initiative-communiste.fr relaie le communiqué publié par les Russophones de France dont plusieurs analyses recoupent les nôtres.
Quelques réserves cependant :
a) En Flandre belge, des mesures de plus en plus brutalement discriminatoires contre le français et les francophones sont adoptées et mises en pratique par les autorités de la droite indépendantiste sans que cela émeuve le moins du monde… Bruxelles ;
b) Il n’est pas vrai que l’UE ait, en pratique, une ligne de respect égal pour toutes les langues : en réalité, la Commission de Bruxelles, poussée par le syndicat patronal Business-Europe, fait tout pour favoriser outrageusement l’anglais comme langue officieuse – en attendant pire – de l’Union ;
c) Le PRCF s’oppose à la Charte européenne des langues minoritaires et régionales et appelle à signer la pétition lancée sur internet par l’association Courriel et d’autres associations de défense de la langue française. Car cette charte n’apportera rien d’autre qu’un désétablissement du français en tant que langue nationale commune, elle ouvrira encore plus la brèche pour le tout-anglais et elle aidera à ethniciser, COMME EN UKRAINE, le territoire national.
d) Pour le PRCF le pouvoir putschiste de Kiev n’est pas « révolutionnaire » mais contre-révolutionnaire et émeutier.
Ce n’est donc pas en contradiction avec ses principes véritables, mais en les appliquant cyniquement à l’Ukraine pour déstabiliser, diviser et annexer ce pays en isolant la Russie que l’UE appuie l’actuel pouvoir factieux et néo-nazi à Kiev. L’UE n’est pas une solution pour l’Ukraine, avec l’OTAN et les néo-nazis admirateurs de Bandera, elle est son principal problème du moment !
Communiqué de L’Union des Russophones de France
L’Union des Russophones de France déplore le motif linguistique du conflit en Ukraine
L’Union des russophones de France est attristée par le conflit mettant aux prises russophones ukrainiens et russes en Ukraine et déplore particulièrement le motif linguistique du conflit, alors que le pays connait déjà une masse d’autres problèmes économiques, sociaux et politiques, autrement importants.
Tous les Ukrainiens, ou presque, sont russophones, à ne pas confondre avec les populations russes qui vivent en Ukraine depuis des siècles aussi. Un russophone connait le russe en plus et parallèlement à sa langue, comme souvent les francophones parlent également d’autres langues.
L’une des premières décisions du nouveau pouvoir de Kiev, à la légitimité contestée dans une grande partie du pays, en raison du recours à la force en violation de l’accord conclu la veille avec la caution de trois ministres de l’Union européenne et la présence d’un médiateur russe, a été l’interdiction du russe dans les régions où cette langue est maternelle. Imagine-t-on Ottawa interdire le français au Québec ? Bruxelles le flamand ? Ou Berne le français ou l’italien ?
Une telle décision est non seulement provocatrice et stupide et on voit les réactions qu’elle a suscitées en Crimée et dans d’autres régions de langue russe. Elle est aussi en complète contradiction avec les principes de l’Union européenne sur le respect des langues régionales et le droit des citoyens à utiliser leur langue y compris dans leur rapport avec l’administration. Car l’interdiction du russe en Ukraine, au-delà de l’atteinte à une liberté fondamentale, a des conséquences : on ne peut évidemment pas empêcher les gens de parler leur langue dans leur cuisine mais l’interdiction empêche de comprendre les actes de justice, les règlements administratifs, les dispositions sociales et même les notices des médicaments, ce qui dans le passé a causé des décès, lorsque les autorités oranges avaient déjà pris des mesures contre la langue russe. L’intention annoncée de brouiller toutes télévisions en russe sont aussi une atteinte à la liberté d’information.
L’Union des russophones de France se réjouit que des voix se soient trouvées à Lvov (Lviv), centre des ukrainophones, pour protester contre la mesure du pouvoir révolutionnaire en proclamant que « nous avons besoin du russe ». Et en effet, c’est grâce au russe que nous pouvons être en contact avec les Ukrainiens aujourd’hui, quel que soit leur camp ou leur opinion. Il en est de même avec tous les russophones du monde.
L’Union des russophones de France déplore en revanche, la complaisance des autorités françaises et de l’Union européenne à l’égard de cette mesure du pouvoir révolutionnaire de Kiev qui constitue une violation directe et caractérisée des principes même de l’Union européenne et, au-delà, de toute l’Europe.
Union des Russophones de France (URF)
Adresse de contact : Irina Krivova, présidente du directoire – www.russophonie.org