Déclaration du Pôle de Renaissance Communiste en France

Le 14 juillet 1935, le grand défilé parisien du Front populaire impulsé par le PCF et par la CGTU sous les plis mêlés des drapeaux rouges et tricolores se concluait au stade Buffalo aux accents de la Marseillaise et de l’Internationale tour à tour entonnées par Jacques Duclos. Allait suivre la victoire du Front populaire aux élections de 36 avec à la clef, la dissolution des ligues fascistes, les grèves accompagnées des occupations d’usine, de grandes avancées sociales et surtout…. la classe ouvrière devenant pour la première fois l’avant-garde reconnue de la Nation à l’initiative du Parti Communiste Français.
Le 14 juillet 1945, une immense manifestation parisienne célébrait la victoire des peuples sur le nazisme à l’issue. Le rôle déterminant de l’Armée rouge dans la victoire remportée sur Hitler était alors universellement reconnu et, en France même, nul ne se fût risqué à minimiser l’importance de la Résistance communiste interieure dans la libération de notre pays. Du reste, le « Parti des Fusillés » obtenait alors près de 30% des suffrages tandis que la CGT réunifiée présidée par Frachon comptait cinq millions d’adhérents… Aile marchante du gouvernement d’unité patriotique issu du CNR, les ministres communistes Thorez, Croizat, Billoux, Marcel Paul, Casanova (Duclos étant alors président de l’Assemblée nationale) allaient promptement mettre en place la Sécurité sociale, les retraites par répartition, la généralisation des conventions collectives, le Code du travail, les statuts du fonctionnaire, du mineur et de l’électricien-gazier. Ce volet social était d’ailleurs adossé aux nationalisations de Renault, de l’Energie, de l’Aéronautique (SNECMA), des Charbonnages et des principales banques. Tout cela fut accompli en deux ans car dès 1947, les ministres communistes furent exclus du gouvernement sur l’ordre des Etats-Unis désireux d’engager mondialement la croisade antisoviétique qu’on allait bientôt surnommer « guerre froide ».
Eh bien, le 14 juillet 2025 dessiné par Macron se situera aux antipodes de ces deux 14 juillet dignes du grandiose 14 juillet 1789. Sous l’impulsion du pouvoir actuel, la France officielle est en effet devenue le fer de lance de la marche à la guerre continentale que projette l’UE-OTAN arrimée aux dirigeants maladivement anti-russes de Londres. En témoigne le très agressif pacte militaire conclu ce 10 juillet, sans la moindre consultation préalable des deux Parlements nationaux concernés, par MM. Macron et Starmer en vue de la coordination des forces nucléaires anglaise et française. Cette marche de plus en plus précipitée des forces euro-atlantiques vers le « conflit global de haute intensité » tourné contre la Russie, mais aussi contre la Chine populaire (ouvertement ciblée par la cheffe de la « diplomatie » européenne Kaja Kallas), vise à maintenir l’hégémonie planétaire chancelante de l’Axe euro-atlantique (flanqué du régime pronazi de Kiev et des dirigeants génocidaires d’Israël !) sur la « majorité mondiale » que représente notamment le mouvement planétaire des BRICS. Y compris si cette hégémonie devait être préservée au prix d’une troisième guerre mondiale possiblement exterminatrice pour notre pays, si ce n’est pour toute l’humanité, voire pour l’ensemble du vivant ?
Ajoutons que le prétendu « isolationnisme » de Donald Trump et son soi-disant « abandon » de Kiev relèvent en réalité d’une nouvelle division du travail entre les forces euro-atlantiques, Trump préparant avant tout une guerre d’agression contre la Chine sur fond de mainmise israelo-américaine sur le Proche-Orient alors que l’UE, à nouveau dominée par l’impérialisme allemand en plein réarmement, est chargée par Trump de mener la charge contre la Fédération de Russie.
En outre, la marche à la guerre impérialiste s’accompagne comme toujours d’une régression sociale massive que le gouvernement Bayrou-Retailleau est chargé de mener contre ce qui subsiste des conquêtes de la Libération et du produire en France industriel, halieutique et agricole.
Enfin, les processus de fascisation de l’UE, mais aussi de la Vème « République » en voie de dissolution dans l’Etat fédéral européen en gestation, s’accélèrent sur fond de montée des extrêmes droites et d’euro-criminalisation des mouvements de soutien à Gaza. Du reste, l’euro-banalisation des néonazis kiéviens s’accompagne de persécutions anticommunistes caractérisées (Tchéquie, Ukraine, Pologne…), tout cela dans l’absolu silence de la fausse gauche atlantiste.

Face à ces bruits de bottes de plus en plus forts, le Prcf lance un appel pressant aux forces franchement communistes de France. Pour la paix mondiale, l’indépendance nationale, le progrès social, la démocratie, en prenant résolument appui sur l’alliance combative du patriotisme républicain et de l’internationalisme prolétarien soudés par le Frexit anti-impérialiste, en rejetant toute compromission politique avec les bellicistes du PS, des Verts et du russophobe fanatique Glucksmann, construisons au plus tôt une Convergence d’Action Communiste propre à fédérer tous les chantiers de l’alternative révolutionnaire et anti-impérialiste.
Sans attendre, il convient aussi que les syndicalistes de classe s’affranchissent de toute illusion sur les états-majors de la confédération CGT ou de la FSU. En effet, loin de préparer les grandes luttes nationales et internationales nécessaires pour les salaires, l’emploi et les conquêtes sociales, les états-majors syndicaux euro-soumis maintiennent leur partenariat stratégique piègé avec la CFDT jaune; ils cautionnent au coup par coup le mensonger « dialogue social » et sont parties prenantes de l’union sacrée euro-atlantique visant à impliquer la France dans une guerre continentale au prétexte d’Ukraine. Plus que jamais, les syndicalistes de classe doivent donc compter sur leurs propres initiatives et sur leur unité interprofessionnelle de combat. Ce sont jadis les initiatives fortes de la CGTU de Frachon, et non la soumission de cette dernière à la CGT réformiste de Jouhaux et Belin, qui ont permis par la suite la réunification syndicale victorieuse et fondée sur le combat de classe et de masse !

A l’échelle internationale, le PRCF prépare l’anniversaire du VIIeme Congrès de l’Internationale communiste. Sous l’impulsion de Dimitrov et de Thorez, ce congrès jeta en effet les bases de principe des Fronts populaires, antifascistes et patriotiques centrés sur la classe ouvrière. Ces principes, il faut les faire vivre sous des formes neuves impliquant de refuser toute espèce de soumission à la social-démocratie ancienne ou « nouvelle ». En particulier, c’est sur la base de la solidarité prolétarienne internationale, de la lutte contre l’antisoviétisme et contre l’anticommunisme, de la défense anti-impérialiste de la paix mondiale, du refus sans ambages de la « construction » européenne délétère, d’un patriotisme républicain diamétralement opposé au racisme et à la haine anti-musulmane qu’il faut combattre le RN et l’extrême droite de plus en plus clairement euro-atlantistes et Macron-compatibles.
Pour tout cela il faut activer à fond le travail de reconstruction et de réorganisation communiste et marxiste-leniniste. A cet effet, la classe travailleuse de France, la jeunesse populaire et tous les amis de la paix, de la souveraineté des peuples et du socialisme peuvent compter sur le PRCF et sur la JRCF : il est temps de rejoindre leur combat !