Le message du PRCF à la Libre Pensée réunie en congrès à Garric

Message du  Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF) à la Fédération Nationale de la Libre Pensée à l’occasion de son congrès d’août 2025

Par Léon Landini, ancien officier des FTP-MOI, président du PRCF, Fadi Kassem, secrétaire national du PRCF, Georges Gastaud, responsable du Secteur études et prospective du PRCF, Baptiste Poisson, secrétaire national de la Jeunesse pour la Renaissance Communiste en France (JRCF). 

Chers camarades, 
compagnons de lutte de la FNLP depuis des décennies, les militantes et militants du PRCF saluent chaleureusement leurs camarades libres penseurs à l’occasion de leur important congrès national d’août 2025.  
Dans un monde dangereux où des forces cléricales et obscurantistes de toutes obédiences liées aux milieux impérialistes fomentent en permanence la fascisation, la régression sociale, la destruction des nations souveraines et la marche aux guerres continentales et mondiale, il est capital que les forces attachées aux Lumières, au doute méthodique, au matérialisme scientifique, à la pensée dialectique ouverte, à la séparation laïque des Eglises et de l’Etat, s’unissent pour combattre une société capitaliste-impérialiste de plus en plus conforme à la définition qu’en donnaient Lénine et Jaurès au début du XXème siècle. Lénine qualifiait en effet l’impérialisme capitaliste de « réaction sur toute la ligne » tandis que Jaurès ajoutait que « le trust organisé pour l’extermination constitue le dernier mot du capitalisme moderne ».
Car non seulement l’illégitime et autoritaire régime Macron continue, comme avant lui les autres membres du Parti Maastrichtien Unique que furent Lang, Chirac, Sarkozy, Valls et Hollande, à ramper devant la haute hiérarchie ecclésiale, à célébrer « Hanouka » à l’Elysée, à financer sans contrôle sérieux l’enseignement privé catholique, mais il discrimine lourdement une partie de la population qu’il accuse de « séparatisme » au moment même où le séparatisme social le plus ségrégatif est alimenté par l’oligarchie capitaliste destructive de notre pays, de ses recettes fiscales, du produire en France agricole et industriel, de l’école publique, de l’Université et de la Recherche, des conquêtes sociales du Front populaire et de la Libération, voire de ce qui subsiste de la souveraineté nationale du pays.
Cette marche à la mise à mort de la République française souveraine, sociale, une, laïque et indivisible, est du reste inséparable de la funeste « construction » euro-atlantique qui, sous la houlette de Washington, de Berlin et de leurs relais hexagonaux maîtres de l’Elysée, des médias et des deux chambres, tend à se muer en un Empire euro-atlantique, alias « Europe fédérale », alias « Etats-Unis d’Europe », alias « Europe-Puissance ». Or il s’agirait là d’un Etat continental au service des monopoles capitalistes, favorisant le réarmement massif de l’Allemagne capitaliste, en marche vers l’Est, en quête de confrontation potentiellement nucléaire et exterminatrice avec les peuples russe et chinois, d’un monstre continental allié aux exterminateurs génocidaires en place à Tel-Aviv. Le programme social de cet empire supranational du grand capital est en outre diamétralement opposé aux grandes réformes sociales inspirées du CNR que mirent en place au sortir de la guerre les ministres communistes Maurice Thorez, Ambroise Croizat, François Billoux, Henri Wallon, Joliot-Curie et Marcel Paul avant qu’ils ne fussent chassés du gouvernement sur ordre des USA en 1947…  
Ajoutons que cette UE prétendument libérale est en réalité de plus en plus fascisante. Non seulement elle fraie avec toutes sortes de nostalgiques du fascisme et du nazisme, de Meloni aux dirigeants baltes et ukrainiens admirateurs du pogromiste ukrainien Bandera et des Waffen SS lettons, mais en mettant systématiquement à égalité les nazis et les communistes, le Troisième Reich et son principal vainqueur, l’Union soviétique, en soutenant des régimes qui persécutent les communistes de Kiev à Zagreb en passant par Varsovie, en prétendant criminaliser sur tout le territoire de l’UE l’emblème ouvrier et paysan qui flotta sur le Reichstag en mai 45, l’UE sape les bases même du pluralisme en Europe, elle criminalise pas à pas toute opposition censément radicale, par ex. en ce moment la France insoumise, tout en ouvrant un boulevard insidieusement négationniste à la banalisation du fascisme et à la réhabilitation du nazisme. 
Dans ces conditions, il n’y aura pas de salut pour la laïcité républicaine sans engagement permanent contre une « construction » européenne qu’il est illusoire de prétendre « réformer du dedans » alors que les traités européens sont verrouillés par la référence obsédante à « l’économie de marché ouverte où la concurrence est libre et non faussée ». Ce constat nous conduit, en tant que militants franchement communistes qui ne confondons par l’internationalisme prolétarien avec l’atlantisme béat, ni n’amalgamons le patriotisme républicain issu de Valmy à la xénophobie lepéniste qui en est l’usurpation, à militer pour un référendum permettant au peuple français de remettre en cause radicalement la participation dissolvante de la France à l’Europe du grand capital.
Ce faisant, nous serons toujours à vos côtés pour défendre la loi de 1905, pour en exiger l’application, pour revendiquer que l’argent public n’aille qu’à l’école publique. Militants du matérialisme dialectique indissociable à nos yeux du progrès des sciences et d’une conception rationaliste du monde, nous ne sommes nullement fermés pour autant à l’action commune, sur des bases antifascistes et anti-impérialistes, avec des travailleurs croyants, qu’ils soient chrétiens, musulmans, juifs, ou d’autres confessions, pourvu qu’ils respectent la séparation de l’Eglise et de l’Etat et qu’ils acceptent de débattre avec nous fraternellement et en respectant les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. C’est dans cet esprit exclusif à la fois de tout sectarisme et de toute concession au cléricalisme que combattirent du reste, durant la Résistance, ceux qui, croyant au Ciel, et ceux qui, n’y croyant nullement, comme le philosophe le mineur Charles Debarge, le philosophe Georges Politzer ou le physicien Jacques Solomon, surent donner leur vie pour notre liberté à tous.
Vous souhaitant beaucoup de succès dans vos combats futurs, nous saluons votre congrès et en espérons la pleine réussite.