Déclaration de la Commission des Relations Internationales du Pôle de Renaissance Communiste en France
17/09/2025 En ce début du mois de Septembre 2025, l’agressivité internationale de l’État colonial et d’apartheid israélien a franchi un nouveau seuil. La perpétration du premier génocide en direct de l’Histoire sur la population de la bande de Gaza et la martyrisation des peuples libanais, syrien, iranien et yéménite – avec de nouveaux bombardements sur la ville de Sanaa ayant entraîné notamment la mort du Premier Ministre – ne suffisent plus. Les 8 et 9 Septembre, la machine proprement terroriste de l’armée israélienne a violé l’espace aérien et les eaux territoriales tunisiens, en attaquant un des navires de la gigantesque flottille qui s’apprête à appareiller à destination de Gaza dans le but de briser le siège et la famine organisés par Israël. Plus significatif encore, l’aviation israélienne a pénétré le 9 Septembre le territoire du Qatar et a bombardé le siège de la direction politique du Hamas situé dans une zone résidentielle de Doha.

Les motivations qui président à ces deux évènements sont d’une clarté cristalline, d’ailleurs avouées, en ce qui concerne le second et si besoin en était, par le président de la Knesset lui-même qui a déclaré : « C’est un avertissement pour tout le Moyen-Orient. »
En d’autres termes, il s’agissait, dans le cas de la Tunisie d’effrayer ses dirigeants qui ont eu l’audace d’ouvrir leurs ports à la flottille de la Constance, et dans le cas du Qatar, pourtant allié de Washington et fort complaisant envers Israël, de lui apprendre à héberger sur son sol les dirigeants d’une organisation politique palestinienne. Ajoutons que ces représentants du Hamas étaient à ce moment impliqués dans des négociations pour un cessez-le-feu dans la Bande de Gaza par médiateur qatari interposé. Autrement dit, il s’agit stricto sensu d’actes de nature terroriste destinés à effrayer peuples et gouvernements du Moyen-Orient, avec un message très clair : acceptez tous nos agissements ou attendez-vous à des représailles, il n’y a pas de limites à notre impunité.
Depuis que l’agressivité israélienne s’est déchaînée sur le Liban en plus de la Bande de Gaza, on a pu entendre certains militants anti-impérialistes, et non des moindres, interpréter ce déchaînement comme une fuite en avant. Certes, l’impérialisme hégémonique sous domination américaine, matérialisé par l’axe US-OTAN-UE, dont Israël est une extension, est engagé depuis plusieurs années dans une fuite en avant belliciste qui joue littéralement avec le risque d’une guerre généralisée potentiellement exterminatrice de l’Humanité. Il y est poussé par l’approfondissement de la crise de l’impérialisme, qui voit à la fois la baisse tendancielle du taux de profit capitaliste de ses monopoles et la remise en question très concrète de son hégémonie commerciale, monétaire et militaire. Cette situation explique l’impunité dont jouit l’État colonial terroriste israélien, dont le rôle n’a jamais été d’offrir une zone sécurisée pour les communautés juives dispersées à travers le monde, mais d’être un poignard planté en plein cœur du Moyen-Orient, avec pour missions d’empêcher toute unité du monde arabe ainsi que de contrôler le nœud stratégique des échanges eurasiatiques.
Cependant, il est de plus en plus évident que les classes dirigeantes israéliennes les plus fanatisées profitent de la panique de l’hégémonisme euro-atlantique pour avancer leur propre agenda expansionniste ; il n’est que d’entendre de plus en plus explicitement les dirigeants israéliens revendiquer un horizon stratégique jusque-là confiné dans les cercles sionistes les plus extrêmistes : le projet de Grand Israël. Dans son acception la plus étendue, ce projet recouvrirait un territoire largement plus étendu que l’Israël actuel, qui s’étendrait du Nil à l’Euphrate.
Le monde entier a pu également constater, avec effroi, la radicalisation idéologique des classes dirigeantes israéliennes. Là encore, il s’agit d’options depuis longtemps revendiquées par les franges les plus extrêmistes du mouvement sioniste – notamment par le courant « révisionniste » fondé par l’admirateur de Mussolini, V. Jabotinski, dont l’un des secrétaires particuliers fût…le père de Benjamin Netanyahou. Ces options idéologiques se caractérisent ouvertement par la déshumanisation de l’adversaire, palestinien mais plus largement arabe ; une vision de l’Histoire certainement pas comme une lutte entre classes sociales, mais entre grands groupes civilisationnels ; et une justification de la violence létale y compris envers les plus vulnérables du groupe désigné comme sous-humain, c’est-à-dire les enfants, puisque destinés à devenir nécessairement à l’âge adulte des ennemis assoiffés de sang. A vrai dire, hormis l’identité du bouc émissaire, les similitudes avec la vision du monde nazie ne font plus aucun doute.
Ce que donnerait un tel fanatisme si il bénéficiait de la profondeur géographique du « Grand Israël » devient dès lors évident. Et cette menace explicite n’est pas étrangère aux changements d’attitude que l’on peut observer actuellement à la tête de pays jusqu’à présent très complaisants comme la Turquie, l’Arabie Saoudite ou l’Egypte. Par ailleurs, la dynamique de rapprochement de ces pays avec les BRICS + s’explique largement par le fait que l’impérialisme de l’axe OTAN-UE, en crise, exige de plus en plus de la part de régimes pourtant largement compradores. Si ce changement de cap des pays réactionnaires du Moyen-Orient devait se confirmer, il ne fait aucun doute que l’on verrait se développer dans les pays de l’OTAN des campagnes de propagande contre ces pays, sur des bases telles que la défense des droits de l’Homme, de la démocratie, ou de la liberté d’expression, notions émouvantes, mais dont les classes dirigeantes occidentales ne font évidemment aucun cas !
En conclusion :
– l’impérialisme de l’axe OTAN-UE est décidément l’ennemi principal des peuples, et son bras armé au Moyen-Orient, Israël, un danger permanent pour la région
– la tendance exterministe du capitalisme-impérialiste se démontre chaque jour un peu plus
– soutien au peuple palestinien ou appartenance à l’OTAN et/ou à l’UE, il faut choisir !
– lier les revendications sociales à la lutte pour la Paix, dans les mouvements de contestation qui se multiplient dans les pays de l’OTAN et actuellement en France, est une urgence absolue -La Reconnaissance de l’Etat Palestinien et les sanctions contre Israël ne sont plus suffisants, il faut considérer une intervention d’une coalition internationale, éventuellement sous égide de l’ONU pour forcer l’Etat terroriste à respecter le droit international.