hier le 14 juin 2014 se tenait à Lens une nouvelle conférence de l’université populaire Ch’ti Guevara:
Pour détruire la conscience de classe des salariés, criminaliser les révolutions passées et à venir, anéantir le patriotisme républicain, faire place nette à l’Empire euro-atlantique du capital, tout est fait pour détruire les repères historiques de notre peuple et pour désorienter la jeune génération. La jeunesse est particulièrement ciblée avec des programmes d’histoire lourdement idéologiques.
Mais des intellectuels fidèles aux exigences scientifiques et aux valeurs civiques et laïques résistent.
L’Université Ch’ti Guevara vous invite à débattre avec deux historiens prestigieux qui viennent de publier des ouvrages importants :
- ANNIE LACROIX-RIZ, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’Université Paris-VII, vient de publier « Aux origines du carcan européen », Delga/Temps des cerises (site et commande ICI)
- STEPHANE SIROT, professeur d’histoire sociale à l’Université de Cergy-Pontoise et d’histoire du syndicalisme à l’I.E.P. de Paris, publie au Bord de l’eau « 1884 : des syndicats pour la République » ; il traitera de l’évolution du syndicalisme de cette époque à nos jours.(commande ICI)
Rencontre animée par Jean-François Dejours et par Georges Gastaud, professeurs de philosophie lensois.
Cette conférence à donné lieu à un article dans le principal quotidien régional du Nord Pas de Calais, la Voix du Nord :
L’université populaire Ch’ti Guevara organisait ce samedi, salle Paul-Sion, un échange autour du thème «L’histoire contemporaine en résistance».
– Georges Gastaud, quelle est la résistance évoquée là ?
« On assiste aujourd’hui à une manipulation de ce qu’a été l’Histoire pour justifier les intérêts politiques actuels. Nous l’avons vu à l’occasion des commémorations du Débarquement, que De Gaulle lui-même, d’ailleurs, n’a jamais célébré. C’est aussi le cas de la construction de l’Europe, qui est en fait une construction américaine dans l’intérêt du monopole capitaliste. »
– Vous jugez le discours actuel formaté et défendez une autre idée de l’Histoire ?
« L’Histoire, la vraie, indique le sens des choses et éclaire le présent. Les historiens doivent entrer en résistance pour que les gens sachent réellement ce qu’a été leur passé. »
– Vous évoquez là, aussi, l’héritage communiste ?
« Revenons au Débarquement de juin 1944 que je trouve normal de commémorer. Mais la fin de la guerre, c’est la bataille de Stalingrad. Les Russes ont pris Berlin seuls. L’Union soviétique a payé le prix le plus cher pour battre Hitler. On n’en parle pas. Le PCF, les syndicats ont toujours été montrés du doigt quoiqu’on fasse. Tout ce qui est rouge est criminel, ce qui est bien est américain. »
– Une réflexion alternative, contre le politiquement correct, c’est donc tout l’enjeu des rendez-vous proposés par l’université populaire ?
« Nous défendons les lumières dans la tradition de l’université populaire d’avant-guerre. Il s’agit d’apporter un éclairage menacé par la pensée unique néo-libérale. Et l’université populaire est ouverte à tous. »
Étaient invités hier deux auteurs : Annie Lacroix-Riz (professeur émérite à l’université Paris VII) et Stéphane Sirot (professeur spécialiste de l’Histoire du syndicalisme).
PROPOS RECUEILLIS PAR NICOLAS CHAUTY