Enfin le jugement vient d’être prononcé après douze années de péripéties judiciaires (un jeune en colère renversant une poubelle durant une manif n’attend pas si longtemps pour finir au trou: les « flagrants délits » ne sont pas faits pour les chiens…): déjà condamné pour les pitoyables affaires Bygmalion et BIsmuth, le multi-délinquant Sarkozy, l’homme qui prétendait jadis « balayer les racailles » et dont le parti (les LR de Retailleau et Wauquiez) ose encore s’afficher comme « le parti des honnêtes gens » vient d’écoper, avec effet immédiat (comme la première Marine Le Pen venue!), de plusieurs années de prison pour association de malfaiteurs visant à une entreprise de corruption par un Etat étranger…
Avant d’approfondir la réflexion sur ce que signifie pour la grande bourgeoisie hexagonale en général, et pour les dirigeants LR en particulier, la sentence qui vient tardivement de frapper Sarko, rappelons deux faits qui ne sont pas mineurs et que taisent pieusement les médias d’Etat et la presse-Bolloré/Bernard Arnaud:
* le candidat LR aux présidentielles 2017, François Fillon, a dû lui-même stopper sa carrière (de casseur de l’école publique et des retraites solidaires) pour emploi fictif et détournement d’argent public (affaire dite « Pénélope », mais n’est pas Ulysse qui veut)
* les soupçons pesant sur Sarkozy, Guéant et autre Hortefeu, eux aussi condamnés à de la prison ferme, pèsent sur une tricherie géante à propos de la présidentielle: c’est-à-dire sur un viol majeur de cette « souveraineté populaire » qui forme censément le socle de notre belle démocratie.
Mais surtout, le candidat Sarkozy qui est présentement convaincu d’avoir quémandé l’or libyen pour gagner la présidentielle, n’est autre que le chef de l’Etat qui, en 2011, brillamment conseillé par BHL, et applaudi par une bonne partie de la « gauche » française, a bombardé l’Etat libyen souverain et a pour le moins couvert l’assassinat du leader libyen (Aurait-on craint de l’arrêter et de le traduire, comme feu Milosevic, devant un Tribunal où il aurait pu révéler certains « détails »?), livrant ainsi le peuple libyen à 14 années de chaos sanglant… Avec, à la clé, la tromperie des « Printemps » arabes, la déstabilisation de la Syrie, le chaos géopolitique au Proche-Orient et au Sahel, l’émergence de Daesh… et les millions de malheureux Africains fuyant la guerre civile pour venir périr en masse en Méditerranée!
Joli bilan, vraiment, MM. les dirigeants « Républicains » (aussi « républicains » du reste, que les « socialistes » sont socialistes!) que ce soit à l’international ou ur le plan national où la Cinquième Irrépublique n’en finit pas, sous la férule de ses maîtres du MEDEF, de l’UE et de l’OTAN, de pourrir sur pieds en entraînant la France dans le gouffre.
Plus globalement, la nouvelle condamnation de l’histrion antisocial et antinational (« Sarko l’Américain » disait-on à l’époque!) Sarkozy, montre la déliquescence d’un régime qui ne se survit depuis quarante ans qu’en violant la volonté populaire (le Non français à la Constitution européenne, par ex.), qu’en éborgnant les Gilets jaunes par dizaines, qu’en excitant à la croisade russophobe continentale, qu’en accélérant la dissolution de la France dans l’UE atlantique et qu’en fascisant le pays à triple tour: combien de lois liberticides déjà, ont-elle été adoptées sous Sarko, Valls, Castaner, Darmanin et maintenant, Retailleau?
Chaque classe sociale a les « héros » qu’elle mérite. Laissons les beaux quartiers s’identifier à plaisir aux Sarko, Fillon et Consorts au risque de sombrer avec eux le moment venu (et ce moment vient!).
Quant à nous, France des travailleurs qui répondons toujours des noms de Jaurès, Louise Michel, Robespierre et Croizat, c’est en Léon Landini, le glorieux FTP-MOI et président du PRCF récemment décédé, c’est en Pierre Pranchère, en Marcel Germini, en Hermine Pulvermacher, en Simone Vachon, en Henriette Dubois, en Geo Hage, en Jeanne Colette, en Maria Delvaux et en tous autres anciens Résistants et intègres défenseurs de la paix mondiale, de la patrie renaissante et du monde du travail que nous nous retrouvons fièrement. Et c’est à leur suite que, contre tous les Sarko passés et à venir, nous tenons fermement en main le fil indissociablement rouge et tricolore du combat toujours recommencé pour ce que nos anciens appelaient une « France libre, forte et heureuse ».
Georges Gastaud, fils de Résistant gaulliste, militant de la Renaissance communiste