
Imaginez que vous soyez journaliste dans un grand quotidien du soir. Imaginez que vous fréquentiez le Musée des Invalides. Y trône en vitrine le livre d’un modeste héritier de Michelet. Le sujet : des photos suffisamment rares pour avoir valu à leur auteur un aller simple pour quelque Dachau. Imaginez que l’ouvrage soit publié chez un éditeur lui aussi modeste et provincial (quelle idée !). Le succès et la notoriété d’un tel livre lui permettent de récupérer une part de l’argent perdu avec nombre d’autres…. Ceux dont le supplément littéraire du quotidien ne rend jamais compte.
Vous prenez contact avec l’auteur. Toutes ces données vous sont communiquées pour alimenter votre enquête de terrain. Elle complète celle de l’historien avec des moyens bien supérieurs. Vous consacrez une série d’été à ces photos prises clandestinement dans Paris occupé et… tout le monde est content, sinon le premier auteur dont la modestie est prise en défaut.
Ensuite, sans rien dire à personne, vous proposez votre série d’été à un GRAND éditeur PARISIEN « de gauche »… Lequel met les moyens nécessaires à la sortie de l’ouvrage.
Après avoir fait ça, pourrez-vous encore vous regarder dans une glace ?
L’histoire se passe en cette demie décennie, l’éditeur parisien s’appelle « Le Seuil » . A-t-il besoin de telles magouilles pour échapper à la faillite ?
Le vrai « Paris humilié 1940-1941, chronique photographique inédite en 101 clichés» d’Albert HUDE est disponible aux éditions du Petit Pavé