
SOLIDARITE DE CLASSE AVEC NINES MAESTRO, DIRIGEANTE INTERNATIONALISTE ESPAGNOLE, CRIMINALISEE PAR LE POUVOIR « SOCIALISTE » de ce pays !
NOTRE CAMARADE ANGELES MAESTRO, ancien membre du bureau politique du PCE, inlassable défenseur de Cuba socialiste et des causes anticapitalistes, antifascistes et anti-impérialistes en Espagne et dans le monde, anime le courant de classe « RED ROJA ». Tout récemment, pour sa solidarité militante et financière avec les militants palestiniens persécutés, elle a été incriminée par la justice espagnole. Rappelons que les « socialistes » au pouvoir à Madrid prêtent actuellement main forte à Trump et au fasciste Bolsonaro, à l’unisson de Macron, pour déstabiliser le Venezuela bolivarien. Face à cette persécution clairement anticommuniste et fascisante, le PRCF a décidé de donner la parole à notre camarade.
Depuis longtemps Angeles (Nines) Maestro est de tous les combats antifascistes, anti-impérialistes et anticapitalistes à l’échelle de l’Espagne et du monde. Incriminée par la justice de classe espagnole pour sa solidarité avec les militants palestiniens, Nines ne doit pas rester sans solidarité militante de la part des internationalistes français. C’est dans cet esprit fraternel que nous la remercions d’avoir répondu à nos questions.
Initiative Communiste : peux-tu présenter à nos lecteurs le courant que tu animes ?
Red Roja part du principe que la priorité d’une organisation révolutionnaire est la construction du Parti communiste. Sans lui, il n’est pas possible qu’un processus révolutionnaire aboutisse à la victoire.
Malheureusement, malgré les nombreuses organisations qui ainsi s’autoproclamment, le Parti communiste n’existe pas encore. S’auto-proclamer comme tel n’est pas seulement une naïveté arrogante, c’est une erreur qui nous empêche précisément de marcher dans cette reconstruction. C’est la classe ouvrière et les secteurs populaires qui doivent reconnaître ou non, leur avant-garde, c’est pour ça que le Parti communiste se forge dans les luttes sociales et obtient en elles ses cadres dirigeants.
Dans sa Thèse n°1, Red Roja se définit comme » un regroupement de communistes conscients de la dimension internationale et historique de notre mouvement, et entend contribuer dans l’Etat espagnol à l’impulsion de la lutte pour le socialisme et à la nécessaire construction organisationnelle qui la garantit, en tenant toujours compte du cadre spécifique de la lutte de classe dans lequel nous agissons.
Cela signifie que nous nous considérons héritiers, dans leurs succès et leurs échecs, de toutes les révolutions ouvrières qui ont eu lieu depuis la Commune de Paris. Tous ces processus politiques et organisationnels renferment des leçons qui nous sont essentielles, mais c’est ici et maintenant que nous devons agir aussi intelligemment et fermement que possible.
En résumé, nous comprenons que l’élément qui a servi de ligne de démarcation, c’est-à-dire celui qui est directement lié aux besoins populaires (droits du travail, logement, pensions, services publics de qualité, etc.) est l’exigence de ne pas payer la dette, de quitter l’euro et l’UE et d’exproprier la Banque.
Initiative Communiste : que te reproche la justice de classe espagnole à propos de la solidarité avec les militants palestiniens ?
On nous accuse de « financer le terrorisme » ; tout précisément, d’avoir collecté des fonds destinés à la solidarité avec le peuple palestinien qui vit des drames quotidiens sous le terrorisme de l’Etat d’Israël.
À la mi-2014 et à la fin de 2015, alors que le peuple palestinien vivait l’une de ses terribles attaques, avec des centaines de morts, des milliers de blessés et des centaines de maisons détruites, nous avons recueilli publiquement des fonds que nous avons remis à Leila Khaled, membre du Front populaire pour la libération de la Palestine.
L’accusation est basée dans le fait que cette organisation figure sur la liste européenne des organisations terroristes depuis 2002.
Initiative Communiste : faut-il faire un lien avec la fascisation observable en Europe, où l’extrême droite est banalisée pendant que les courants rouges et que le syndicalisme de classe sont de plus en plus réprimés, comme c’est par ex. le cas en Pologne ?
Il est nécessaire d’intensifier la solidarité et de renforcer les relations politiques, mais sans oublier que l’un des facteurs les plus importants qui favorisent la pénétration de l’extrême droite dans les classes populaires est la déception – répétée à maintes reprises – d’une gauche lâche et faible qui fait les mêmes politiques que la droite.
Les grandes crises, et celle-ci l’est, radicalisent les masses – les gilets jaunes en sont un bon exemple, ou les révoltes des banlieues des grandes villes. S’il n’y a pas une gauche révolutionnaire ferme et du côté du peuple, l’étincelle va s’allumer parce que le bois est sec, mais les masses se laissent facilement tromper par des discours « radicaux » de l’extrême droite.
C’est pourquoi, parallèlement à la lutte – aussi proche que possible des masses – pour leurs nécessités concrètes, il doit y avoir un processus de confluence européenne des organisations de gauche, qui puisse se constituer comme une Référence Politique de Masses et lever le drapeau de la sortie de l’UE et de l’Expropriation de la Banque. Ces revendications, en elles-mêmes, ne sont pas révolutionnaires, mais elles peuvent révolutionner la réalité et jouer le rôle qui joua dans la Révolution Soviétique le slogan « Paix, terre et pain ».
Initiative Communiste : comment résister à ce mouvement vers la fascisation et la guerre impérialiste qui semble monter irrésistiblement contre les peuples ?
L’aggravation de la crise, et c’est plus que probable un nouvel éclatement, signifie que les classes dirigeantes, comme le disait Lénine, « ne peuvent plus continuer à gouverner comme avant » et doivent recourir à des formes de plus en plus autoritaires et redoubler.les guerres de pillage
Mais le plus importante pour l’avenir de la révolution mondiale est le degré de confrontation entre les puissances impérialistes. En ce sens, Red Roja s’oppose à la thèse de nombreuses organisations de gauche à propos de la puissance « suprême » et unique de l’impérialisme américain. Les États-Unis n’ont plus la force d’être la puissance unique sans discussion. Mais il en a encore assez (et encore pour un certain temps) pour qu’il n’y en ait pas une autre égale. Ils sont contraints de maintenir une instabilité internationale permanente afin de réaffirmer et de prolonger une hégémonie contestée, même à l’intérieur de l’aire où historiquement ils ont été à la tête.
L’objectif central de notre analyse doit être placé sur l’élément qui confère à l’impérialisme sa plus grande faiblesse: l’accentuation croissante des contradictions inter-impérialistes, c’est-à-dire entre les puissances occidentales dont l’alliance économique et militaire a été à la tète du pillage économique et aux agressions néocoloniales dans les décennies suivant la Seconde Guerre mondiale, l’UE – menée par l’Allemagne – et les États-Unis d’Amérique. Le différend sur l’Iran et l’achat de gaz russe par Nord Stream 2 sont les champs immédiats d’une confrontation qui tend à s’exacerber et à se manifester dans le domaine militaire, dans le cadre de l’OTAN et du projet d’une armée européenne.
Une nouvelle résurgence de la crise tentera de se déchainer à nouveau sur la classe ouvrière et les classes populaires, aiguisera les confrontations inter-impérialistes et aura de graves répercussions dans tous les domaines de confrontation signalés, en même temps qu’elle ouvre des possibilités aux processus révolutionnaires et de résistance.
Ces réflexions font partie, dans la section analyse internationale, du prochain rapport politique du Red Roja, que nous tenterons de traduire et vous faire parvenir.
Merci beaucoup pour votre solidarité.
¡VENCEREMOS !