Dans un discours prononcé à Berlin en 1991, James Baker, le secrétaire d’Etat de Bush Senior, l’homme qui, aidé d’Eltsine et Gorbatchov venait de jeter bas la RDA et l’Union soviétique, déclarait cyniquement: « Nous ramènerons l’Irak à l’âge de pierre!« .
Mission accomplie depuis lors au prix de la vie de millions d’enfants irakiens et en détruisant les sites archéologiques sans prix de l’antique Mésopotamie, le pays entre deux fleuves qui enfanta l’écriture et les premières cités de l’histoire.
Depuis cette époque, l’hégémonisme euro-américain et ses vassaux européens, impérialisme allemand sourdement revanchard en tête, ont complété ce tableau de chasse terriblement régressif.
Souvenons-nous de la manière dont la Grèce, mère des arts, des sciences, de la philosophie et de l’idée même de citoyenneté, a été torchée comme une serpillère par la Troïka, BCE, Commission européenne et FMI.
Faut-il évoquer le Liban, cette antique Phénicie d’où nous vient l’alphabet, qu’à diverses reprises l’armée d’Israël soutenue par les porte-avions étatsuniens et par les accords préférentiels avec l’UE, a envahi et dévasté sans pitié? Ne parlons pas des terres palestiniennes inlassablement ravagées par les Netanyahou de toutes époques, ni de Damas, la plus vieille ville du monde, qu’ont inlassablement pilonnée les alliés de Washington et de Paris et qui est présentement livrée aux amis fanatiques de Macron et de Trump. Dans le même temps, les magnifiques sculptures bouddhistes d’Afghanistan achèvent de disparaître sous les canonnades des talibans, mis en place par les cow-boys étatsuniens: tout n’a-t-il pas toujours été d’avance permis pour abattre les communistes et l’Union soviétique?
Et surtout, puisque nous vivons dans l’Hexagone, observons comment l’hégémonisme euro-atlantique dont le pouvoir macroniste n’est qu’un sous-traitant détruit méthodiquement le pays de Descartes et des Lumières, de 89 et de la Commune, du Front populaire et du CNR en arasant méthodiquement le produire en France industriel et agricole, les services publics et la protection sociale, la Recherche publique et l’Education nationale. Et jusqu’à la langue de Molière et d’Hugo chaque jour un peu plus sacrifiée et humiliée sur l’autel du tout-anglais des traités transatlantiques…
C’est désormais contre les Lumières en général que s’acharne l’hégémonisme US prenant la hideuse figure ouvertement obscurantiste du trumpisme. Ne tombons pas pour autant dans le panneau des adversaires capitalistes de Trump, ces pseudo « démocrates » qui, eux aussi, depuis des décennies, se sont acharnés par d’autres voies sur les sources vives de la culture universelle, inséparable des luttes populaires pour l’émancipation.
Décidément, ce n’est pas seulement sur le plan environnemental et militaire que le capitalisme impérialiste « moderne » affirme de plus en plus sa nature fascisante et exterministe de « réaction sur toute la ligne » (Lénine). La Bête immonde grignote à nouveau le monde en attendant de le dévaster plus globalement et plus frontalement.
Hommes et femmes veillez! Et n’omettez pas de frapper fort, non seulement la Bête de l’exterminisme, du fascisme et de l’obscurantisme, mais le hideux « ventre fécond » lui-même qui lui redonne périodiquement vie : l’exploitation capitaliste.