
Les ministres du régime Macron Bayrou n’ont eu de cesse ces dernières semaines, alors que l’horreur génocidaire frappant Gaza est de plus en plus difficile à taire, d’indiquer que la France ne livreraient pas d’armes, du moins « offensives », au régime israélien d’extrême droite de Netanyahou. Rappelons que les exportations d’armes depuis la France sont soumises à un strict contrôle du gouvernement. Plusieurs ONG, dans un rapport édifiant, démontrent que c’est un mensonge grossier. Une évidence par ailleurs confirmée par l’action exemplaire des dockers CGT de Marseille Fos, qui viennent de bloquer à quai plusieurs conteneurs d’armements, dont des canons, que le régime Macron autorisait d’exporter vers l’armée de Tel Aviv. Il est indispensable de rappeler qu’alors que la Cour internationale de justice et l’ONU dénoncent des massacres contre les Palestiniens de Gaza et enquêtent sur un génocide, ordonnant des actions impératives pour le stopper, que la Cour pénale internationale a délivré contre les dirigeants israéliens des mandats d’arrêts, l’exportation d’armes vers Israël participerait directement d’une complicité des crimes commis. Le régime Macron poursuit dans un alignement parfait avec sa tutelle de l’Union européenne et de Washington dans le soutien inconditionnel au régime de Tel Aviv, et bénéficie pour cela de l’appui de l’extrême droite des Le Pen Bardella, qui leur apporte se voix à l’Assemblée nationale pour maintenir le gouvernement Bayrou.
Le 26 janvier 2024, la CIJ a ordonné à Israël de prendre des mesures pour prévenir les actes de génocide à Gaza, permettre l’accès à l’aide humanitaire, et préserver les preuves liées aux allégations de génocide. Elle a reconnu la plausibilité de certains droits invoqués par l’Afrique du Sud sous la Convention sur le génocide. Le 28 mars 2024, la CIJ a renforcé ses mesures, exigeant qu’Israël assure l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire et prenne des mesures pour protéger les civils palestiniens. Le 24 mai 2024, la CIJ a ordonné à Israël de cesser immédiatement son offensive militaire à Rafah, d’ouvrir le point de passage de Rafah pour l’aide humanitaire, et de permettre l’accès des enquêteurs internationaux. À la demande de l’Assemblée générale de l’ONU, la CIJ a rendu un avis déclarant que l’occupation israélienne des territoires palestiniens depuis 1967 est illégale. Elle a appelé le 19 juillet 2024 les États à ne pas reconnaître cette occupation ni à fournir une aide ou une assistance qui la soutiendrait, y compris dans les colonies. L’avis sur l’occupation illégale inclut une obligation générale pour les États de ne pas fournir d’aide ou d’assistance à l’occupation israélienne. Bien que cet avis ne cite pas directement les exportations d’armes, les experts juridiques estiment que la fourniture d’armes pourrait être interprétée comme une forme d’« assistance » à l’occupation, surtout si ces armes sont utilisées dans les territoires occupés (par exemple Gaza, la Cisjordanie). Les États parties à la conventions sur le génocide (1948), dont la France, ont l’obligation de prévenir le génocide. Si des armes exportées vers Israël sont utilisées dans des actes potentiellement génocidaires (comme allégué par l’Afrique du Sud), cela pourrait engager la responsabilité de l’État exportateur. La résolution ES-10/24 de l’Assemblée générale (septembre 2024) demande aux États de cesser de fournir des armes à Israël si elles risquent d’être utilisées dans les territoires occupés. Le Traité sur le commerce des armes (TCA), ratifié par la France, interdit les exportations d’armes si elles risquent d’être utilisées pour des crimes de guerre ou des violations des droits humains.

Des millions d’armes et munitions livrées par Macron à Netanyahou et son armée ?
Dans le détail, le rapport décompte pour la période octobre 2023 à avril 2025 la livraison de » plus de 15 millions d’articles dans la catégorie « bombes, grenades, torpilles, mines, missiles et autres munitions de guerre » (code SH 93069090), pour une valeur de 7,24 millions € (28,84 millions NIS). 868 articles dans la catégorie « pièces et accessoires de lance-roquettes, grenades, lance-flammes, artillerie, fusils et carabines militaires » (code SH 93059100), pour une valeur de 2,25 millions € (8,98 millions NIS) ». Les livraisons se feraient via l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle vers l’aéroport Ben Gourion, principalement par FedEx Express et ASL Airlines, les ports de Fos-sur-Mer (France) vers Haïfa et Ashdod (Israël), avec des navires comme le CONTSHIP ERA. 13 expéditions documentées entre décembre 2023 et avril 2025, toutes via l’aéroport Ben Gourion, 3 vols FedEx (octobre-novembre 2024) transportant 10 colis de pièces F-35 depuis les États-Unis via Paris-Charles-de-Gaulle vers la base de Nevatim (Israël) ou encore Navires Maersk (MAERSK DETROIT, NEXOE MAERSK) transportant des équipements F-35 (analyseurs de surface) via Tanger Med et Fos-sur-Mer. 15 expéditions entre octobre 2023 et avril 2025, principalement vers Haïfa, une vers Ashdod. Un avion DHC-6 Twin Otter de l’escadron 3/61 Poitou (forces spéciales françaises) a effectué une mission vers Israël via Larnaca (Chypre), dont l’objet reste à élucider. MV RUTH BORCHARD, MV RACHEL BORCHARD, et MV ZIM NEW ZEALAND accostent régulièrement en France et à Haïfa pendant les périodes d’expédition (janvier, mars, juin, septembre 2024). Ils disposent de certifications pour transporter des marchandises dangereuses.
Ce rapport s’est basé sur les seules données publiques de Tel Aviv, à travers les données de l’Autorité fiscale israélienne, organisées par codes du système harmonisé (SH) commençant par 93, en excluant les importations pour usage domestique ou commercial non militaire (par exemple fusils de chasse, armes à air comprimé).
Parmi les armes livrées par la France :
- Artillerie : Obusiers M109 (canons, mécanismes de culasse), systèmes de roquettes M270 MLRS (modules de lancement)
- Armes d’infanterie : Mitrailleuse IWI Negev (canons, boulons), fusil IWI Tavor (mécanismes de déclenchement) ; Une enquête de Disclose confirme l’exportation de maillons de munitions pour la mitrailleuse Negev, fabriqués par Eurolinks à Marseille, utilisés dans le « massacre de la farine » (117 morts palestiniens).
- Systèmes antichars/antiaériens : Missile Spike (tubes de lancement), missile Barak 8 (rampes de lancement)
- Obus de 120 mm de Nexter (KNDS France), compatibles avec le char Merkava
- Obus de 155 mm, interopérables avec les obusiers M109 Doher et IATMOS 2000
Autant d’armes servant directement aux attaques lancées illégalement contre Gaza mais également contre la Cisjordanie, le Liban ou la Syrie.