Exploitant à contre-emploi le prestige de l’ex-communiste et grand résistant Manolis Glezos, le PCF, dans « l’Humanité », se livre à une attaque qui vise le Parti Communiste de Grèce et le syndicat de classe et de masse le PAME (Front Militant de tous les travailleurs). Pourquoi attaquer un Parti qui lutte dans des conditions très difficiles ? Pourquoi ce coup de couteau dans le dos des communistes grecs ?
Parce que le PCG (KKE) est un parti marxiste-léniniste qui n’a rien renié ce qui fait la spécificité d’un parti communiste,
qui n’a pas muté en parti opportuniste, qui ne s’est pas transformé en satellite du Parti Socialiste, qui lutte pour le socialisme pas pour le développement solidaire, durable et autres fariboles, qui organise la classe ouvrière dans un parti de lutte et non de collaboration de classe.
Parce que le KKE, contrairement au PCF actuel, œuvre pour la sortie de l’UE, considérant que celle-ci est par nature de classe une arme anti-ouvrière, anti-populaire et anti-patriotique, un dispositif institutionnel, économique et politique au service exclusif du grand capital. Contrairement au PCF-PGE qui bêle, semant illusion et démobilisation, « Europe sociale ! » comme si un tigre assoiffé de sang pouvait se transformer, grâce au PGE et à son charismatique leader P. Laurent, en une douce gazelle. D’autres veulent un « capitalisme civilisé »,d’autres un« capitalisme libertaire», d’autres encore un « capitalisme à visage humain » : ces utopies qui nient l’histoire, les faits et la lutte des classes, qui nient le matérialisme historique et le matérialisme dialectique, sont des contes pour endormir les travailleurs. Voila ce que le PCF-PGE ne pardonne pas au KKE.
Quant à nous, solidaires de nos camarades grecs, nous disons avec eux que sans l’abandon de l’Euro, sans la sortie de l’UE, aucune politique progressiste n’est possible en France. Affronter cette réalité politique est ce qui sépare opportunistes et révolutionnaires.
Pour obtenir cet objectif politique il faut unir. Unir à la classe ouvrière les couches non-monopolistes qui ont intérêt au changement progressiste, qui ont intérêt à briser le carcan mortifère de l’Euro et de l’UE. Unir les patriotes authentiques autour de la, défense de l’indépendance nationale, de la souveraineté populaire et nationale, qui sont autant d’armes anti-capitalistes et anti-impérialistes. Car le capitalisme est aujourd’hui supranational car il constate que les nations peuvent être des pôles de résistance à ses plans.
Pour nous, internationalistes et patriotes, unir le drapeau rouge de la révolution et le drapeau de la patrie, d’une patrie vendue, cassée par le capitalisme qui n’a que le fric pour horizon, est le moyen d’isoler les capitalistes et leurs « fondés de pouvoir » qui démolissent consciencieusement les nations pour
les, transformer en une aire d’exploitation, de précarité, de misère, de chômage de masse, de relégation, dépersonnalisée, déculturée.
Pour nous la défense de la patrie et la révolution marchent d’un même pas. Hier comme aujourd’hui. Hier c’était au sein des fronts patriotiques qu’étaient les Résistances d’Europe que se forgeait et s’exprimait la volonté populaire de libérer les pays occupés du fascisme mais aussi de ’exploitation. C’est depuis cette position de défense sociale et patriote que les Partis Communistes acquéraient force et rayonnement. Et victoires. Partout où le combat social entretenait des rapports de synergie avec le combat de libération nationale, les victoires furent au rendez vous. Le capitalisme contemporain veut en finir avec les nations car son règne est facilité par l’émiettement local: régions, länder… combiné, avec le supranational: l’UE. Briser l’espace où les travailleurs peuvent s’organiser, résister et combattre, l’espace national, voila un des objectifs du capital et donc a contrario affirmer la pertinence de l’indépendance nationale, « le bien le plus précieux » comme disait Ho-Chi-Minh, est un impératif de classe stratégique et tactique pour les révolutionnaires conséquents, ceux qu’un dogmatisme étroit et le sectarisme n’ont pas asséché la pensée.
Ni ceux, à l’opportunisme sans frontière, qui font semblant de ne pas comprendre que supranational s’oppose à international qui suppose des nations libres qui collaborent entre elles dans un intérêt réciproque et mutuel et non l’écrasement des droits et des acquis sociaux et comme le fait l’UE du capital qui nie aussi la souveraineté des peuples soumis au diktat du capital local et étranger coalisé. C’est aux travailleurs grecs, au peuple grec que l’on impose un diktat, c’est lui que l’on prive de sa liberté, de sa souveraineté évidement pas des capitalistes grecs! C’est ainsi que la classe ouvrière a vocation à devenir, selon la formule de Marx et Engels, « la classe nationale ».
« La cause du travail est la cause de l’Irlande, la cause de l’Irlande est la cause du, travail » proclamait James Connolly, le grand dirigeant marxiste irlandais. La pertinence et la profondeur de cette pensée et son efficacité dans le combat de classe devrait inspirer tous les marxistes sous toutes les latitudes.
GG-AM 12 MARS