Dans un contexte où les images sont souvent réduites à leur seule dimension esthétique, misant principalement sur la séduction pour attirer l’attention, il nous paraît nécessaire d’expliquer le rôle politique et réflexif des visuels que nous créons. Contrairement à une création purement esthétique, nos visuels assument une fonction militante : ils proposent une lecture du monde, interrogent les rapports de force sociaux et invitent à la conscientisation. Les éléments qui les composent sont pensés politiquement pour servir la ligne politique de la renaissance communiste. Cette explication détaille comment les choix symboliques concourent à former un message politique cohérent. Certains détails sont évidents mais d’autres sont parfois plus subtils. Ils démontrent que la communication, la propagande pour reprendre le terme technique exact, est une esthétique qui se pense non pas dans le cadre des modes mais dans le cadre d’une ligne politique déterminée et de son histoire. Elle ne doit rien céder à l’idéologie dominante, qui impose de facto ses valeurs par ses codes. Ce n’est pas pour rien que les milliardaires et leurs régimes investissent tant dans les productions audiovisuelles qui ont massivement récupéré les formats web.
La première création visuelle que nous allons aborder est celle de la solidarité entre tous les travailleurs, sans distinction d’origine ou de situation administrative. Le slogan de ce visuel est « Travailleurs français & immigrés, avec ou sans papiers, tous exploités. Solidarité ! »
Origine
Cet autocollant est une commande du Secrétariat national à l’initiative de Vincent Flament.
Son objectif politique est de porter soutien aux travailleurs immigrés et de faire reculer les campagnes de haine racistes portées conjointement par l’extrême droite (Le Pen, Bardella, Zemmour…) et la droite extrême (Wauquiez, Retailleau..) en collusion avec la Macronie (qui ne se souvient des propos racistes de Macron à Mayotte à propos des migrants comoriens ?). Il porte, à l’opposé de la calomnie diffusée par certains groupes gauchistes alignés sur l’impérialisme US, et refusant de contester et d’affronter les superstructures supranationales du capital telles que l’euro et l’Union européenne, la démonstration dans les actes de l’engagement internationaliste du PRCF.
Il s’agit de doter les militants du PRCF et de la JRCF d’un solide outil de campagne antiraciste. L’autocollant est édité et diffusé à plusieurs dizaine de milliers d’exemplaires.
L’autocollant est conçu dans une réflexion collective mais organisée par la commission propagande du PRCF, sur la base de la commande politique fixée par la direction du PRCF, notamment le slogan (Travailleurs français & immigrés, avec ou sans papiers, tous exploités. Solidarité !). Le but fixé n’est pas de plaire ou de séduire, il est de marquer les esprits sur la base d’une revendication juste, la solidarité, et d’un fait parlant à la classe des travailleurs : français ou immigrés, la France des travailleurs est exploitée par les capitalistes. L’outil de propagande porte en totalité un message politique clair. Sa conception même s’émancipe des codes fixés dans la communication par la superstructure capitaliste, la publicité. Mais aussi du rapport de production « professionnel ». C’est qu’il n’y a ici rien à vendre, il ne s’agit pas de promouvoir un produit, il s’agit de faire passer un message riche et complexe.
Les quatre poings levés : l’union des travailleurs
Les quatre poings levés ensemble dans un mouvement commun montrent la convergence de lutte de personnes de diverses origines. Les couleurs différentes représentent une partie des diversités de couleurs de peau. Le fait que ces poings viennent des quatre coins de l’image renvoie aux quatre coins du monde. Une des références visuelles très directes, dans la colorimétrie, est ici l’œuvre de Picasso, Les Quatre parties du monde, 1957. Picasso, notre camarade communiste et immigré.
La convergence des poings au centre de l’image symbolise l’union des travailleurs de diverses origines au sein du PRCF dont le logo est représenté dans un triangle rouge.
Le triangle rouge : symbole ouvrier
Le triangle rouge au centre de l’image fait référence aux symboles historiques du mouvement ouvrier. Sa présence rappelle que la lutte contre l’extrême droite fait partie du combat contre l’exploitation économique.
Le demi-coq et les traces de pas : deux réalités, une lutte
L’avant-bras de chaque poing levé de différentes couleurs est composé de deux parties.
L’une est les traces de pieds faisant référence au travailleur immigré qui a parfois dû parcourir un long chemin pour arriver jusqu’en France. Ici, pas de distinction de couleur de peau, chacune pouvant être immigrée.
La deuxième partie, plus subtile, symbolise le travailleur français. Ici a été utilisé une référence à Jean Lurçat. Jean Lurçat est célèbre pour ses tapisseries modernes, qu’il a rénovées en profondeur pour en devenir le plus illustre représentant du XXe siècle. Il a également travaillé la céramique et manié les mots pour en faire des poèmes. Mais c’était également un résistant et un communiste. Il dirigea d’ailleurs la section du PCF de Saint Céré dans le Lot. Un territoire de lutte paysannes et ouvrières où un autre communiste que nous connaissons tous a fait ses armes en tant que jeune syndicaliste enseignant, responsable de la JC et candidat communiste, l’actuel secrétaire adjoint du PRCF Georges Gastaud. Une des références principales de Jean Lurçat était le coq gaulois (dont une statue est à Saint Céré non loin du château où il habitait, dont je vous recommande la visite) comme symbole de la France résistante et fière. Un coq qui ici fait un vigoureux pieds de nez aux racistes, rappelant que la Nation française s’est de très longue date constituée dans la communauté de destin et non sur leurs critères nauséabonds des haines xénophobes et racistes.
Une image qui appelle à la convergence
Cette composition visuelle a pour rôle de montrer la position du PRCF au sujet de l’immigration et l’intérêt de s’unir quelles que soient nos différences, ici, de couleur de peau au sein d’une organisation révolutionnaire pour lutter contre l’exploitation capitaliste.
1er novembre 2025 – Commission propagande du PRCF
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