Escalade vers la guerre américaine contre le Venezuela : le 16 décembre 2025, le président des États-Unis Donald Trump a annoncé sur ses réseaux sociaux et dans une déclaration publique l’instauration d’un « blocus total et complet » visant les pétroliers entrant ou quittant le Venezuela. Il s’agit d’empêcher Caracas de faire le commerce de sa principale ressource, le pétrole dont il possède les premières réserves mondiales, en interdisant l’accès aux navires que Washington s’arroge le droit de « sanctionner », en dehors de tous principes du droit international, du commerce ou maritime. Le tyran de la maison blanche, dans une propagande délirante, prend prétexte – à la manière de son prédécesseur Bush accusant Bagdad de détenir des armes de destruction massive ce que le monde savait totalement faux pour s’emparer du pétrole irakien à l’issue d’une terrible guerre du Golfe – d’accusation bidon ciblant le président vénézuélien Nicolás Maduro de financer « le terrorisme, le trafic de drogues, la traite et l’enlèvement ». Il a présenté cette mesure comme une escalade de la pression américaine sur Caracas et a fait état d’un important déploiement de la marine de guerre américaine autour du pays.
La décision intervient peu après la saisie par des forces américaines, le 10 décembre, du supertanker Skipper — parti du port vénézuélien de José avec près de 1,8 million de barils — et signalé ensuite en route vers Houston sous escorte américaine. Les autorités américaines disent s’être appuyées sur des mandats et sur des listes de navires sanctionnés par le Trésor ; Caracas a dénoncé, de même que Cuba le client qui a un besoin vital de ce pétrole, l’opération comme un acte de « piraterie maritime ».
l’Amérique latine menacée par l’agression de Trump contre le Venezuela et Cuba dénonce la violence san foi ni loi de l’impérialisme américain
En Amérique latine, plusieurs chefs d’État ont fait entendre de très fortes protestations, dénonçant ce blocus et cette violente escalade dans la guerre économique et militaire qui frappe de façon dangereuse et injuste le peuple vénézuélien et les peuples du monde entier. la présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, a exigé l’intervention de l’ONU pour éviter une escalade et a rejeté toute option militaire. Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a fait part de sa « grande préoccupation » face au renforcement militaire américain dans les Caraïbes et a déclaré privilégier la paix régionale. Le président colombien Gustavo Petro a dénoncé ce qu’il a qualifié d’atteinte à la souveraineté et — dans les semaines précédentes — avait déjà annoncé la suspension d’une partie de la coopération de renseignement avec les États-Unis en réaction aux frappes sur des embarcations suspectées de trafic.

Cuba a condamné de façon extrémement claires les agissements de Washington et de ses soutiens
Au plan multilatéral et global, des organismes et puissances étrangères ont exprimé leurs réserves. Les experts de l’ONU font part de leur « forte inquiétude » devant l’escalade et ont appelé au respect du droit international et à la prévention de la violence.
La Russie, via des échanges téléphoniques entre Vladimir Poutine et Nicolás Maduro, a réaffirmé son soutien à Caracas et a dénoncé les pressions extérieures. La Chine a, via son ministère des Affaires étrangères, condamné ce qu’elle estime être du « chantage unilatéral » et a exprimé son opposition à toute action menaçant la souveraineté vénézuélienne. L’Iran a qualifié la saisie du pétrolier et le blocus annoncé de « piraterie d’État » et condamné l’intervention.
A l’inverse de façon hypocrite, l’Union Européenne tout en plaidant pour la désescalade et affichant en complet décalage avec ses actes sa préoccupation pour le respect du droit international a annoncé de nouvelles mesures frappant… le gouvernement vénézuélien, soutenant et participant ainsi à l’agression contre le Venezuela souverain et libre. De fait, l’UE est l’un des chefs de file des campagnes de déstabilisation putschistes qui ont ensanglanté ces dernières années le Venezuela à l’issue de chacune des élections qui ont vu la défaite très nette des forces d’ultra droite, soutenu de Bruxelles à Oslo. Faut il rappeler ainsi que les élites européennes viennent ainsi toute honte bue, d’adresser le prix Nobel de la paix à une extrémiste vénézuélienne, Machado, dont l’action principale pour la paix aura été d’appeler Washington à attaquer militairement son pays pour en renverser le gouvernement et écraser dans le sang la majorité de la population qui le soutien.
Escalade militaire et dans la guerre économique : le pillage de Citgo
Sur le plan militaire, Washington a massé depuis plusieurs mois une force importante dans la zone caraïbe — porte-avions, destroyers, groupes amphibies, drones et milliers de marins et marines — officiellement présentés par le Pentagone comme destinés à lutter contre le narcotrafic, mais qui constituent de fait une pression militaire significative autour du Venezuela. Des cartes et analyses récentes estiment que des milliers de soldats et marins américains sont aujourd’hui déployés sur une série de navires opérant dans le bassin caraïbe : il s’agit d’assembler une force d’agression contre le Venezuela, afin de lui interdire de protéger son approvisionnement maritime, essentiellement au fonctionnement économique du pays.
Un autre focal point majeur de la crise est le pillage des usines et raffineries pétrolières vénézuéliennes sur le sol américain. Les États-Unis a prononcé la spoliation et la mise en vente forcée de Citgo Petroleum Corporation, la filiale américaine de PDVSA l’entreprise publique pétrolière américaine, qui possède l’un des plus vastes réseaux de raffinage et de distribution de carburants du pays. Cette société, valorisée à plusieurs milliards de dollars et essentielle au raffinage du pétrole lourd vénézuélien, était au cœur d’un long contentieux politique, instrumentalisant l’endettement de la compagnie. En septembre-octobre 2025, un tribunal fédéral du Delaware a autorisé la vente aux enchères de Citgo et de ses actifs, y compris trois grandes raffineries américaines, afin de satisfaire des créances impayées, opération que Caracas qualifie de « vente forcée » à prix bradé et de violation des droits des Vénézuéliens. Caracas a dénoncé cette décision comme une « expropriation illégale de ses biens à l’étranger », aggravant les tensions entre Washington et plusieurs capitales étrangères préoccupées par l’État de droit et le respect des investissements souverains.
En toile de fond reste la question juridique et humanitaire : un blocus et des saisies en haute mer soulèvent des interrogations sur la légalité au regard du droit international, tandis que toute prolongation des mesures risque d’aggraver les pénuries et la précarité dans un pays déjà fragilisé. Les prochains jours seront déterminants pour savoir si les pressions populaires à construire pour permettre aux forces progressistes et anti impérialistes de la diplomatie internationale de réussir à contenir une crise qui tend au plus hauts les relations entre Washington et plusieurs capitales du monde.
JBC pour www.initiative-communiste.fr





