
Les annonces et les effets d’annonce n’y changent rien : les évaluations nationales 2025 montrent que les groupes de niveaux ne corrigent pas les inégalités, ils les cristallisent. Pire : l’échec est pour une large part hérité de l’école primaire — les élèves arrivent déjà affaiblis en 6ᵉ.
Les chiffres qui foudroient la communication ministérielle
- Taux de participation massif : ≈93 % en français, 94 % en maths pour l’évaluation de début de 4ᵉ (basée sur ~785 000 élèves).
- En compréhension de l’écrit, seulement 41,4 % des élèves de 4ᵉ atteignent une maîtrise satisfaisante en 2025 (contre 42,5 % en 2024). Autres domaines (2025) : compréhension orale 49,2 %, grammaire 47,5 %, orthographe 45,7 %, lexique 67,5 %.
- Test de fluence en 4ᵉ : moyenne 146 mots par minute ; 56,7 % atteignent le seuil « satisfaisant » (≥140 mots) ; 22,0 % lisent < 120 mots/min, donc sous les attendus de fin de CM2. Ces inégalités se retrouvent selon le secteur : 68,9 % d’atteinte du seuil dans le privé sous contrat contre 128–157 mots de moyenne selon le secteur.
La ségrégation scolaire, en chiffres
- En mathématiques (début 4ᵉ) : 53,2 % des élèves en REP et 64,7 % en REP+ sont dans les groupes les moins performants ; le privé sous contrat : 18,7 % dans les moins performants et 41,1 % dans les plus performants (groupe 5-6). Autrement dit : l’issue scolaire se joue principalement selon l’établissement. dt2025-e14-230585_0
- Écart de scores en maths selon profil social : 275 points (IPS 5, collèges les plus favorisés) vs 224 points (IPS 1, les moins favorisés) — un écart de 51 points.
Le primaire est la source majeure des difficultés
Les évaluations d’entrée en 6ᵉ (DEPP 2025) montrent qu’un pourcentage élevé d’élèves arrive déjà en difficulté au collège — la fragilité précède donc les dispositifs collégiens (tests nationaux d’entrée en 6ᵉ, DEPP 2025). La donnée consolidée DEPP pour la 6ᵉ confirme que la proportion d’élèves faibles (groupes 1-2) est déjà importante à l’entrée au collège. Ministère de l’Éducation nationale
Les « meilleurs » ne sont pas sauvés non plus
Les effectifs des groupes les plus performants n’augmentent pas : la répartition montre une stagnation, voire une baisse très légère de la part des élèves dans les groupes supérieurs entre 2023 et 2025 dans plusieurs domaines — il n’y a pas d’effet « accélérateur » pour l’élite grâce aux groupes de niveaux.
En bref — ce que disent les chiffres
- Les groupes de niveaux n’ont pas réduit la part d’élèves en difficulté ; les faiblesses restent massives en compréhension, lexique, orthographe et résolution de problèmes.
- Une large partie du problème est antérieur au collège : les évaluations d’entrée en 6ᵉ montrent que beaucoup d’élèves arrivent déjà fragilisés. Ministère de l’Éducation nationale
- Les écarts sociaux et territoriaux sont criants : REP/REP+ vs public hors EP vs privé sous contrat — l’école française fonctionne de fait « à vitesses multiples ».
Conclusion : austérité imposée par l’UE, cycles et socle imposées par Europa2020 — la politique qui fabrique l’échec
Ces résultats ne sont pas un accident. Ils s’inscrivent dans une trajectoire politique où :
- la logique budgétaire et d’austérité (contraintes européennes de stabilité/convergence, orientations liées à Europa 2020) limite l’investissement réel en prévention et remédiation ;
- les réformes successives (socle de compétences depuis les réformes précédentes, logique des cycles) ont enkysté la difficulté scolaire les parcours sans assurer la réparation des lacunes scolaires. Cette logique c’est aussi faite contre les enseignants dont le pouvoir veut détruire le Statut et qui représentent les plus grops corps de fonctionnaires.
Bilan : au lieu d’un véritable effort de prévention et d’accompagnement dès le primaire, on organise des dispositifs correctifs au collège qui, faute de moyens et de conception, trient plus qu’ils ne réparent. Le « contrat républicain » — égalité des chances — n’est pas rempli.
Pour pouvoir reconstruire l’école républicaine telle que l’avaient pensaient Condorcet et Monge il est urgent de sortir de l’UE de l’euro de l’OTAN et du capitalisme, d’autant qu’au moment où sort cette enquête, le chef de d’état major des armées Mandon déclarent que nos enfants doivent se préparer à aller mourir à la guerre pour permettre l’expansion impérialiste de l’UE à l’Est (avec le cortège de délocalisation que cela impliquera si tout cela ne finit pas avant dans un hiver nucléaire définitif.





