La Chine dénonce le « blocus barbare » des États-Unis contre Cuba et appelle à la levée des sanctions contre La Havane
Dans une déclaration officielle, le gouvernement chinois par la voix de son ministère des affaires étrangères est vigoureusement intervenu en soutien de Cuba socialiste après que le président américain Trump a signé un mémorandum augmentant de façon encore plus terrible la pression économique et les restrictions dans le but affiché de faire chuter l’économie cubaine et de frapper le peuple cubain.
La Chine a vivement condamné, mercredi, le « blocus barbare » des États-Unis contre Cuba, appelant fermement Washington à lever les sanctions imposées à La Havane.
« Nous exhortons les États-Unis à lever le blocus et les sanctions », a déclaré Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse à Pékin, en demandant aux États-Unis de retirer leur classification de Cuba comme « État soutenant le terrorisme ».
« Depuis 60 ans, le blocus barbare et les sanctions illégales des États-Unis contre Cuba portent gravement atteinte au droit de Cuba à la subsistance et au développement, et violent les règles fondamentales des relations internationales, provoquant un véritable désastre pour le peuple cubain», a-t-elle ajouté.
Ces déclarations interviennent après que le président américain Donald Trump a signé, une nouvelle foi, un mémorandum renforçant la pression économique et les restrictions contre Cuba, mesure vivement critiquée par La Havane pour avoir « puni tout le peuple cubain ».
« Nous soutenons fermement Cuba dans son choix d’un modèle de développement adapté à ses conditions nationales, et nous nous opposons aux actions des États-Unis qui abusent des sanctions unilatérales sous prétexte de liberté et de démocratie », a poursuivi Mao Ning.
Et la Chine de joindre les actes à la parole puisque Pékin developpe ses relations commerciales et industrielles avec La Havane. Depuis 2016, la Chine est devenue le principal partenaire commercial de Cuba, avec des échanges commerciaux atteignant 2,585 milliards de dollars. Les exportations cubaines vers la Chine incluent principalement le nickel (Cuba possède l’une des plus grandes réserves mondiales), le sucre, le rhum, le tabac et des produits biotechnologiques. En retour, la Chine exporte vers Cuba des biens technologiques, des machines, des véhicules et des produits de consommation courante. La Chine a investi dans des coentreprises dans ces secteurs, où Cuba excelle. Ces partenariats incluent la production de vaccins et de médicaments, renforçant la coopération technique. La Chine a financé la modernisation du port de fret de Santiago de Cuba, renforçant les capacités logistiques de l’île. Un prêt sans intérêt a également été accordé pour la construction d’un nouveau terminal dans ce port. En 2025, l’inauguration de la première route régulière de fret aérien entre la Chine et Cuba a marqué une nouvelle étape dans les efforts pour contourner le blocus américain.
L’expression claire de la Chine est un indéniable appui pour Cuba, mais pour tous ceux qui mobilisent pour que cesse ce crime qu’est le blocus de Cuba. En France, les militants qui avec le PRCF et les JRCF, appellent ainsi à renforcer les actions de solidarité et la pression politique pour qu’enfin la France elle aussi brise le blocus de Cuba.
Contrer le blocus : la Chine aide Cuba a développer les énergies renouvables : 55 parcs photovoltaïques installés
C’est une des terribles conséquences du blocus de Cuba, la pénurie d’electricité. Sous embargo de livraison d’hydrocarbure en raison des sanctions américaines frappant les navires abordant l’ile, privé des moyens d’entretenir ses centrales électriques thermiques (notamment les centrales développées par l’ex entreprise française Alstom), Cuba est handicapé dans son développement économique par les coupures d’électricité. Et sous la menace de dangereux blak out, dévastateurs pour la population et l’économie de l’ile. Alors que le blocus américain l’empêche de réparer ses infrastructures énergétiques, avec l’appui de la Chine, Cuba socialiste installe à marche forcée 55 parcs solaires et s’efforce de développer ses énergies renouvelables.
À ce jour, 21 fermes solaires ont été construites, contribuant à hauteur de 505 MW au système électrique national. C’est plus que ce que génère une centrale thermoélectrique classique ! Cuba a dépassé pour la première fois les 500 MW de production photovoltaïque le 12 juillet, les 19 parcs solaires en fonctionnement ont généré 2165 MWh, contribuant à 503 MW pendant les heures de pointe de rayonnement, preuve de l’impact de la nouvelle révolution énergétique.
Cuba entreprend, avec l’aide industrielle de la Chine, des projets pour 37 parcs supplémentaires d’ici 2028, visant à ajouter 2 000 MW au réseau, soit près des deux tiers de la demande actuelle d’électricité de Cuba.
La Russie, et également des installations louées à la Turquie, contribuent actuellement à stabiliser le réseau électrique cubain.
Le monde condamne le blocus de Cuba, agression criminelle qui frappe de manière sanglante le peuple cubain et menace partout les peuples
En 2024, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté, pour la 32e année consécutive, une résolution demandant la levée du blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba par les États-Unis depuis 1962. V
Le monde a adopter la résolution A/79/L.6 par le vote le 30 octobre 2024, l’Assemblée générale a voté la résolution avec 187 voix pour, 2 contre (États-Unis et Israël) et 1 abstention (Moldavie). Résolution qui réitère l’appel à mettre fin au blocus, considéré comme une violation du droit international et des droits humains, notamment en raison de ses effets néfastes sur la population cubaine. Le texte condamne les mesures coercitives unilatérales et extraterritoriale imposées par Washington, violant la Charte des Nations Unies et le droit international, et exige pour Cuba et ses partenaires la liberté de commerce et de navigation.
De plus, le Secrétaire Général de l’ONU a présenté un rapport détaillant, compilant les contributions de 180 pays et d’une trentaine d’agences onusiennes, telles que l’UNICEF, la FAO et le Programme alimentaire mondial. Ce rapport met en lumière les impacts négatifs du blocus, estimant les pertes économiques pour Cuba à 5,056 milliards de dollars entre mars 2023 et février 2024, soit une augmentation de 189 millions par rapport à l’année précédente. Les agences onusiennes ont souligné les effets critiques du blocus sur des secteurs comme la santé, l’alimentation, l’éducation et le développement économique, aggravant les pénuries et les difficultés d’accès aux ressources. Documentant le caractère criminel du blocus américain contre Cuba.
De nombreux pays et groupes régionaux (comme la CARICOM, le Groupe des 77, la Chine, la Russie, et l’Organisation de la coopération islamique) ont dénoncé le blocus comme un « châtiment collectif » et une « relique de la guerre froide ». Ils ont également appelé à retirer Cuba de la liste américaine des pays soutenant le terrorisme, qualifiant cette désignation d’arbitraire et injuste
Le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodríguez Parrilla, a dénoncé les conséquences du blocus, notamment une panne d’électricité nationale en octobre 2024 due au manque de carburant et à la vétusté des infrastructures, attribuées aux restrictions économiques américaines. Il a qualifié le blocus de « crime contre l’humanité » et de « violation flagrante des droits humains »
L’ONU et la communauté internationale dénoncent l’impact extraterritorial du blocus, notamment via la loi Helms-Burton, qui affecte les relations économiques de Cuba avec des pays tiers et limite l’accès aux financements internationaux. Plus de 1 000 banques ont refusé de travailler avec Cuba par crainte de sanctions américaines. Les rapporteurs spéciaux de l’ONU sur les droits humains (droit à l’alimentation, au développement, à la lutte contre la pauvreté) ont réaffirmé que le blocus viole le droit international et les droits fondamentaux des Cubains.
En dépit de l’adoption quasi unanime de la résolution chaque année depuis 1992, le blocus reste en place, car le régime etats-uniens pietinnent le droit international pour tenter de rétablir par la force, en étranglant le peuple cubain et frappant ses partenaires, le régime dictatorial à sa main, renversé par la révolution cubaine. En agissant ainsi, il menace et frappe non seulement l’héroïque peuple cubain, mais tous les peuples et chaque femme et homme libre de la planète. Il est important de souligner que tant l’Union Européenne que le gouvernement français ne prennent aucune mesure sérieuse pour s’opposer au blocus de Cuba. Cela alors même que ses mesures extra territoriales frappent les intérêts de l’Europe et de la France. Rappelons que les entreprises françaises ont été ciblés par des amendes de plusieurs milliards d’euros, notamment dans le secteur bancaires, en raison des timides liens économiques avec la grande ile des caraïbes.
L’économie de Cuba socialiste affectée par les sanctions
Contrairement à la France, où tant le gouvernement que les médias des milliardaires font tout pour masquer et taire le bilan économique désastreux pour la France des travailleurs, la situation difficile dans laquelle se trouve Cuba est clairement expliquée par le gouvernement cubain. Le dernier bilan économique a ainsi donné lieu à un rendu compte par le ministre de l’économie et de la planification, avec une large diffusion des chiffres, notamment par le journal cubain Granma (nous le reproduisons traduit ci après). Affectée par le blocus, blocus terriblement renforcé par Trump qui l’avait durci déjà lors de sa première présidence sans que Biden ne réduise l’ampleur de l’agression, Cuba Socialiste voit toujours son économie et sa production freinée. Dans les secteurs primaires et secondaires de la production, mais aussi dans le tertiaire, en particulier dans le tourisme qui a vu se réduire d’un quart en raison des sanctions extraterritoriales sur le régime des visa ciblés à dessein par les USA sur les voyageurs d’une part, d’autre part les effets mêmes du blocus sur les prestations touristiques qui désavantagent la destination.
L’économie cubaine se développe dans un environnement complexe et les ressources financières limitées dont le pays a disposé pendant cette période ont été concentrées sur la satisfaction des paiements prioritaires – nourriture, carburant, entretien, récupération et création de nouvelles capacités SEN, médicaments, défense et sécurité nationale – rendant leur gestion opérationnelle extrêmement complexe dans un contexte de crise.
Après avoir décrit le scénario, Joaquín Alonso Vázquez, ministre de l’Économie et de la Planification, a expliqué qu’en 2024, le Produit Intérieur Brut (PIB) a enregistré une baisse à prix constants de 1,1%, légèrement inférieure à celle enregistrée en 2023, mais maintenant la tendance à la contraction économique.
Il a souligné que, par rapport à 2019, le pays n’a pas réussi à récupérer ses niveaux de production et de services, révélant un écart d’environ 11% d’ici fin 2024, avec une baisse de 53% dans les activités primaires (agriculture, élevage et mines), de 23% dans les activités secondaires (sucre et industrie manufacturière) et de 6% dans les activités tertiaires (services sociaux et non sociaux).
Concernant les importations de biens et services, le plan a été réalisé à 67 % au premier semestre, soit 7 % de plus qu’à la même période l’an dernier. La priorité a été donnée aux denrées alimentaires, au carburant, aux médicaments et aux fournitures médicales.
Les importations des entreprises non étatiques dépassent 1 milliard de dollars, soit 34 % de plus qu’à la même période en 2024.
En ce qui concerne l’investissement direct étranger (IDE), 14 nouvelles entreprises à capitaux étrangers ont été approuvées au cours du semestre, qui contribuent à la commercialisation en gros et au détail, à l’exploitation et à la production d’hydrocarbures, au traitement et à la commercialisation des minéraux, à l’industrie légère et à l’activité financière, a ajouté Alonso Vázquez.
Les chiffres de production alimentaire, bien qu’en hausse, ne répondent pas aux besoins de la population et ne suffisent pas à combler le déficit d’importations alimentaires. De plus, ils sont loin des capacités de production existantes, a-t-il expliqué.
Il a précisé que ce résultat est dû au fait que les projections étaient basées sur les ressources disponibles au moment de la planification. Sur la base de ces résultats, les plans pour le prochain semestre sont réévalués et révisés.
Alonso Vázquez a souligné que la production d’œufs est le secteur agricole le plus touché. Les intrants importés, mis en œuvre dans le cadre d’un programme de fertilisation croisée, privilégient la génétique et la production de reproducteurs. De plus, les nouveaux modèles économiques approuvés par le Groupe d’entreprises avicoles ont permis de maintenir la population avicole et de répondre aux besoins prioritaires, comme l’alimentation des femmes enceintes.
Il a souligné que l’économie cubaine a une « dette extérieure élevée qui est en train d’être traitée et gérée, mais qui a également un impact sur le fonctionnement normal de l’économie ».
Le ministre a ajouté que des progrès sont réalisés dans l’élaboration d’une proposition visant à accorder un traitement différencié à ces entreprises.
Il a fait référence à la reprise des services touristiques, qui à la fin du premier semestre de l’année a montré un impact considérable sur leur exécution, influencée par les faibles niveaux d’arrivées de visiteurs dans le pays – 1 000 000 de visiteurs, 71% du plan et 77% par rapport à la même période en 2024 -, qui a été influencée par l’annulation des opérations aériennes, les campagnes visant à discréditer Cuba en tant que destination et les difficultés liées à l’approvisionnement avec des impacts sur la qualité et la stabilité des services.
Les journées touristiques étrangères et les exportations de services touristiques respectent le plan à 81,7% et 82,3% respectivement, et sont en baisse de 25% et 18% par rapport à 2024. Les journées touristiques nationales respectent le plan à 92%, en baisse de 5,2% par rapport à la même période de l’année dernière.
JBC pour www.initiative-communiste.fr