle le Parti Communiste cubain a préféré adopter une organisation de coopératives de petits producteurs fondée sur l’agriculture biologique, l’amendement naturel des sols, l’horticulture de proximité.
Les Coopératives de Crédit et de Service constituent aujourd’hui le secteur le plus productif dans le domaine de l’agriculture cubaine*.
Simon-JRCF
*La paysannerie est aussi le secteur d’activité où l’on trouve le plus grand nombre de jeunes à Cuba.