Commémoration du génocide de 1965-66 en Indonésie : « Construisons des monuments à la mémoire des victimes des crimes de l’anticommunisme » (PRCF)

2025-1965, cela fait 60 ans désormais que les victimes du génocide anticommuniste en Indonésie – des massacres de 1965 à1967 qui ont tué 3 millions de camarades indonésien, aux millions d’embastillés et de déportés, aux familles persécutés durant des décennies et jusqu’à maintenant – et avec elle l’ensemble du peuple indonésien demandent justice. Un crime de l’anticommunisme qui démontre à lui seul que le capitalisme porte le fascisme et ses crimes contre l’Humanité, en un mot l’exterminisme, comme la nuée porte l’orage. Une démonstration de ce que, communiste ou nom, un humain soucieux de liberté, d’avenir, ne peut avoir d’autre devoir que de dénoncer et combattre les crimes de l’anticommunisme, et avec eux ceux de la criminalisation du communisme. En dressant ainsi le front commun et unis du front antifasciste. Au moment où à Saint Raphael, la coalition de la droite et de l’extrême droite démontent les monuments aux résistants communistes de la ville pour y établir un monument révisionniste criminalisant le communisme, le PRCF ce 6 et 7 septembre 2025 se félicite et s’honore de soutenir la commémoration du 60e anniversaire du génocide anticommuniste en en Indonésie, organisée par Réseau Indonésie et les Cahiers d’Histoire. Voici la prise de parole adressée et prononcée par Yannick, intervenant au nom du PRCF.

A lire :

• 6 septembre : Dénoncer les crimes de l’anticommunisme, commémorer le 60e anniversaire du génocide de 1965-66 en Indonésie

Retrouvez le dossier spécial Indonésie et génocide anticommuniste de 1965-66 en Indonésie d’Initiative Communiste, des dizaines d’articles en libre diffusion

Discours – 60e anniversaire de la commémoration du génocide en Indonésie : Construisons des monuments à la mémoire des victimes des crimes de l’anticommunisme

Au nom du Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF)

Camarades, amies et amis,

Il y a 60 ans, en 1965, l’Indonésie fut frappée par l’un des plus grands crimes de masse de l’anticommunisme au XXe siècle.
Des millions de communistes, de syndicalistes, de paysans, d’intellectuels, d’artistes, d’hommes et de femmes du peuple furent massacrés par le régime militaire du sanguinaire général Suharto.
Derrière ce bain de sang, ces camps de déportations, se tenait l’impérialisme américain et ses alliés, soucieux d’étouffer le formidable essor du Parti Communiste Indonésien – le PKI, alors troisième parti communiste du monde, enraciné dans les masses et porteur d’un immense espoir d’émancipation, PKI qui était le pilier principal de l’indépendance de l’Indonésie. Nationalisation des ressources, industrialisation, réforme agraire d’une part, indépendance et souveraineté nationale repoussant à travers la Konfrontasi l’impérialisme tout en unifiant la Nation indonésiene d’autre part, en sachant faire front avec les forces progressistes de la toute jeune république, les communistes indonésiens ouvrent alors une dynamique de masse, révolutionnaire, qui met à mal la mise en coupe réglée de ce pays très riche et l’emprise de l’impérialisme américaine sur l’Indo Pacifique, mis en recul, par les communistes appuyé par l’URSS, par ailleurs au Vietnam. Appuyée par les communistes, l’Indonésie de Sukarno, lance avec Che Guevera le coup de tonnerre géopolitique à Bandung du mouvement des non alignés.

Ce génocide anticommuniste, préparé et encouragé par la CIA, appuyé sur les éléments pro américain de l’armée et sur les forces réactionnaires tout particulièrement religieuses, en particulier islamistes, avait un double objectif :

Éradiquer la force politique qui, en Indonésie, ouvrait la voie à une transformation socialiste, et ainsi à l’indépendance et la souveraineté réelle de l’Indonésie, mais aussi plus largement au renversement de l’hégémonisme de l’axe impérialiste euro atlantique ;

Imposer un régime militaire servile aux intérêts des multinationales capitalistes occidentales, pillant les richesses du pays au détriment du peuple, le verrouillant sous un ordre bourgeois réactionnaire et rétrograde.
 A l’époque, la presse occidentale applaudit le génocide qui est revendiqué. L’US New & World Report titre « indonésie de l’espoir là où il n’y en avait plus », le New York Time publie le premier ministre australien Harlod Hold  » avec 1 million de communistes au tapis… je pense que l’on peut sans se tromper affirmer qu’une réorientation a eu lieu ». Le Times Magasine pérore « la meilleure nouvelle pour le camp occidental depuis des années en Asie ». 
Aujourd’hui encore, les plaies de 1965 saignent encore. Les victimes n’ont pas été réhabilitées, leur boureaux sont eux célébrés et au pouvoir. L’actuel président beau fil de Soeharto veut ainsi éleveer le dictateur fasciste, pendant des Franco, Pinochet ou Marcos au rang de héros, tout en lançant ses soldats contre les manifestants devant le Monas, place merdeka, de l’indépendance. La vérité reste bâillonnée, et l’impérialisme continue d’écraser les peuples par la guerre, l’exploitation et la répression. Mais nous savons que les idées de justice, de liberté et de socialisme ne peuvent être exterminées par la violence.

Au nom du PRCF, nous rendons hommage aux martyrs et à la résistance du peuple indonésien. Nous saluons la mémoire des camarades communistes, des militants ouvriers et des paysans pauvres assassinés pour s’être battu et organisé pour un avenir meilleur. A tout ceux qui depuis 1965 n’ont rien laché de la lutte. Leur sacrifice n’a pas été vain, car il nourrit la lutte actuelle des peuples du monde contre l’impérialisme et le capitalisme. En 1998, c’est d’ailleurs le peuple indonésien qui a réussi à porter un coup puissant contre la dictature de l’Orde nouveau. C’est lui qui secoue actuellement en dépit de la repression le joug de la misère et de l’exploitation dans les rue de Jakarta et de l’ensemble de l’archipel. Une colère et une résistance qui démontre le besoin de communisme, et du parti communiste.

En ce 60e anniversaire, nous ne faisons pas qu’affirmer notre solidarité internationaliste avec le peuple indonésienn nous appelons à soutenir, et mener les efforts  pour la vérité historique, pour la justice, et pour la renaissance d’un mouvement communiste combatif en Indonésie. Et plus largement de l’internationale communiste, comme outil de résistance pour la paix et contre le fasciste, comme nous y avons travaillé avec plusieurs partis européens ce 30 aout, anniversaire du 7e congrès de ‘linternationale. . 10 ans après le tribunal international des peuples qui a reconnu le génocide anticommuniste en Indonésie de 1965-1966, au moment où nous combattons à Saint Raphael, à Bordeaux, et ailleurs le fascisme  quifait campagne pour criminaliser le communisme, le devoir de chaque citoyen doit être de combattre et dénoncer les crimes de l’anticommunisme. Ne nous y trompons pas, en Indonésie, c’est en criminalisant le communisme dans la suite du 30 septembre 1965 que des millions de communistes, de syndicalistes, de progressistes ont été massacrés, déportés, réprimés, interdisant pour des décennies liberté et dignité pour le peuple, les travailleurs. C’est une bataille fondamentale qui doit trouver notre front antifasciste unis. C’est en ce sens que le PRCF appelle les militants antifascistes à proposer partout, auprès des municipalités communistes, de gauche, l’établissement de monument à la mémoires des victimes de l’anticommunisme, à commencer par celles du génocide de 1965-1966. 

Camarades, souvenons-nous toujours de ce crime contre l’Humanité, ce crime de anticommunisme, non pas pour nous enfermer dans le deuil, mais pour renforcer notre détermination. Car l’histoire nous enseigne une leçon :
L’impérialisme peut tuer les militants, mais il ne peut pas tuer la cause de la libération des travailleurs et des peuples.

Vive la mémoire des martyrs de 1965 !
Vive la solidarité internationaliste !
Vive le communisme !

---

A Saint Raphaël le maire démonte le monument aux héros de la résistance communiste, le PRCF leur rend hommage !