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Accueil articles 4-EUROPE: en sortir, s'en sortir !

Guerre en Ukraine : sous la pression de la guerre d’attrition, les armées de l’OTAN craquent.

14 décembre 2025
Temps de lecture14 mins de lecture
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L’armée ukrainienne, soutenue par l’OTAN, fait face à une crise sans précédent : désertions massives et pertes en forte hausse qui ébranlent sa cohésion. Selon des données OSINT compilées par UA Losses, plus de 167 600 soldats ont été tués ou portés disparus depuis février 2022, avec une explosion de 55 000 cas en 2025 seul. Les désertions, quant à elles, atteignent 311 327 cas ouverts, dont 184 100 rien qu’en 2025, soit un déserteur toutes les deux minutes. Cette hémorragie humaine, aggravée par un manque critique de 300 000 à 500 000 recrues, expose un front instable qui craque sur plusieurs points, de Pokrovsk à Siversk. La stratégie d’attrition russe, inspirée de Svechin et mise en œuvre par Gerasimov, exploite cette usure prolongée, transformant le conflit en une guerre permanente où l’endurance prime sur les victoires spectaculaires. L’Ukraine sacrifiée par le régime UE / OTAN risque un effondrement démographique, tandis que l’Occident apparaît mis en échec. Ce bilan froid, basé sur sources ouvertes et analyses expertes, interroge la viabilité des objectifs militaire de l’Union Européenne en ukrainiens, avec le risque d’une escalade ouverte des forces de l’UE OTAN, très dangereuse.


Désertions massives, pertes en très forte hausse, l’armée de Zelenski et de l’OTAN craque

Sur la base des sources ouvertes publiées par le projet UA Losses (ualosses.org), qui compile des données nominatives vérifiées à partir de sources publiques (médias, nécrologies, registres officiels ukrainiens), et en croisant avec l’analyse détaillée fournie dans le post X de @DelwinStrategy du 6 décembre 2025 (qui référence directement ces données), il est possible de dresser un bilan consolidé des pertes documentées des soldats du régime Zelenski OTAN depuis le début de le 24 février 2022. Ces chiffres concernent exclusivement les pertes documentées nominativement (noms, dates et circonstances connues autant que possible). UA Losses distingue deux catégories de pertes dans sa comptabilité !

  • KIA (Killed In Action) : Morts confirmés au combat ou par causes liées au conflit.
  • MIA (Missing In Action) : Disparus, souvent présumés morts mais non confirmés (basés sur le registre gouvernemental ukrainien des personnes disparues).
  • WIA ( wouded in action) : blessés de guerre dont les blessures rendent le soldat hors de combat.

Note importante : Ces estimations OSINT (Open Source Intelligence) sont inférieures aux chiffres officiels ukrainiens (qui incluent des données classifiées) et bien plus élevées que les déclarations initiales (ex. : 43 000 KIA déclarés par Zelensky en décembre 2024). Elles ne couvrent pas les blessés graves (WIA) ni les prisonniers. Les ajouts en 2025 reflètent une intensification des combats, avec une hausse exponentielle des MIA due aux retraites et aux échanges de corps limités.

Tableau récapitulatif des pertes documentées (UA Losses)

CatégorieTotal depuis février 2022Ajouts en 2025Évolution 2024-2025Source/Notes
KIA (morts confirmés)~81 600~15 000 (dont 11 500 datés + ~3 500 proportionnels non datés)+23 % (par rapport à ~66 600 fin 2024)UA Losses (66 600 au mi-décembre 2024) Inclut officiers (~6 500 total).
MIA (disparus)86 00040 000+87 % (par rapport à ~46 000 fin 2024)Registre gouvernemental ukrainien repris par UA Losses
Total KIA + MIA~167 600~55 000+33 %Somme des catégories ; pertes « définies » (hors WIA estimés à 3-4x supérieurs).

  • Les pertes ont augmenté de manière continue depuis 2022, avec une accélération en 2024-2025 liée à la stratégie d’attrition russe (offensives multiples sur un front étendu). En 2025, l’Ukraine a perdu plus d’hommes que la Russie en termes documentés OSINT (comparaison avec Mediazona : ~29 000 KIA russes en 2025), incluant un facteur désertions (trois fois plus élevé côté ukrainien, ~150 000 total).
  • Limites des données : UA Losses est conservateur (seulement nominatif), mais fiable pour les tendances. Les MIA pourraient être reclassés en KIA ultérieurement (ex. : via échanges de corps, ratio 1:30 en faveur de la Russie en 2025).
  • Comparaison avec 2024 : Fin 2024, ~66 600 KIA + ~46 000 MIA = ~112 600 total. L’ajout de 55 000 en 2025 (+49 %) reflète l’escalade militaire

Ces chiffres soulignent l’usure humaine critique côté ukrainien, avec des conséquences observables (mobilisation forcée, désertions, déficit en infanterie)

Un soldat de la junte de Kiev déserte toutes les deux minutes

Les données sur les désertions et les absences non autorisées (AWOL, pour « Absence Without Leave ») dans l’armée ukrainienne proviennent principalement de sources officielles ukrainiennes, comme le bureau du procureur général, et sont corroborées par des rapports médiatiques. Il est important de distinguer :

  • AWOL : Absence temporaire sans permission, souvent avec intention de retour.
  • Désertion : Abandon permanent avec intention de ne pas revenir.

Cependant, de nombreux rapports regroupent ces deux catégories sous le terme général de « désertions » ou « abandons », car elles contribuent toutes à la crise de main-d’œuvre. Les chiffres officiels les plus récents (jusqu’à octobre 2025) indiquent un total de 311 327 cas ouverts depuis janvier 2022 : environ 255 000 pour AWOL et 56 200 pour désertion.

Voici un tableau récapitulatif des cas par année, basé sur les données du procureur général ukrainien :

AnnéeAWOL (absences non autorisées)DésertionsTotal par année
20226 6003 40010 000
202317 6007 80025 400
202467 80023 30091 100
2025 (jusqu’à oct.)162 50021 600184 100
Total depuis 2022255 00056 200311 327

En 2025, le nombre de cas a connu une augmentation exponentielle, reflétant une crise croissante de moral et de rétention au sein des forces armées ukrainiennes. Les 10 premiers mois de 2025 ont enregistré 184 100 cas (162 500 AWOL + 21 600 désertions), soit plus de la moitié du total depuis 2022. Le taux mensuel de désertion est désormais énorme : environ 17 000 à 21 000 cas par mois, avec un record en octobre 2025 (21 600 cas, soit un toutes les deux minutes). Si la tendance se maintient, les cas pourraient dépasser 200 000 pour l’année entière, avec des estimations mathématiques suggérant jusqu’à 693 785 désertions en 2026 si rien ne change. Cette évolution est qualifiée de « crise » par des analystes, avec des désertions mensuelles approchant ou dépassant les recrutements (environ 20 000 à 30 000 nouveaux mobilisés par mois).

Un manque critique de soldats dans l’armée de Kiev

il y a un manque critique de soldats dans l’armée ukrainienne, souvent décrit comme une « crise de main-d’œuvre ». L’armée a besoin d’au moins 300 000 recrues supplémentaires pour combler les pertes et renforcer les brigades, dont certaines ne sont qu’à 30 % de leur capacité. Des projections estiment un déficit de 500 000 hommes d’ici 2026. Outre les désertions, les facteurs incluent les pertes au combat (estimées à 300 000-400 000 blessés ou tués), l’exode de 100 000 hommes en âge de combattre vers l’étranger en 2025, et un recrutement insuffisant malgré les mobilisations forcées. Le moral bas et les rotations longues (jusqu’à 2 ans sans repos) aggravent la situation.

La conséquence militaire est irrémédiable à ce jour sur le front de la guerre en Ukraine : les armées de Zelenski, bien que puissamment armées, équipées, renseignées et commandés par l’OTAN, peine désromais à tenir un front stable, qui désormais craque sur plusieurs points simultanéement. Avec des positions vides (jusqu’à 50 % dans certaines unités), et une dépendance accrue aux drones et à l’aide occidentale pour compenser, c’est le recul, parfois dans le désordres sur plusieurs endroits stratégiques du front. Dans le Sud, à Pokrovsk comme à Houlialopole, les armées de la Russie et du Donbass ont percé le dispositif fortifié défensif, et menace désormais de déborder vers le Dniepr. Au nord, l’armée russe a repris l’initiative à Soumy. Au centre, après avoir repris la forêt de Serebienka, l’armée russe et les armées du Donbass perce le saillant de Siversk et sont en passe de reprendre Lyman. Plaçant le dispositif central de l’armée de Zelenski à Kramatorsk/Slaviansk sous forte pression, et dans un risque d’effondrement brutal.

JBC pour www.initiative-communiste.fr

La carte du front en Ukraine par AMK mapping


Stratégie d’attrition, Svechin et la guerre d’Ukraine (Delwin) – par la lettre Vigie

My latest article (in French) has just been published in La Vigie.
Many thanks to General Kempf (@egea_blog) for his trust and kind invitation.

Stratégie d'attrition, Svechin et la guerre d'Ukraine (Delwin) https://t.co/8Hum0vsgPA #Strategy #Doctrine #UkraineWar

— Delwin | Military Theorist (@DelwinStrategy) December 3, 2025

Les critères qui permettent aujourd’hui de définir les situations militaires apparaissent profondément obsolètes, car ils demeurent fondés sur une grille de lecture héritée des guerres asymétriques du XXIe siècle, inadaptée à un conflit d’une telle intensité et d’une telle profondeur systémique. Si la terminologie conserve une valeur descriptive, leur définition ne  rend plus compte de la nature continue de la guerre que nous retrouvons, où les dimensions politiques, économiques et militaires se rejoignent. Le conflit russo-ukrainien oblige à repenser le concept de victoire ou défaite dans le cadre d’une stratégie d’attrition, qui se révèle désormais dans la capacité structurelle à maintenir l’effort politico-militaire dans la durée. Il convient alors de s’abstenir de jugements hâtif sur la résolution de ce conflit, avant la conclusion de la phase en cours.

Le désastre militaire : retour au modèle classique

Revenons aux bases. L’exemple de Dien Bien Phu illustre ce que fut, au sens classique, un désastre militaire : une défaite totale sur les plans tactique et opérationnel entraînant la perte définitive de la capacité stratégique à poursuivre la guerre. Le dispositif français y fut encerclé, anéanti et son effondrement entraîna un basculement politique majeur.

Transposé au conflit russo-ukrainien, le parallèle est instructif. La Russie, après l’échec initial de son opération de renversement politique en 2022, a su redresser la situation en opérant une mutation doctrinale profonde. Elle est passée d’une logique d’opération éclair à une guerre « permanente », selon les principes de Gerasimov, accompagné de Belousov, ministre de la Défense russe et économiste, directement inspirée entre autres des travaux d’Alexandre Svechin, fondée sur l’endurance, la mobilisation graduée des ressources et la poursuite d’objectifs politiques par l’usure prolongée de l’adversaire.

Les désastres militaires, dans ce cadre, ne se mesurent plus seulement par la perte d’une bataille isolée mais par l’incapacité d’un camp à maintenir l’effort global dans les dimensions temporelle, logistique et morale. En définitive, un désastre militaire doit être compris comme une défaite stratégique affectant la capacité d’un camp à poursuivre ses objectifs politiques et militaires.

Ainsi, la déroute ukrainienne de la poche de Sudja en mars 2025, marquée par l’abandon de plus de 300 pièces d’équipement lourd, symptôme d’un épuisement local du dispositif, illustre une rupture de cohésion et l’effondrement des capacités de manœuvre. La situation à Pokrovsk s’en rapproche, tant par l’impact moral de la perte de positions clés que par l’usure des unités. La perte des dernières brigades lourdes et du dernier hub logistique entre Zaporijjia et Kramatorsk, équivalent d’un système artériel vital, compromettent désormais les velléités ukrainiennes de reconquête des territoires occupés, objectif affiché.

De même, l’échec russe devant Kiev a entraîné l’incapacité d’accomplir l’objectif prioritaire de Moscou, à savoir le renversement du régime ukrainien. Inversement, la défaite russe autour de Kharkov en 2022, souvent présentée comme un revers majeur, doit être relativisée : elle a constitué un point de bascule doctrinal, déclenchant la mobilisation partielle et l’adaptation du système militaire russe à une stratégie d’attrition. Par analogie, Dien Bien Phu avait anéanti la capacité française à maintenir son effort en Indochine par l’épuisement irréversible du potentiel national tant militaire que politique.

D’un point de vue stratégique, il serait précipité, voire incorrect, de considérer l’invasion russe de l’Ukraine comme un désastre militaire, tant cette définition doit évoluer avec le changement d’approche que nous observons.

La notion de guerre « permanente »

Il apparaît que la guerre actuelle illustre parfaitement le concept de « guerre permanente » : un état hybride et continu mêlant guerre et paix, où les leviers militaires, politiques, économiques et informationnels s’activent de manière simultanée et prolongée afin d’épuiser l’adversaire.

Citons Svechin dans son ouvrage Stratégie (1927) : « Le fait qu’une guerre d’attrition puisse conduire à la réalisation des buts ultimes les plus décisifs et à l’épuisement complet de l’ennemi ne nous autorise jamais à accepter l’expression “guerre aux gains limités”. En fait, la stratégie de l’attrition, par contraste avec une stratégie de destruction, implique des opérations aux objectifs limités jusqu’au moment de la crise finale, mais les buts de la guerre peuvent être loin d’être modestes. »

Ce passage éclaire directement la stratégie russe en place depuis le pivot de l’hiver 2023 et la reprise en main de l’ensemble des opérations par Gerasimov : Moscou ne recherche pas nécessairement des victoires spectaculaires mais construit une pression militaire, économique et politique continue, calibrée pour rester soutenable dans le temps.

Dans cette logique, les ressources ne sont pas utilisées au maximum mais ajustées à un seuil juste suffisant pour maintenir une pression constante et des «objectifs limités » successifs. Cette approche, à la fois mesurée et implacable, suppose une discipline stratégique complexe : l’effort militaire doit rester proportionné aux capacités économiques et à la stabilité politique, dans une symbiose que Svechin qualifierait d’« art de l’équilibre dynamique ».

L’Ukraine face à l’usure : le diagnostic de Zaluzhny

C’est Valery Zaluzhny, chef d’état-major ukrainien, qui fut le premier à alerter sur cette évolution doctrinale et sur le danger qu’elle représentait. Connaissant Gerasimov et sa pensée, il a compris très tôt que la Russie s’installait dans une logique d’attrition. Dès 2023, Zaluzhny plaidait pour une mobilisation massive, anticipant le déficit d’infanterie, la diminution du moral, les désertions et la destruction progressive de la force blindée.

« Le plus grand risque est que la guerre dure des années et épuise l’État ukrainien »  Valery Zaluzhny, novembre 2023, The Economist

Son diagnostic portait également sur le long terme : une guerre d’endurance face à un ennemi aux ressources supérieures exige une économie de guerre et un renouvellement continu des effectifs, ce que l’Ukraine peine à réaliser faute d’assise démographique et industrielle suffisante. Si l’Ukraine a évité le pire lors de la phase initiale de la guerre en tenant en échec l’armée russe, elle risque toujours son futur en tant que nation à travers un effondrement démographique accéléré et la perte de ressources clefs. Ce constat impose une révision de l’évaluation géostratégique du conflit, bien au-delà des simples variations territoriales.

Repenser l’évaluation du succès géostratégique

L’enjeu, ici, n’est pas tant la surface des territoires tenus que leur valeur stratégique de long-terme. Les zones aujourd’hui sous contrôle russe, hors Crimée, représentent l’équivalent, en superficie, du Benelux, jusqu’à Hambourg en Allemagne : un espace concentrant les principaux ports, nœuds ferroviaires et axes commerciaux d’Europe occidentale. Si la France lançait une hypothétique opération de cette ampleur et s’assurait un tel contrôle d’infrastructures, nul n’y verrait un échec, car le gain serait d’une portée décisive.

Le problème, côté occidental, réside dans la grille de lecture médiatique et politique qui traduit une difficulté à appréhender un conflit pensé dorénavant par ses acteurs dans la durée, et non dans l’immédiateté. Un regard russo-ukrainien, ancré dans la compréhension des objectifs réels de chaque camp, permettrait au contraire de poser un diagnostic froid et de concevoir une doctrine géostratégique pertinente afin d’y faire face. On pourrait même dire, avec le recul, que cela aurait permis d’éviter bien des illusions et d’aligner plus tôt les ambitions politiques, économiques et militaires.

Sur le plan géopolitique, la situation est plus nuancée qu’il n’y paraît. Certes, deux pays ont rejoint l’OTAN, ce qui peut être perçu comme un revers politique pour Moscou. Mais, en contrepartie, la guerre a accéléré la constitution d’un axe eurasiatique sino-russe, renforcé par le mouvement du Sud global, qui remet en cause la prééminence occidentale dans les institutions internationales. Cette recomposition représente une menace d’un tout autre ordre, plus diffuse mais structurelle : un basculement du système international vers un pluralisme stratégique durable.

À l’aune de la prise de contrôle prochaine du Donbass, de la non-entrée de l’Ukraine dans l’OTAN et de son affaiblissement significatif, l’évaluation du succès de la stratégie de Moscou génère un débat passionné dans lequel un seul consensus émerge : le besoin majeur d’adaptation des modèles de pensée géostratégique et économique.

Coût, endurance et réalignement géopolitique

L’un des paradoxes de cette guerre « permanente » tient dans la gestion du coût. La Russie paie un prix réel, humain, économique, diplomatique, mais ce coût demeure intégré dans une planification stratégique où la soutenabilité prime sur la performance immédiate. L’économie russe souffre mais reste fonctionnelle : substitution interne, partenariats asiatiques, résilience financière et mobilisation sélective des ressources industrielles. Pour une guerre d’usure, le maintien de la stabilité macroéconomique constitue en soi une victoire importante.

Enfin, la question du lendemain ukrainien reste ouverte. L’effort de reconstruction nécessaire à tous les niveaux, économique, humain, institutionnel, sera titanesque. Restaurer un État viable sur les décombres d’un pays endetté et démographiquement affaibli exigera des décennies, des capitaux massifs et une volonté politique occidentale dont rien ne garantit aujourd’hui la constance. Il est à craindre que ni l’Union européenne ni le FMI ne disposent des ressources ou du consensus nécessaires pour soutenir durablement cet effort.

Ainsi, le désastre militaire réside moins dans l’impasse opérationnelle sur le terrain, que dans la rupture de la soutenabilité stratégique nécessaire à la poursuite du conflit.

Delwin Strategy est consultant en stratégie et accompagne les directions d’entreprises de secteurs critiques, de l’Asie à l’Europe. Il a été basé en Asie, dans l’ancienne sphère d’influence soviétique, et possède une expérience approfondie des environnements économiques et géopolitiques sensibles.

Bibliographie

(1)     The Kiev Independent, “Ukraine’s ex-top general Zaluzhnyi warns war with Russia could last until 2034” (https://kyivindependent.com/ukraines-ex-top-general-zaluzhnyi-warns-war-with-russia-could-last-until-2034/)

(2)     Time Magazine,  “Inside the Ukrainian Counterstrike That Turned the Tide of the War” (https://time.com/6216213/ukraine-military-valeriy-zaluzhny/)

(3)     The Economist, “Ukraine’s commander-in-chief on the breakthrough he needs to beat Russia” (https://www.economist.com/europe/2023/11/01/ukraines-commander-in-chief-on-the-breakthrough-he-needs-to-beat-russia)

(4)     Alexander Svechin, “Strategy” (1927)

Tags: guerre en UkraineOTANUkraine
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