Sommé de décerner au Faucon Trump le Prix Nobel de la paix (c’est bien la moindre des choses!), le jury norvégien « indépendant » habilité à décerner cette distinction était en fâcheuse posture:
SOIT, faisant preuve de cran et d’honneur, il envoyait promener l’enfant gâté, milliardaire et capricieux qui tyrannise les USA et il lui rappelait dans la foulée
– que nul jusqu’ici n’a jamais osé réclamer le prix Nobel: un prix, même aussi dévalué que le Nobel de la paix, ça se mérite, ça ne se demande pas à cor et à cris !
– que les jurés norvégiens n’ont que faire des menaces de l’Oncle Sam (« les USA prendraient comme une offense la non-attribution du Prix à leur président » avait osé claironné le secrétaire d’Etat Rubio, un anticastriste enragé!)
– que Trump, dont l’US Navy provoque journellement Pékin en Mer de Chine, qui surarme le régime bandériste de Kiev, qui veut annexer le Canada, Panama et le Groenland, qui accable le monde de droits de douane exorbitants, qui a fourni à Netanyahou les moyens de son génocide, qui a bombardé l’Iran sans même lui déclarer la guerre, qui a permis à Israël d’agresser dernièrement Gaza, la Cisjordanie, le Liban, la Syrie, l’Irak, le Yémen, le Qatar et l’Iran, et qui a aidé les héros de « Tsahal » à assassiner bravement des négociateurs palestiniens, qui vient de confier des armes nucléaires à Séoul pour bombarder la Corée du Nord, qui tente aussi depuis 10 ans d’affamer Cuba pour y renverser le régime socialiste, bref, le Super-Parrain mondial qui, rivalisant en cela avec Biden et Macron, prépare une troisième guerre mondiale pour maintenir l’hégémonie US, est bien le dernier à mériter un Prix censément dévolu aux militants de la fraternité humaine…
SOIT, renonçant à toute apparence de dignité, le jury norvégien se roulait par terre de frousse, obtempérait aux sommations de l’Empire et attribuait à l’irascible Palmipède texan le prix qu’il convoitait pour fêter Hallowyn; et dans ce cas, la Norvège devenait la risée du monde et les jurés Nobel n’osaient même plus croiser le regard de leurs propres enfants!
Eh bien les jurés norvégiens ont fait preuve d’inventivité et ont trouvé une tierce solution encore plus veule que les deux autres: ils ont décerné le prix à une opposante vénézuélienne d’extrême droite qui n’a cessé de déstabiliser son pays, d’y exciter la bourgeoisie à déclencher la guerre civile, d’inviter l’Empire à renverser Maduro, ce successeur de Chavez et grand ami de Cuba dont le « tort » est d’avoir nationalisé le pétrole pour combattre la pauvreté dans son pays….
Notons en outre que Machado n’a jamais levé un doigt pour la paix mondiale dont la mention ne figure jamais dans ses discours violents. Mais en lui attribuant le prix à elle, et non à Trump, les jurés norvégiens ont FEINT de résister au Roi Trump (« s’il vous plait, Boss, ne réclamez plus le Prix et on vous promet que vous l’aurez l’an prochain! ») tout en lui apportant la caution de la Vieille Europe pour, très pacifiquement c’est sûr… ENVAHIR LE VENEZUELA ! C’est un peu comme si vous feigniez de refuser le cadeau immérité qu’il réclame à votre fils ainé violent et capricieux mais que, pour l’empêcher de dévaster l’appartement, vous colliez intrépidement sous ses yeux une bonne raclée à sa petite soeur qui, elle, n’a rien fait de mal… et que le jeune monstre venait justement d’agresser…
Notons que l’attribution du Prix à Machado a eu lieu alors que le jury Nobel savait parfaitement que Trump venait de réunir une armada navale pour menacer Caracas (et La Havane!) et qu’il venait en outre de faire bombarder de modestes embarcations vénézuéliennes civiles par les héros intrépides de l’US Navy !
Du reste, sitôt connue la décision d’Oslo, Trump a donné le feu vert à la CIA pour déstabiliser le Venezuela, tenter d’y assassiner le président élu, préparer une frappe « de décapitation » sur Caracas, et se préparer à envahir « pacifiquement » ce pays censément souverain.
Bref, le jury du Nobel, et derrière lui la lie médiatique française qui excite notre pays à combattre la Chine et la Russie, ont battu les records mondiaux de veulerie. Car à défaut d’offrir tout de suite son hochet norvégien au milliardaire tyrannique, Oslo lui a donné la bénédiction de l’Europe « humaniste » pour envahir un pays du Sud qui veut seulement choisir lui-même ses orientations sociales ! Qui dit mieux en matière de lâcheté? Pulvérisés aussi les records d’antiphrase orwellienne (« la guerre c’est la paix », « la démocratie c’est renverser le président élu », comme ce fut du reste fait en Ukraine en 2014, etc.).
Conclusion : « Quand les bornes sont franchies, il n’y a plus de limites » écrivait jadis un auteur comique français nommé Christophe. En langage macroniste et cornu, cela devient: « il n’y a plus de ligne rouge, en avant vers la guerre continentale! ».
Quant au despote texan, comment ne pas penser à son sujet à la phrase-culte des Tontons Flingueurs: « les cons (et les sales bien plus encore!), ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît »!