Déclaration de Carlos Lozano Guillén, dirigeant du Parti communiste colombien (PaCoCol) et directeur de VOZ – organe du Pacocol – sur la mort au combat d’Alfonso Cano, commandant des FARC
Traduction JC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
Le Parti communiste colombien ne se joint pas au chœur des louangeurs du Gouvernement national, des chefs militaires et des représentants de l’extrême-droite et du militarisme en Colombie pour la mort au combat d’Alfonso Cano, principal dirigeant de la guérilla des FARC.
Nous sommes des humanistes et c’est pourquoi la mort d’un de nos compatriotes nous attriste. C’est d’autant plus le cas quand il s’agit d’un combattant révolutionnaire.
La mort d’Alfonso Cano est un coup dur pour les FARC, parmi tant d’autres ces derniers temps, mais en aucun cas le signe de la fin comme le prêchent avec ardeur les militaristes et les grands médias. En Colombie, il y a un conflit dont les causes politiques, sociales, économiques et historiques sont profondes, qui ne peuvent qu’être surmontées par la voie d’une solution politique basée sur le renforcement de la démocratie et de la justice sociale. Il n’y a pas de solution possible par la voie militaire, comme cinq décennies d’affrontement violent nous l’ont démontré.
Mais la mort de Cano remet également en cause la crédibilité que les FARC auraient pu avoir dans le président Santos, lorsque ce dernier assure qu’il a entre ses mains la clé de la paix. D’autant plus quand il déclare que pour la guérilla, il n’y a pas d’autre choix que de se livrer ou de mourir, comme si la peine de mort était légale en Colombie. La politique de paix du gouvernement n’est pas claire du tout, comme il n’est pas clair de savoir qui la soutient, car la paix ne s’obtient pas par les fusils et l’écrasement de l’adversaire. Ce serait une paix des cercueils qui ne pourra jamais être stable et durable. La « pax romana » a toujours été fragile ; c’est celle des puissants qui finit toujours mal sur le long-terme.
Il est plus que jamais nécessaire en ce moment de multiplier les efforts aux côtés de l’association « Colombiens et colombiennes pour la paix » (CCP) et d’autres organisations sociales et humanitaires, pour parvenir à une paix sur la base du renforcement de la démocratie et de l’amélioration de la condition sociale du peuple colombien. Il faut insister sur une issue humanitaire et pacifique. Il faut pousser le Gouvernement et les insurgés à ouvrir un espace de dialogue pour un accord visant à édifier une nouvelle Colombie dans la paix avec démocratie et justice sociale.