« Dans l’intérêt de la nation, des consommateurs, de la santé publique et de l’emploi, les militants franchement communistes du PRCF soutiennent des éleveurs de France en lutte » voici la déclaration de soutien publié par la commission luttes du PRCF le 26 aout
Depuis plusieurs jours, les éleveurs de vaches laitières bloquent des équipements de Lactalis, le monopole capitaliste des produits laitiers qui écrase le prix du lait à la production pour gonfler ses marges, l’écart entre le prix du litre acheté et celui du litre vendu ou transformé étant proprement scandaleux.
De manière récurrente, les éleveurs, et plus généralement, les petits et moyens agriculteurs, subissent les diktats commerciaux des industriels de l’agroalimentaire et la rapacité des actionnaires de la grande distribution. Ceux-ci compriment les prix à la production au risque d’étrangler les éleveurs, d’éteindre le « produire en France » agricole et de dévaster l’emploi dans ce secteur sans pour autant que les clients des grandes surfaces trouvent leur compte sur le plan des prix et de la qualité des produits. Comme l’a récemment montré la vente directe de fruits organisée par le MODEF, il est possible, si l’on maîtrise démocratiquement les filières (viande, fruits et légumes, etc., mais le même raisonnement peut être fait sur la pêche, où l’UE et la grande distribution ont ruiné nombre d’artisans) d’abaisser les prix à l’étalage tout en rémunérant décemment les producteurs et leurs salariés : pour cela il faut cesser de soutenir la droite et le PS, qui rampent devant Bruxelles, qui obtempèrent à tous les diktats de Mme Merkel et qui refusent d’affronter les capitalistes de la distribution.
Il faut aussi mettre radicalement en cause l’UE et sa politique. Non seulement la France verse chaque année à l’UE des sommes gigantesques (19 milliards d’€ dont à peine la moitié lui revient sous forme de subventions distribuée, non à Paris sous la pression des paysans, mais à Bruxelles sous celle des groupes financiers), non seulement la Politique agricole commune moribonde a toujours favorisé les subventions aux agrariens, notamment céréaliers, au détriment de l’agriculture paysanne et écologiquement soutenable, mais la définition de l’UE comme « économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée » tire vers le bas les revenus agricoles et les salaires des salariés agricoles de France puisque, en l’absence désormais de toute politique de quotas (= libre-échangisme débridé tel que le souhaitent les gros de la distribution), le produire en France industriel, agricole et halieutique est condamné à mort au détriment de l’emploi et de la santé publique. Et ces dérives mortifères seront décuplées quand, passées les présidentielles, sera mis en place le Grand Marché Transatlantique exigé par Washington.
C’est pourquoi le PRCF, héritier des grandes luttes menées en commun par les ouvriers et les paysans lors du Front populaire et lors des grandes réformes de la Libération,
- Exige la nationalisation démocratique, sans indemnités pour les gros actionnaires, de Lactalis et de la grande distribution avec mise en place d’une gestion démocratique quadripartite associant l’Etat, les paysans, les consommateurs et les salariés de la filière ; exige la nationalisation des banques, pour qu’elles soient gérées démocratiquement avec le souci majeur de l’emploi, de la santé publique, de la défense de l’environnement, du bien-être animal et du pouvoir d’achat des paysans, salariés et consommateurs ;
- Appelle les petits et moyens éleveurs à s’affranchir de l’illusion européenne : encensés par la FNSEA, l’UE et l’euro sont conçus de A à Z pour les « gros », contre les « petits » et les « moyens ». La France doit revenir à une politique agricole nationale visant à assurer sa souveraineté alimentaire, à développer des productions locales socialement, sanitairement et écologiquement soutenables. C’est nécessaire pour développer l’emploi agricole, industriel et artisanal dans le respect de l’environnement, des conditions de travail et de la préservation des territoires ; il faut sortir par la voie progressiste de l’euro et de l’UE et dans l’immédiat, soutenir l’appel-pétition du PRCF pour un référendum français sur la sortie de l’UE, pour un « Frexit » progressiste !
Il faut mettre radicalement en cause la direction de la FNSEA, entièrement dévouée aux capitalistes de l’agriculture, qui défend l’UE et l’euro et qui, loin de combattre l’exploitation capitaliste des ouvriers et des paysans, passe son temps à les opposer en attisant la haine anti-CGT.
Plus que jamais, paysans, ouvriers, consommateurs, ensemble contre le grand capital, ses partis et son UE de malheur, pour une République sociale, souveraine et fraternelle !
Pour le PRCF, Georges Gastaud, secrétaire national, Jo Hernandez, responsable Luttes, Pierre Pranchère, vice-président du PRCF, ancien député communiste, ancien paysan.
Déclaration de la commission Luttes du Pôle de Renaissance Communiste en France, 26 août 2016
Vous avez raison il faut nationaliser lactalis et la grande distribution si on veut réguler les prix agricoles, mais aussi les grandes fermes afin d’avoir des exploitations qui ne dépassent les 70 hectares et revenir à une agriculture de développement durable.