
« La scission, c’est le rassemblement » (sic). A propos d’un micro-drame de type orwellien – Par Floréal, PRCF
« La guerre, c’est la paix »; « l’oppression, c’est la liberté »; « la régression, c’est la modernité« :
les médias de l’ordre euro-atlantique nous ont habitués à ce renversement des valeurs que le très réactionnaire Nietzsche appelait de ses vœux et que le romancier anglais George Orwell baptisa la « novlangue ».
Celle-ci frappe et désoriente aussi parfois le mouvement communiste. Ainsi en va-t-il de ceux qui, faute d’avoir réussi leur putsch à l’intérieur du PRCF, s’efforcent désormais poussivement de le diviser, prétendant qu’ils voudraient par là accélérer la « création du Parti », une création que ralentirait d’après eux la direction du PRCF « immobiliste »…
Outre que ces amateurs de scission pas… franchement francs n’avaient JAMAIS esquissé jusqu’ici [1] , ni en secrétariat national ni en Comité central la moindre critique ou contre-proposition au sujet des rythmes de création d’un nouveau PC, outre que la « base commune » unanimement votée au CC de juin 2025 en vue de la Conférence nationale du PRCF (avril 2026) posait comme dates-butoirs du congrès fondateur d’un futur Parti franchement communiste « la VIIIème Conférence nationale du PRCF » (2029) ou « le 110ème anniversaire du du Congrès de Tours » (2030), outre qu’aucun des chefs de file autoproclammés de la scission n’a alors pipé mot contre cet échéancier arrêté d’un commun accord (un agenda à la fois raisonnable et volontariste au vu des difficultés objectives à surmonter…), n’est-il pas ridicule que ceux qui disent vouloir incessamment créer le Parti (en 2027? en 2026? Fin 2025? a traîne, camarades, accélérons que diable !), c’est-à-dire en réalité s’autoproclamer « le » Parti comme d’autres micro-groupes de gens pressés l’ont fait en vain avant eux, commencent leur appel à l’éventuelle fondation d’un parti sérieux par… la scission d’une organisation marxiste-léniniste?
Une scission qui va certes ralentir le PRCF, du moins dans un premier temps (lequel, rassurons tout le monde, continuera sa route avec d’autant plus de détermination qu’il se sera délesté de l’indiscipline gauchisante)… mais qui exclut totalement que la « nouvelle » organisation, elle-même réduite à quelques portions de sections locales animées par quelques membres félons du CC, soit très vite en capacité de « créer le Parti ».
Car si le PRCF au complet ne pouvait encore, malgré ses vœux ardents, accoucher subito presto du Parti, comment un surgeon minoritaire et réfractaire au centralisme démocratique très réduit en moyens militants (un groupuscule de quelques dizaines de personnes) et sans capacité d’analyse autonome, pourrait-il accoucher du Parti en un claquement de doigts, sauf à disposer d’une baguette magique?

La scission, ce n’est pas « le rassemblement »
Non, camarades orwelliens, vous ne créerez pas le parti de classe – pour autant que tel soit votre vrai but – en scissionnant l’organisation marxiste-léniniste la plus sérieuse et cohérente de France qui, imprudemment sans doute, vous avait confié des responsabilités trop lourdes pour vous. Et non, votre sordide lutte des places avérée (« n°1 », « n°2″, ‘n°3 », vive la « grimpette »…) assortie d’un absurde conflit des générations n’a rien à voir avec la dynamique unitaire indispensable pour créer un parti communiste: elle est même à dire vrai son contraire direct, au sens le moins dialectique du mot!
Pour créer un parti communiste, il faut certes une bolchevisation des pratiques [2], qui ne soit synonyme, ni de bureaucratisation, ni de brutalisation des camarades mais qui, au contraire, cultive la fraternité qui fut toujours de règle au PRCF sous ses chaleureux fondateurs les Jacques Coignard, Bernard Parquet, Geo Hage, Pierre Pranchère, Michelle Mallet et autre Léon Landini. Et s’il faut évidemment se tourner en priorité vers la classe ouvrière et vers la jeunesse populaire, ce n’est nullement en se prenant pour « la classe » personnifiée, comme le font dérisoirement, parmi les scissionnistes, des trentenaires qui n’ont jamais dirigé une grève [3] et dont certains n’ont même jamais eu une carte syndicale en poche (contrairement aux fondateurs du PRCF, tous syndicalistes de terrain et qui ont, pour certains, conduit des dizaines de conflits sociaux et de manifs de masse durant leur existance militante!). Tel de ces scissionnistes donneurs de leçons n’appelait-il pas grotesquement du reste il y a peu, tel la grenouille s’enflant comme le boeuf, à « faire de chaque entreprise de France une citadelle du PRCF » (il y a 600 000 entreprises en France!) tout en déclarant inadmissible le fait pour un ouvrier communiste de conquérir, fût-ce sur des bases de lutte, un mandat syndical lui permettant de représenter ses collègues… Décidément, en fait de « jeunesse » ou de « forces vives », cette forfanterie porte un très vieux nom que fustigeait déjà Lénine dans La maladie infantile du communisme: et ce nom n’est autre que l’idéalisme petit-bourgeois qui, prenant ses désirs pour la réalité, s’abstrait des rapports de forces réels et qui, depuis toujours, est la marque de fabrique du gauchisme, celui-là même qui, à défaut d’enlever les bastilles du Capital, s’est toujours fait une spécialité de « faire feu sur le quartier général »… des organisations franchement communistes!
Idéalisme petit bourgeois versus la construction travailleuse du parti communiste alliant théorie et pratique
En outre, et plus encore qu’un indispensable travail d’organisation, la fondation d’un parti communiste digne de ce nom (c’est-à-dire d’une avant-garde organisée de la classe travailleuse assez solide pour être reconnue parla partie la plus consciente de la classe laborieuse
(1), par les communistes de France
(2) et par une part significative du Mouvement communiste international
(3) exige que soit accomplie une série de tâches visant à assurer l’indépendance idéologique du Parti par rapport à la bourgeoisie, à la petite-bourgeoisie gauchiste et à la social-démocratie : c’est même cette fonction d’émancipation théorique et idéologique par rapport aux autres classes sociales composant la société que Marx, Engels et Lénine ont toujours privilégiée quand ils écrivirent respectivement Le Manifeste du Parti communiste ou le célèbre Que faire? comportant la juste formule « Pas de mouvement révolutionnaire sans théorie révolutionnaire« …
Or nos scissionnistes ont toujours trouvé que les discussions théorico-politiques étaient du temps perdu (voire « des conneries », comme l’a dit le plus goujat de ces messieurs) et que tout ce qui n’était pas implantation directe dans les luttes (par exemple la lutte idéologique contre la criminalisation du communisme) était « assez peu important », certains cultivant un activisme gaspilleur d’argent et d’énergie pendant que d’autres préféraient une forme d’assistance tournant au clientélisme électoral, l’essentiel étant d’échapper à la vente régulière et à la défense du journal du PRCF (combien de ces scissionnistes peu enclins à lire n’y sont-ils pas abonnés?), à un travail syndical modeste et dévoué, sans parler du militantisme ô combien risqué dans les entreprises – ce lieu principal de la confrontation capital/travail.
Eh bien le PRCF ne lâchera pas prise sur ce travail incontournable de recherche marxiste, de lutte contre le négationnisme historique et de réflexion sur le socialisme-communisme de nouvelle génération. Car notre Pôle, qui ne se prend pas pour ce qu’il n’est pas, ou pas encore, c’est-à-dire un Parti de plein exercice, mais qui ne sous-estime pas non plus sa notoriété chèrement acquise en France et au sein du Mouvement communiste international, persévérera dans son travail d’orientation idéologique et d’agitation sociopolitique consistant notamment à forger périodiquement des mots d’ordre d’avant-garde destinés à mettre les masses en mouvement sur des bases justes (« l’argent pour les salaires, pas pour la guerre! », « Europe atlantique ou monde pacifique, il faut choisir! », « Brisons les chaînes de l’Union européenne! », « Frexit progressiste! », « l’UE, la France y restera si elle n’en sort pas! », « Sortie de l’UE, de l’OTAN, de l’euro et du capitalisme! », « Nationalisations démocratiques! », « Produire en France! », etc.).

Ce faisant, le PRCF entretiendra en permanence, dans la mesure de ses moyens encore modestes, une « boîte à outils » destinée au mouvement ouvrier. Le but étant de l’aider, non seulement à s’unir sur des bases justes, mais à se sentir assez fort le moment venu pour se constituer en parti d’avant-garde tout en percutant ces faux amis de la France des travailleurs que sont, d’une part, l’euro-réformisme paralysant, d’autre part l’euro-lepénisme mortifère et diviseur.
Car l’exploit qu’il nous faut réussir sans perdre de vue l’urgence mais sans se mentir non plus sur les rapports de forces réels, ce n’est nullement de bloquer durant des semaines la direction d’une organisation franchement communiste en vue de la fracturer, comme si ces menées destructives allaient magiquement transformer la contre-révolution en révolution et la fascisation en nouveau Mai 68: il s’agit au contraire, comme au Congrès de Tours bien que sous des formes inévitablement très différentes, de séparer le bon grain de l’ivraie: les révolutionnaires des euro-réformistes et des euro-gauchistes, les syndicalistes de classe des collabos du MEDEF, les patriotes antifascistes des xénophobes, etc. Et cela implique à la fois un travail organisationnel dénué de formalisme bureaucratique, une bataille idéologique de chaque instant, une « analyse concrète de la situation concrète » renouvelée au quotidien, une étude constante de la situation géopolitique et des perspectives militantes qu’elle autorise: en un mot un engagement communiste continu pour dessiner et diffuser une ligne de masse juste qui permette aux masses de s’orienter: c’est cela avant tout que produisait le PCF de Thorez/Duclos, et c’est cela avant tout que le PRCF doit produire et diffuser de mieux en mieux tout en s’organisant plus efficacement et en mobilisant tous ses moyens: Initiative communiste, Etincelles, son site www.initiative-communiste et sa Chaîne U-tube, ses publications diverses, XX-Elles (condition féminine), Conseils de classe (enseignants), M.A.R.R.E. (travailleurs du transport) ainsi que « Jeunesse du monde », etc.
Sans cela, la « création imminente du parti » prônée en paroles par ceux qui érigent leur impatience en argument théorique ne sera dans les faits qu’une nouvelle arme permettant à la classe dominante de paralyser du dedans la mouvance marxiste-léniniste tout en ralentissant le PRCF, c’est-à-dire son noyau le plus déterminé à construire le grand Parti franchement communiste dont la France a besoin.
[1] ndlr : les Jérémy C. , Gilliat DS, Baptiste P. et cie se sont vu proposés par une direction du PRCF des mandats de confiance au sein du PRCF, de sa JRCF et de son secrétariat national, mandats utilisés non pour développer l’organisation, mais pour bloquer in fine son développement, et comme objet de pouvoir personnel.
[2] ndlr : qui signifie aussi de construire et se ranger à la décision majoritaire : lire Bolchévisme 2.0 : néo-menchévisme ou réaffirmation concrète du bolchévisme
[3] ndlr pour certains n’ont pas ou découvrent tout juste de l’engagement syndical. En témoigne l’un deux, expliquant ne pas trouver utile de se rendre en manifestation, et ne faire grève qu’après s’être assurer de rattraper son salaire en heures supplémentaires … tout en dénigrant les délégués CGT de son entreprise, des propos prononcés de façon stupéfiante pour très récemment se lancer dans une campagne contre l’engagement syndical des militants du PRCF , des militants du PRCF qui étant la plupart des militants syndicaux, s’en sont légitimement indignés.
![Entretien avec Jérémy Forêt de la Confédération paysanne – la carte des blocages [ Mercosur, Dermatose, le PRCF au côté des paysans donne la parole aux syndicalistes paysans #DNC #MERCOSUR]](https://www.initiative-communiste.fr/wp-content/uploads/2025/12/20251218-confederation-paysanne-350x250.jpg)


![Solidarité avec les palestiniens : manifestons ce samedi 20 décembre [14h Paris Chatelet ]](https://www.initiative-communiste.fr/wp-content/uploads/2025/12/20251219-byron-gaza-120x86.jpg)

