En Autriche, dix enfants et professeurs d’un établissement scolaire viennent d’être assassinés à l’arme à feu par un ancien élève de l’école venu vider un chargeur. L’agresseur s’est ensuite donné la mort…
En France, un ado de 14 ans qui transportait un couteau dans son cartable vient, de manière imprévisible, de poignarder à mort une surveillante maman d’un jeune enfant.
Immédiatement, la droite et le gouvernement Bayrou se sont répandus en propos convenus ultra-répressifs et ont annoncé de nouveaux moyens policiers à l’entrée des établissements… comme si le meurtre de Nogent n’avait pas eu lieu au moment même où la police nationale fouillait les sacs à l’entrée du collège!
Les mêmes politiciens réactionnaires qui sont au pouvoir depuis des décennies ne s’interrogent évidemment pas sur les politiques euro-austéritaires qui, depuis quatre décennies au moins, ont méthodiquement détruit le vivre ensemble dans notre pays en bousillant les services publics, en ghettoisant les quartiers pauvres, en délocalisant massivement nos industries, en saccageant la protection sociale, en aggravant les inégalités et les discrimination. Et aussi en criminalisant les idéaux de solidarité portés par le mouvement ouvrier inlassablement dénigré, persécuté et ridiculisé par la doxa néolibérale.
Aucune interrogation non plus de la part de Bayrou et Cie sur ce monde totalement pourri dominé par le grand capital qui, toute la journée, promeut sur les écrans le fric facile, l’ultra-violence made in America, les guerres à répétition provoquées par l’Oncle Sam, que ce soit par Netanyahou ou par régime ukrainien pronazi interposé.
Avec sans cesse au-dessus de nos tête la menace ressassée d’un « conflit global de haute intensité » portée par l’ « économie de guerre » chère à Macron, Merz, Starmer et Trump. Pas d’argent pour les salaires, pour les services publics, pour les retraites, pour les indemnités chômage, mais 800 milliards d’euros trouvés du jour au lendemain par Ursula von der Leyen afin de planifier une guerre possiblement mondiale avec la Russie, et pourquoi pas, comme l’a cyniquement annoncé la cheffe de la (NON-)diplomatie européenne Kaja Kallas, avec la Chine populaire…
Enfin, n’oublions pas que, en permanence, par le cinéma, les médias, les chansons, le tout-globish aliénant imposée au monde entier, les « standards » de vie, l’anti-modèle américain est sans cesse promu et matraqué à la jeune génération invitée à penser, à parler, à chanter, à agir « américain » à toute heure de la journée: or c’est en Amérique qu’ont lieu chaque année les tueries de masse dans les écoles, les églises, les universités, et cela depuis de longues années. Avec en prime un Trump qui s’est fait élire en promettant aux Américains se prenant pour des shérifs qu’ils pourront continuer, sans restriction, d’acheter autant d’armes létales qu’ils voudront.
Comment voulons-nous qu’avec de tels « modèles », une telle manière de structurer leur imaginaire du berceau au tombeau, les jeunes Européens ne finissent pas par développer, notamment ceux d’entre eux qui sont les plus paumés, une mentalité de loup solidaire, si ce n’est de justicier exterminateur ?
Et l’on se prend à rêver de cette « horrible » URSS, de cette « affreuse » RDA, de cette petite Cuba assiégée par Trump mais toujours digne où chaque enfant est soigné et scolarisé malgré les graves pénuries. Bref d’un monde socialiste où, certes, on ne possède pas le dernier gadget à la mode, mais où chaque parent d’élève et chaque conjoint d’enseignant est assuré que ses proches ne risquent pas leur peau en prenant le chemin de l’école…
Vite, vite, en finir avec le capitalisme qui sue l’exterminisme. Vite, vite relancer partout la bataille idéologique pour le socialisme et les luttes solidaires de la classe ouvrière. Et combien ce serait plus efficace que de mettre un flic derrière chaque enfant, qui plus est au nom de… la liberté!