
Acquise haut la main, l’élection de Caroline Connolly à la présidence de l’Eire républicaine envoie un signal encourageant à toutes celles et à tous ceux qui, en Europe et en France, luttent pour le progrès social, l’indépendance nationale, la paix mondiale et l’émancipation des peuples colonisés. La candidate de la gauche a obtenu 63,4 % des suffrages, contre 29,4 % pour sa rivale Heather Humphreys, du Fine Gael, le parti centriste au pouvoir.
Issue de l’aile gauche du Parti travailliste irlandais (qu’elle a quitté en raison de ses dérives antisociales), favorable à la réunification de l’Irlande (le Nord est de fait toujours occupé de fpar le pouvoir néocolonial britannique), ardente militante de la langue gaélique (strangulée depuis des siècles au profit du tout-anglais peu à peu imposé à l’ensemble des îles britanniques), pourfendeuse du génocide à Gaza, ferme opposante à tous ceux qui détruisent la neutralité traditionnelle de l’Eire dans le but de l’entraîner dans la guerre antirusse de l’UE-OTAN, cette figure de proue du patriotisme républicain symbolise l’aspiration des peuples d’Europe à rompre avec la politique antinationale, belliciste et antisociale de l’UE arrimée à l’OTAN.
Bien entendu, Caroline Connolly (dont le patronyme n’est pas sans évoquer James Connelly, martyr et figure de proue marxiste de l’indépendance irlandaise) n’est pas une communiste et nous nous garderons de l’annexer, ni de soutenir par avance ses moindres faits et gestes. Il faut en outre garder présente à l’esprit l’idée que la présidence de la République irlandaise a surtout pour charge d’assumer des fonctions symboliques: mais en politique, les symboles comptent et, face à la monarchie anglaise décadente, il est encourageant que le peuple irlandais traditionnellement rebelle, et que les locuteurs du gaélique refusant le tout-anglais oppressif, redressent la tête et donnent ce signal de dignité à tous les amis de la paix et de l’indépendance nationale.
Comme le disait James Connelly, « la cause du socialisme est la cause de l’Irlande comme la cause de l’Irlande est la cause du socialisme« : bref, que les travailleurs d’Irlande qui veulent vraiment une République une, souveraine, sociale, pacifique et indivisible en Irlande… ou ailleurs, y réfléchissent d’urgence!
Enfin, l’élection de Caroline Connolly à Dublin noffre-t-elle pas un signal intéressant aux adeptes du féminisme populaire?Les féministes, et plus généralement les militants du mouvement populaire peuvent en effet voir dans l’élection de Mme Connolly un contrepoids bienvenu, comme c’était déjà le cas avec l’élection de Claudia Scheinbaum, la présidente mexicaine qui tient tête au rustre mondialement dangereux qui parade à Washington. Contrairement à ce qu’on nous a imposé depuis des années, non, toutes les femmes accédant aux plus hautes responsabilités ne sont pas inévitablement à l’image des furies réactionnaires et bellicistes – qui se disent toutes féministes! – que fut Margaret Thatcher et que sont, par exemple actuellement, Mmes Kaja Kallas, Usrula von der Leyen, Maia Sandu ou Sanae Takaichi.
par Georges Gastaud, directeur politique d’Initiative Communiste, Diane Gilliard, commission femme du PRCF
Catherine Connolly, avocate de gauche et indépendante de 68 ans, a été élue le 29 octobre 2025 présidente d’Irlande avec le plus grand mandat populaire depuis la création du poste en 1937, dans un contexte de ferveur anti-establishment similaire à celle qui propulse Zohran Mamdani à New York. Outspoken sur la neutralité irlandaise menacée par le complexe militaro-industriel européen, l’inévitabilité d’une Irlande unie et le génocide israélien à Gaza financé par les États-Unis, elle s’impose comme une outsider dans la politique irlandaise. Succédant à Michael D. Higgins, poète et académicien populaire, elle pourrait accentuer les critiques sur les questions de justice économique et sociale, selon l’ancien ambassadeur Daniel Mulhall, qui la compare à Bernie Sanders ou Jeremy Corbyn. Il souligne que personne ne devrait ignorer que « les électeurs ont voulu élire quelqu’un dont les idées sont loin de l’idéologie dominante »
Son soutien passionné aux Palestiniens, partagé par beaucoup d’Irlandais en raison d’un passé colonial commun, a boosté sa campagne, tout comme son engagement pour la langue gaélique et une vidéo virale la montrant athlétique au football. Soutenue par le Sinn Féin, sa victoire est en partie due au retrait des favoris (Mairead McGuinness pour raisons de santé, Jim Gavin pour scandale financier), laissant un choix binaire inhabituel. Bien que le rôle présidentiel soit cérémonial, elle pourrait contester la législation gouvernementale assouplissant la neutralité militaire, tout en restant prudente dans un système contraignant, comme le note l’historien Diarmaid Ferriter.
La dernière élection parlementaire en Irlande (pour le Dáil Éireann) a eu lieu le 29 novembre 2024.Elle a suivi la dissolution du 33e Dáil le 8 novembre 2024.Le taux de participation était de 59,7 %. Le taux d’abstention était de 40,3 %.Comparé à l’élection précédente de 2020 (participation de 62,9 %, abstention de 37,1 %), la participation a légèrement baissé.
Les principaux partis ont obtenu les résultats suivants (sièges sur 160, pourcentage de voix) :
- Fianna Fáil : 48 sièges (21,9 % des voix), gain de 10 sièges par rapport à 2020 (38 sièges, 22,2 %).
- Fine Gael : 38 sièges (20,8 %), gain de 3 sièges (35 sièges, 20,9 % en 2020).Sinn Féin : 39 sièges (19,0 %), gain de 2 sièges (37 sièges, 24,5 % en 2020), mais forte baisse de voix (-5,5 points).
- Parti vert (Green Party) : 1 siège (3,0 %), perte de 11 sièges (12 sièges, 7,1 % en 2020).
- Labour Party : 11 sièges (4,7 %), gain de 5 sièges (6 sièges, 4,4 % en 2020).
- Social Democrats : 11 sièges (4,8 %), gain de 5 sièges (6 sièges, 2,9 % en 2020).
- Aontú : 2 sièges (3,9 %), gain de 1 siège (1 siège, 1,9 % en 2020).
- People Before Profit–Solidarity : 3 sièges (2,8 %), perte de 2 sièges (5 sièges, 2,6 % en 2020).
- Indépendants et autres : 16 sièges (13,2 % des voix), perte de 3 sièges (19 sièges, 12,2 % en 2020).
- Fianna Fáil est devenu le plus grand parti, devant Sinn Féin et Fine Gael. Aucune coalition claire n’a émergé immédiatement en raison d’un parlement fragmenté. Le 23 janvier 2025, Micheál Martin (Fianna Fáil) a été investi Taoiseach (premier ministre).Il succède à Leo Varadkar (Fine Gael, démissionnaire en 2024) et Simon Harris (intérim).Martin dirige une coalition Fianna Fáil-Fine Gael-Labour, avec soutien des indépendants. Cette élection marque un recul de Sinn Féin après son pic de 2020.Les Verts ont été pénalisés par des controverses environnementales. Les petits partis comme les Soc Dems ont progressé sur des thèmes sociaux. L’abstention reste élevée, reflétant une désaffection pour la politique.
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